Le Front pour La défense de la démocratie et de la République s’est prononcé sur les dernières actualités qui secouent le pays. La conférence des leaders de ladite organisation décèle des menaces sérieuses qui guettent le Sénégal. Les membres du Front entendent faire face à Ousmane Sonko, qu’ils accusent de mettre en œuvre des «mesures antisociales préconisées par les institutions de Bretton Woods», en s’appuyant sur le rapport de la Cour des comptes avec ses accusations politiques fantaisistes.
La façon dont le nouveau régime gère le pays confirme, selon le Front pour La défense de la démocratie et de la République (Fdr), sa déclaration constitutive qui affirmait qu’il y avait «une quasi-faillite de l’État, après 10 mois de gestion aventuriste et médiocre de nos finances publiques», faisant référence à la notation de l’agence Moody’s qui place le Sénégal désormais à B3 avec une perspective négative.
Selon le Fdr, c’est en voulant brouiller cette annonce de l’agence de notation que le Premier ministre Sonko s’est présenté le même jour à l’Assemblée nationale «pour une prestation décevante, transformant ainsi l'événement en une véritable farce. Les Sénégalais sidérés ont, une fois de plus, été les malheureux témoins des dérives institutionnelles affectant notre nation depuis plus de dix mois».
A en croire cette organisation de l’opposition, «le Premier ministre ne s’est pas suffi d’exercer un contrôle absolu sur le pouvoir judiciaire en exigeant et en obtenant l'arrestation de toute personne qu'il désignait du doigt, il a aussi illégalement confisqué les compétences en matière de gestion au ministère des Finances et en matière de coopération au ministère de l’Économie, les transférant de fait à la Primature. De surcroît, Sonko s'attribue les principales prérogatives liées à la gouvernance du secteur parapublic, notamment en ce qui concerne les marchés publics et les recrutements».
«Nous assistons ainsi à l'ère de ‘’l'État-Personne’’, de “’l'État-Sonko’’ dans toute sa dangerosité»
De plus, regrette le Front pour la défense de la démocratie et de la République (Fdr) «le président de l’Assemblée nationale permet au Premier ministre d'insulter et de menacer un député en séance plénière sans lever le petit doigt. Pire, il envisage même de recourir à la gendarmerie pour expulser un député ayant comme seul tort d’exercer simplement son devoir de contrôle du gouvernement !».
Selon ces opposants, «cette décadence généralisée de nos institutions constitutionnelles atteste la fin de l'État, réduit désormais à la personne du Premier ministre. Nous assistons ainsi à l'ère de ‘’l'État-Personne’’, de “’l'État-Sonko’’ dans toute sa dangerosité. Et, comme pour sceller cette décadence, le Premier ministre a fini de vider de sa substance le dialogue social prévu avec les syndicats le 27 février, tel qu'annoncé dans un communiqué officiel du Conseil des ministres.
Pour le Fdr, le Premier ministre a non seulement menacé les travailleurs en lutte et leurs syndicats qu'il accuse d'antipatriotisme, mais il a également confirmé, sous les acclamations de la majorité mécanique Pastef, les mesures antisociales préconisées par les institutions de Bretton Woods. «Il a ainsi clairement indiqué la poursuite des purges et des licenciements massifs dans le secteur public et parapublic. Et, sous prétexte de rationalisation, il a confirmé à demi-mots les sombres perspectives de réduction généralisée des salaires et des subventions de l’électricité et du carburant. Or, comme tout le monde le sait, ces mesures antisociales, faussement justifiées par le rapport de la Cour des comptes, sont en réalité en préparation depuis plusieurs mois. Aussi, le Fdr appelle l'ensemble des forces vives à se mobiliser massivement pour faire face aux dérives autoritaires et antisociales qui sapent les fondements de notre pays.
Khalifa Sall et Cie annoncent par la même occasion une série de visites chez les autorités religieuses du pays et la préparation d'une grande manifestation populaire après le mois de Ramadan.
Ndèye Khady D. FALL