SERIGNE BETHIO DIA, ÂGÉ DE 10 MOIS, DÉCÈDE DANS UNE CRECHE A SACRE CŒUR 3: Les parents accusent les responsables de la crèche



 
C’est sur les réseaux sociaux que le papa anéanti a préféré pleurer sa peine. Lundi matin, en déposant son enfant à la crèche, la Cigogne Bleue, Il ne se doutait pas que c’était la dernière fois qu’il verrait son cher Serigne Béthio en vie. Ce qu’il souhaite aujourd’hui, face à ce drame, c’est que justice soit faite.
 
Tout est allé vite, très vite. En quelques heures, bébé Serigne Béthio a perdu la vie dans des circonstances pas encore élucidées. «Ce lundi 30 novembre 2020 vers 13h30, la directrice de la crèche la Cigogne Bleue nous a appelé pour nous informer de la rejoindre au Samu municipal. Lorsque nous sommes arrivés 10 mn après sur les lieux, le médecin nous annonce tout simplement le décès de notre petit garçon de 10 mois. Un décès qui serait survenu avant son arrivée à l'hôpital», narre Magor Dia, papa de l'enfant décédé.
Pour ce dernier, son fils n’avait aucun antécédent médical. D’ailleurs, le matin de son décès, il était très en forme. «Il était plein de vie, joyeux et très dynamique. En l’emmenant à la garderie cette fameuse matinée, rien ne nous indiquait qu'il allait vers sa mort. Nous étions tout simplement et contre toute attente mis devant le fait accompli», soutient-il.
Une mort qui suscite beaucoup d'interrogations chez les parents. Pour Magor Dia, les circonstances du décès et le fait qu’il ait été mis au courant en dernier et à la dernière minute ne cessent de peser sur lui. Des questions qui leur taraudent l’esprit depuis le début de cette affaire, même s’ils sont très croyants. «Certaines personnes nous servent le  ‘’ndogalu Yalla’’ (coup du sort). Nous leur disons que nous croyons en Dieu. Nous leur disons aussi que Yalla nous a donné la force et la détermination pour aller jusqu'au bout de cette affaire afin de savoir ce qui s'est réellement passé. Non seulement pour faire notre deuil, mais également dans le but de protéger les autres enfants qui fréquentent ces établissements».
Le père attristé n’a pas manqué de s’adresser aux responsables de la crèche. Et pour lui, s’occuper d’un enfant nécessite une certaine expertise. «Prendre en charge un enfant n’est pas une question de business. Il faut être assez assermenté pour s’en prévaloir. Aimer un enfant ne veut pas dire qu'on a l'expertise nécessaire pour s'en occuper», leur dit-il.
Pour Magor, le combat vient de commencer car les responsabilités doivent être situées. «Ce texte lance le début d'un combat contre la légèreté notée dans certaines crèches. C'est avec le cœur meurtri que nous écrivons (mon épouse inconsolable et moi) ce texte pour alerter les autorités d’une part et les parents d’autre part sur un fait qui nous concerne tous».
Il demande par ailleurs aux parents d’être plus vigilants, attentifs aux détails de la crèche. Il interpelle aussi les autorités pour qu’il y ait dorénavant des spécialistes en premiers soins dans les crèches, mais aussi un personnel de créché formé.
Nos tentatives de joindre la directrice de la crèche la Cigogne Bleue sur le 7720458… sont restées vaines.
 
Khadidjatou DIAKHATE
LES ECHOS

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