SORTIE DE GASTON MBENGUE: Le Synpics condamne les propos et recadre les médias



Suite aux propos ethnicistes tenus par Gaston Mbengue, le Syndicat des professionnels de l’information et de la communication du Sénégal (Synpics) s’est indigné. Les professionnels des médias ont condamné fortement le promoteur de lutte sans oublier de s’en prendre à Walf.
 
«Le Synpics condamne fermement les propos tenus par le sieur Gaston Mbengue à l’encontre de Monsieur Barthélemy Dias ce dimanche lors d’une émission sur une chaîne privée, diffusée en différé. Les mêmes propos abjects l’ont déjà été sur une autre chaine de télévision, dans le cadre d’une émission de Talk-Show», soutient d’emblée le Synpics.
Bamba Kassé et ses camarades n’ont pas manqué de tirer aussi sur les médias. «Au-delà de l’auteur des propos dont la responsabilité est engagée devant l’opinion publique et le cas échéant devant l’institution judiciaire, Il s’agit, pour ce qui concerne les médias, d’un cas de récidive dans le non-respect du cadre légal. Le Code de la presse interdit clairement à un journaliste ou à un média de se faire relai de tout type de propos, à même de troubler gravement l’ordre public en promouvant la haine».
Pour le Synpics, il est malheureusement remarqué aujourd’hui que les médias ne font plus usage de la responsabilité du filtre ou de l’autocensure pour limiter ou plutôt bloquer les propos haineux. Cherchant coûte que coûte à augmenter ou consolider une audience.«Des propos d’une violence inouïe et qui tendent à inciter à la haine, à la stigmatisation d’un groupe de personnes, d’une communauté ethnique, confessionnelle, ne doivent en aucune manière être relayés par les médias. Il est cependant malheureux de constater que souvent des propos du même genre, tenus par des responsables politiques, sont béatement diffusés par des médias et/ou repris par d’autres».
Rappelant les articles 18 et 57 du Code de la presse du Sénégal, qui interdisent formellement que les journalistes ou les entreprises de presse se transforment en promoteurs de la haine ou d’une quelconque stigmatisation, le Synpics rappelle que les professionnels des médias se doivent de respecter l’ordre public en veillant à ne pas diffuser des programmes qui incitent à la violence ou à la haine.«L’émission en question n’a pas été produite en direct, et bien que la consœur, animatrice de l’émission, ait tenté de faire revenir l’invité à plus de sérénité, il n’en demeure pas moins que la décision de passer ces propos sans filtre et dans leur entièreté est une violation flagrante de la loi», soutiennent Bamba Kassé et Cie. Qui poursuivent : «la liberté de la presse s’accompagne d’une responsabilité certaine et il appartient, le cas échéant, aux managers des rédactions et aux chargés de programme de jouer pleinement leur rôle et de les assumer. Fidèle à sa ligne de défendre les journalistes notamment leur droit à une liberté assumée liée à leur métier, le Synpics en appelle cependant à la responsabilité individuelle de chacun pour préserver la paix sociale. Aucune recherche d’audience ne saurait justifier que l’on mette en danger la stabilité de notre République».
 
Khadidjatou DIAKHATE
 
LES ECHOS

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