C’est devenue une habitude chez lui. Depuis le début de ce marathon budgétaire, il ne se passe pas uneséance plénière sans que le président du groupe parlementaire Liberté et Démocratie ne fasse un appel au règlement. Mais hier, après qu’il a exposé sa motion préjudicielle, le président Seydou Diouf s’est indignéde sa démarche qu’il assimile à de l’irresponsabilité.
Serigne Cheikh Mbackéfait appel au règlement intérieur de l’Assemblée nationalepour «solder» ses comptes avec le régimeà presque chaque passage d’un ministre. Pour cette énième fois, alors qu’il était question d’examiner le projet de budget du ministère de la Justice, Serigne CheikhMbacké a demandé un ajournement des débats parce que,selon lui,la nomination de Antoine Félix Diome n’est que la récompense du sale boulot perpétré sur les opposants du régime.s’appuyant sur l’article 74, Serigne Cheikh Mbackédéclare : «il était le substitut du procureur, Alioune Ndaoqu’il a remplacé à la suite de son renvoi en pleine audience. Les avocats ont critiqué sa légitimé à ce poste et il s’en est suivi une véritable gymnastique procédurale pour le porter encore a ce poste», explique le président du groupe parlementaire Liberté et Démocratie. Poursuivant, Serigne Cheikh Mbackéaffirme :«Antoine Diome a poursuivi Karim Wade jusqu’à son emprisonnement. il est ensuite nommé agent judiciaire de l’Etat dans le seul but d’emprisonner Khalifa Sall». Tout cela démontre, d’après ce dernier, que notre justice est instrumentalisée pour régler les problèmes politiques du régime. «C’est regrettable, mais nous avons une justice à deux vitesses. Antoine Félix Diome assiste aujourd’hui aux conseils des ministres aux côtés des instigateurs de tous ses forfaits, mais il devra aussi faire face au sein même de cet hémicycle à certains de ces anciennes cibles. Cela mérite un ajournement du débat», plaide Serigne Cheikh Mbacké.
Seydou Diouf : «la motion préjudicielle n'est pas une sucette aux mains de parlementaires…»
Le président de la Commission des lois est outré par le comportement de son collègue. Selon Seydou Diouf, ceci n'est pas une motion préjudicielle, mais plutôt une intervention fondée sur la conviction individuelle. «Au nom de quoi on veut faire une motion parce qu'on a alloué des crédits a une juridiction au service de l'Etat ? Au nom de quoi, on ne doit pas voter un budget parce que simplement un tribunal a rendu une décision que certains jugent anormale et que tous les jours, dans les tribunaux, des décisions sont prises, des Sénégalais sont condamnés ? Au nom de quoi Karim Wade a plus de pouvoir dans ce pays que le citoyen lambda qui est condamné par la même justice ?», s’indigne le président de la Commission des lois.«Et pour cette raison, demande t-il, vous voulez que l'on renvoie l'examen des crédits du ministère dela Justice, pour que demain le tribunal ne fonctionne pas ? Cecin'est pas une motion, c'est de l'irresponsabilité. La motion préjudicielle n'est pas une sucette aux mains de parlementaires qui viennent nous sortir ces types de commentaire», assène Seydou Diouf.
«Nous ne pouvons pas nous regarder de haut et mépriser la justice»
Pour lui, la justice a tranché comme elle l'a fait sur d'autres dossiers et nous sommes tous des Sénégalais quelles que soient nos positions. «Arrêtons de limiter la justice et son action à l'affaire de jugement d'hommes politiques et d'acteurs politiques. La justice sénégalaise mérite notre respect, c'est ça aussi la séparation des pouvoirs. C'est un pouvoir qui est indépendant tout comme l'Assemblée l'est», dit-il avant de lancer : «nous ne pouvons pas nous regarder de haut et mépriser la justice. Ce que vous faites, c'est de l'injustice. Si vous n'êtes pas d'accord avec le ministère de la Justice, vous avez votre temps de parole, n'utilisons pas les dispositions du règlement intérieur pour nous faire perdre un temps précieux», affirme le présidentde la Commission des lois.A l’en croire, l'Assemblée nationale doit respecter la justice et ses décisions rendues quand bien même rendues dans un cadre de conflictualité d'arguments que les avocats ont défendu et que des magistrats ont dit le droit.
Ndèye Khady DIOU
Serigne Cheikh Mbackéfait appel au règlement intérieur de l’Assemblée nationalepour «solder» ses comptes avec le régimeà presque chaque passage d’un ministre. Pour cette énième fois, alors qu’il était question d’examiner le projet de budget du ministère de la Justice, Serigne CheikhMbacké a demandé un ajournement des débats parce que,selon lui,la nomination de Antoine Félix Diome n’est que la récompense du sale boulot perpétré sur les opposants du régime.s’appuyant sur l’article 74, Serigne Cheikh Mbackédéclare : «il était le substitut du procureur, Alioune Ndaoqu’il a remplacé à la suite de son renvoi en pleine audience. Les avocats ont critiqué sa légitimé à ce poste et il s’en est suivi une véritable gymnastique procédurale pour le porter encore a ce poste», explique le président du groupe parlementaire Liberté et Démocratie. Poursuivant, Serigne Cheikh Mbackéaffirme :«Antoine Diome a poursuivi Karim Wade jusqu’à son emprisonnement. il est ensuite nommé agent judiciaire de l’Etat dans le seul but d’emprisonner Khalifa Sall». Tout cela démontre, d’après ce dernier, que notre justice est instrumentalisée pour régler les problèmes politiques du régime. «C’est regrettable, mais nous avons une justice à deux vitesses. Antoine Félix Diome assiste aujourd’hui aux conseils des ministres aux côtés des instigateurs de tous ses forfaits, mais il devra aussi faire face au sein même de cet hémicycle à certains de ces anciennes cibles. Cela mérite un ajournement du débat», plaide Serigne Cheikh Mbacké.
Seydou Diouf : «la motion préjudicielle n'est pas une sucette aux mains de parlementaires…»
Le président de la Commission des lois est outré par le comportement de son collègue. Selon Seydou Diouf, ceci n'est pas une motion préjudicielle, mais plutôt une intervention fondée sur la conviction individuelle. «Au nom de quoi on veut faire une motion parce qu'on a alloué des crédits a une juridiction au service de l'Etat ? Au nom de quoi, on ne doit pas voter un budget parce que simplement un tribunal a rendu une décision que certains jugent anormale et que tous les jours, dans les tribunaux, des décisions sont prises, des Sénégalais sont condamnés ? Au nom de quoi Karim Wade a plus de pouvoir dans ce pays que le citoyen lambda qui est condamné par la même justice ?», s’indigne le président de la Commission des lois.«Et pour cette raison, demande t-il, vous voulez que l'on renvoie l'examen des crédits du ministère dela Justice, pour que demain le tribunal ne fonctionne pas ? Cecin'est pas une motion, c'est de l'irresponsabilité. La motion préjudicielle n'est pas une sucette aux mains de parlementaires qui viennent nous sortir ces types de commentaire», assène Seydou Diouf.
«Nous ne pouvons pas nous regarder de haut et mépriser la justice»
Pour lui, la justice a tranché comme elle l'a fait sur d'autres dossiers et nous sommes tous des Sénégalais quelles que soient nos positions. «Arrêtons de limiter la justice et son action à l'affaire de jugement d'hommes politiques et d'acteurs politiques. La justice sénégalaise mérite notre respect, c'est ça aussi la séparation des pouvoirs. C'est un pouvoir qui est indépendant tout comme l'Assemblée l'est», dit-il avant de lancer : «nous ne pouvons pas nous regarder de haut et mépriser la justice. Ce que vous faites, c'est de l'injustice. Si vous n'êtes pas d'accord avec le ministère de la Justice, vous avez votre temps de parole, n'utilisons pas les dispositions du règlement intérieur pour nous faire perdre un temps précieux», affirme le présidentde la Commission des lois.A l’en croire, l'Assemblée nationale doit respecter la justice et ses décisions rendues quand bien même rendues dans un cadre de conflictualité d'arguments que les avocats ont défendu et que des magistrats ont dit le droit.
Ndèye Khady DIOU