Le Président Macky Sall a fait un plaidoyer pour des partenariats consensuels et mutuellement bénéfiques entre l’Europe et l’Afrique. L’Afrique, dit-il, a besoin de solutions pour son développement. Cela passe par une Afrique qui produit, une Afrique qui pourra occuper sa jeunesse qui ne doit pas mourir dans la Méditerranée et le désert. Une occasion également pour déplorer les pires menaces à la démocratie que sont le populisme, le radicalisme et l’extrémisme violent qu’il appelle à combattre.
Le président de la République a présidé hier le sommet Renewpac 2023, en présence de la présidente de l’Internationale libérale, de l’opposant guinéen Cellou Dalein Diallo et les différents responsables de la grande famille libérale du Sénégal. Une occasion pour le chef de l’Etat de faire la genèse des relations entre l’Afrique et l’Europe, empreintes des valeurs de liberté et de démocratie, mais souvent traversées par des crises économiques, des turbulences géopolitiques etc. Une relation qu’il appelle à refonder, repenser et revitaliser. «En langage informatique, plus qu’une mise à jour, nous avons besoin d’un nouveau logiciel pour ajouter à nos vieux paramètres les nouvelles données de notre temps. Ce faisant, nous resterons fidèles à notre vieille amitié en nous adaptant aux exigences d’un monde plus ouvert, alors que le cours de l’histoire s’accélère sous nos yeux, bousculant les certitudes, les préjugés et les habitudes. Nous devons collaborer pour faire face à nos défis communs. Je pense entre autres aux défis de la paix et de la sécurité, aux vulnérabilités qui affectent les Etats. Je pense aux menaces sanitaires transfrontalières, au péril environnemental marqué aujourd’hui par un réchauffement climatique sans précédent, aux opportunités et défis numériques, à la difficile question migratoire. Tous ces défis sont globaux, leur prise en charge dépasse de loin les capacités de l’Etat-Nation, si puissant soit-il», explique le Président Macky Sall, avant de poursuivre : «dans ce nouveau monde qui se dessine, on a souvent besoin d’un plus petit que soi. Ensemble, nous devons combattre le terrorisme en Afrique parce que notre proximité et nos intérêts communs font que quand l’Afrique tousse, l’Europe éternue et vice-versa», précise le chef de l’Etat.
Les pires menaces de la démocratie : le populisme, le radicalisme et l’extrémisme violent
En outre, il note que l’idéal des régimes démocratiques est inséparable de celle des libertés des droits fondamentaux qui permettent à l’être humain de vivre, de s’épanouir et de choisir librement. «En matière de démocratie, nous devons faire preuve de retenue et d’humilité, que l’on soit d’une démocratie dite vieille ou nouvelle. Si nous avons des idéaux communs, nos expériences historiques et nos réalités socioculturelles et économiques sont différentes. Chaque régime démocratique évolue selon son propre métabolisme. Ainsi, pour nos pays en développement, la réalisation des droits économiques, sociaux et culturels est aussi prioritaire que l’exercice des droits civiles et libertés politiques. Nous avons des idéaux communs, nous avons aussi des ennemis communs que sont le populisme, le radicalisme et l’extrémisme violent. Ce sont les pires menaces à la démocratie et à la stabilité des Etats au nord comme au sud. Ce sont elles que nous devons combattre sans concession et sans répit. C’est le prix à payer pour que vivent les idéaux qui nous rassemblent », tranche le Président Sall.
M. CISS
Macky rend hommage à Wade
A l’occasion du sommet de Renewpac 2023, le Président Macky Sall a rendu un vibrant hommage au père du libéralisme africain, Me Abdoulaye Wade qui, dit-il, leur a inspiré les valeurs du libéralisme. «Il a été le premier, à cette époque où l’idéologie était plutôt une idéologie marxiste-léniniste et du socialisme ancien qui faisait rage sur le continent africain. Il a osé. Nous sommes les héritiers de ce libéralisme inspiré par le Président Abdoulaye Wade», fait remarquer le chef de l’Etat, sous les applaudissements des libéraux. Il y avait l’ancien ministre de l’Intérieur Ousmane Ngom, le président du groupe parlementaire de Wallu, Lamine Thiam, le député-maire de Yeumbeul, Bara Gaye, Mouhamed Lamine Massaly, entre autres responsables.