SITUATION POLITIQUE AU SENEGAL : Human Rights Watch dénonce une « répression pré-électorale », invite Dakar à enquêter sur les violences commises par les Fds et à libérer les détenues




 
 
 
Dans un nouveau rapport intitulé «Sénégal : Répression pré-électorale», Human Rights Watch note que «les autorités sénégalaises répriment l’opposition, les médias et la société civile». L’Ong basée à New York assure que «la promesse du Président Macky Sall d’organiser des élections libres et équitables est en contradiction avec le fait que les autorités remplissent les prisons de centaines d’opposants politiques depuis trois ans». Ainsi, Human Rights Watch invite les autorités sénégalaises à «enquêter de manière efficace sur toutes les violences commises par les forces de sécurité» ; à «libérer les personnes détenues arbitrairement» et à «garantir les droits à la liberté d’expression, d’association et de réunion pacifique».
 
 
 
Alors que les Sénégalais se rendront aux urnes le mois prochain pour élire leur cinquième président de la République, l’Ong Human Rights Watch assure que «les signes ne sont pas bons». Dans un rapport publié hier, l’Ong invite les autorités à enquêter de manière efficace sur toutes les violences commises par les forces de sécurité. 
Selon le document parcouru par «Les Echos», «cette répression a commencé en 2021 dans le contexte des procédures judiciaires concernant l’éminent leader de l’opposition Ousmane Sonko et de préoccupations suscitées par l’éventualité d’un troisième mandat du Président Macky Sall, mais il y a eu une vague d’arrestations d’opposants politiques et de dissidents au cours des derniers mois».
Parlant du rejet de la candidature de Sonko, Hrw déplore. «Les autorités devraient s’assurer que tous les Sénégalais sont en mesure d’exprimer librement leurs opinions et d’exercer leur droit de vote de manière équitable et pacifique », a déclaré Ilaria Allegrozzi, chercheuse senior sur le Sahel à Human Rights Watch.
Notant que des vagues d’arrestations ont commencé en 2021 à la suite de manifestations violentes liées à des procédures judiciaires concernant Ousmane Sonko et à la perspective d’un possible troisième mandat du Président Macky Sall, Human Rights Watch écrit que «les forces de sécurité ont ciblé des dirigeants, des membres et des partisans du parti d’Ousmane Sonko». Avec les arrestations de Sonko et Bassirou Diomaye Faye, l’organisation note que «les autorités ont utilisé le système judiciaire pour s’en prendre aux opposants politiques et aux dissidents.»
Le rapport indique également que Human Rights Watch a précédemment documenté l’emploi d’une force excessive par les forces de sécurité, y compris des balles réelles et un usage inapproprié de gaz lacrymogène, pour disperser des milliers de manifestants dans tout le pays en mars 2021 et juin 2023. «Au moins 37 personnes ont été tuées lors d’affrontements violents depuis mars 2021 et personne n’a eu à répondre de ces actes», note l’Ong. «Les manifestations violentes de mars 2021 ont conduit les autorités sénégalaises, invoquant la nécessité de protéger la sécurité publique, à restreindre la liberté de réunion en interdisant les meetings, les manifestations et les rassemblements publics. Le 29 décembre 2023, les autorités locales de la capitale, Dakar, ont interdit un meeting prévu le 30 décembre au cours duquel Ousmane Sonko devait être investi candidat à l’élection présidentielle, alléguant une menace pour l’ordre public», regrette encore l’Organisation basée à New York.
Toujours dans son rapport, l’Ong note : «des dizaines de journalistes ont été arrêtés de manière arbitraire, menacés verbalement et agressés physiquement. Des médias ont été suspendus et les autorités ont imposé des restrictions arbitraires à l’accès à l’Internet mobile et aux réseaux sociaux», note le document.
 
 
 
 
 
Sidy Djimby NDAO
 
 
LES ECHOS

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