SOUTENANT QUE SON COLLÈGUE LE JALOUSAIT: L'Indonésien Akbar Bouchari plante deux coups mortels de couteau à l'abdomen et au bas ventre de Jin Kyong



 
Pour avoir tué en 2016 son collègue marin pêcheur à coups de couteau, Akbar Bouchari risque 15 ans de réclusion criminelle, devant la Chambre criminelle de Dakar où il a comparu hier pour meurtre. Cet accusé qui sera fixé sur son sort le 16 septembre prochain a laissé entendre que la victime ne cessait de le provoquer et le jalousait lorsqu'il a été responsabilisé sur le bateau où ils travaillaient. 
 
 
 
Alors qu’en août 2016 le bateau chinois naviguait dans les eaux internationales à la recherche de poisson, l'Indonésien Akbar Bouchari et la victime coréenne Jin Kyong ont eu une vive altercation aboutissant à la mort du dernier nommé. En effet, c'est à l'intérieur dudit bateau qui se trouvait en haute mer que Akbar Bouchari a ôté la vie à son antagoniste à coups de couteau. Ce jour-là, le chef du personnel a été informé par le cri strident du présumé meurtrier à l’intérieur du bateau. Ce faisant, il est sorti pour s'enquérir de la situation. Et sur place, il a trouvé Jin Kyong gisant dans une mare de sang. Il court alors alerter le commandant de bord de la situation dramatique qui venait de se produire. C’est ainsi qu’ils ont administré les premiers soins à la victime, mais, malheureusement, il décèdera au bout de 4 heures des suites de ses blessures. 
Et lorsque la police sénégalaise a été alertée de ce meurtre, les agents enquêteurs se sont transportés sur la scène du crime, mais l'arme n'a pas été retrouvée. 
Au cours des investigations, les témoins entendus ont clairement soutenu que le défunt était courtois avec tout le monde et n'avait de problème avec personne. 
Déclaration battue en brèche par l'accusé Akbar Bouchari, qui a déclaré que le jour des faits, il a été provoqué et invité par la victime pour une bagarre. Mais, dit-il, il n'a pas répondu à cette provocation. Et c'est au moment où il s'adonnait à son travail que le défunt l'a surpris par derrière et l'a étranglé avec une corde. Après s'être débattu de toutes ses forces, il a pris le couteau qu'il détenait par-devers lui et qui était attaché autour de sa ceinture pour lui planter deux coups à l'abdomen et au bas ventre. Cependant, il a devant le juge d'instruction varié dans ses déclarations. Il a ainsi affirmé avoir pris l'arme du crime dans la cale où sont stockés les poissons pour ensuite venir en découdre avec la victime. 
 
 
L’accusé dit qu’il voulait se défendre
 
 
Inculpé pour des faits de meurtre, Akbar Bouchari a été renvoyé hier devant la Chambre criminelle de Dakar où il a mordicus soutenu que la victime était un provocateur qui ne cessait de s'en prendre à lui. «J'ai fait 11 mois sur ce bateau chinois. Par le passé, nous avons eu des antécédents parce que nous nous disputions sur le bateau. Il me disait que j'effectuais mal mon boulot. Il me jalousait et voulait que je retourne au bercail. Il n'a jamais voulu que je travaille dans ce bateau», a expliqué cet accusé qui s'exprimait en wolof au cours de son interrogatoire d'audience. Au passage, il a révélé n'avoir jamais voulu donné la mort à son antagoniste, mais tout simplement se défendre, dit-il. 
 
 
Le procureur requiert 15 ans de travaux forcés
 
 
Malgré tout, ces contestations n'ont pas convaincu le représentant du procureur qui est d'avis que l'accusé avait l'intention de tuer la victime.
«L'enquête a révélé qu'il n'y a jamais eu d'incidents par le passé entre lui et la victime. La provocation ne peut pas prospérer. Si la victime avait voulu le malmener, il ne se serait pas servi d'une corde pour l'étranger puisque l'enquête a démontré qu'elle était plus forte que lui. En l'espèce, il ne peut y avoir excuse de provocation», a fait noter le ministère public qui a requis 15 ans de travaux forcés contre l’accusé. 
Dans sa plaidoirie, Me Abdoulaye Tall a laissé entendre que dans cette affaire, en réalité, il n'y a pas eu de témoins. Selon la robe noire, les conflits sur les bateaux sont courants. «Sur ce bateau, la violence est plus partagée que l'hospitalité. Il avait le choix entre se défendre ou périr. Lorsqu'il a été responsabilisé dans le bateau, il vous dit que la victime n'était pas du tout content de ça. Je plaide la légitime défense. S'il ne s'était pas défendu, peut-être il aurait dû perdre la vie. Si vous n'êtes pas convaincus, je plaide l'homicide involontaire ou encore les coups et blessures volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner». Délibéré le 16 septembre prochain. 
 
Fatou D. DIONE
 
 
 
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