SERIGNE ABDOU HAKIM ARRETE POUR DEFAUT DE PERMIS DE D’ASSURANCE: Les talibés assiègent la Mac et demandent sa libération



 
Depuis avant-hier, l’affaire du fils du  Serigne Mourtalla Mbacké, arrêté pour conduite sans permis et sans police d’assurance, défraie la chronique. Sa famille réfute les accusations, et pendant ce temps, ses talibés ont assiégé la prison de Thiès pour exiger sa libération sans délais. 
 
 L’oncle maternel du marabout nous renseigne que  la famille est restée une longue période sans avoir de ses nouvelles. «Je me suis rendu à la gendarmerie routière qui se trouve près de la Sde  de Thiès ; dès  mon entrée, j’ai trouvé sa voiture garée dans l’enceinte de la gendarmerie. Comme c’était un dimanche, j’ai interpellé  l’agent de garde,   qui m’a informé qu’effectivement, Serigne Abdou Hakim était dans leurs locaux et qu’il y est retenu pour défaut de permis et police  d’assurance», soutient Serigne Dieng.
Selon sa famille, Serigne Abdou Hakim a été arrêté alors qu’il était avec ses talibés dans une voiture chargée d’oignons  et de pommes de terre cueillis des champs pour les amener au Magal de Kazou Rajab. «C’est à l’entrée de Khombole qu’il a été interpellé par la gendarmerie. On l’a arrêté sans respecter aucun de ces droits», fustige son oncle. «On ne demande rien de spécial, mais on veut que certaines pratiques cessent et qu’on respecte les gens. Il se trouve que Serigne Abdou Hakim est quelqu’un de timide. D’ailleurs, un des agents m’a confié : ‘’le marabout n’a pas eu à faire d’acte déplacé, puisque depuis son arrestation, il a été toujours respectueux. On lui a demandé les papiers, il nous les a fournis et pour les pièces manquantes, on lui a demandé de nous suivre’’», rapporte Serigne Dieng. «C’est seulement au niveau de la brigade qu’on lui a notifié qu’il était aux arrêts. On l’a mis dans le violon, immobilisé la voiture et récupéré son portable ; et on ne lui a pas permis d’appeler ses proches pour les informer de son état», déclare l’oncle.
Avant d’ajouter à cela que son procès a été précipité et que c’est  le jour du Magal  qu’il a été jugé sans assistance ni avocat. «Mais, par la grâce de Dieu, ils n’ont pas eu gain de cause. C’est un être humain qui a été traité de la sorte. C’est regrettable pour un pays comme le Sénégal. Le mieux, c’est d’éviter ces genres de situation. Ce qui est fait est déjà fait, le reste, c’est qu’il va saisir toutes les opportunités que la justice lui donne», informe  son oncle.
 
 
La prison de Thiès prise d’assaut par les talibés
 
 
Serigne  Cheikh Modou Mbacké  soutient avoir vendu la voiture de marque Toyota à Serigne Abdou Hakim Mbacké à 3.550.000 F Cfa et affirme l’avoir accompagné jusqu’au service des mines pour les besoins de la mutation des papiers. Pour ce dernier, «c’est un malentendu qui résulte du comportement courtois et timide du marabout, qui a fait que les agents ont cru que c’était de la folie des grandeurs. Or, naturellement, il est comme ça, très poli et très discret, mais tout ce qui a été dit est faux et archifaux ; le véhicule a tous les papiers nécessaires». Depuis hier, les talibés mourides ont pris d’assaut la Maison d’arrêt et de correction de Thiès pour manifester leur mécontentement et leur déception. Et  selon le Diewrigne Khadim Fall, ils comptent rester là jusqu'à la libération du marabout. 
 
Khadim Fall : «Nous comptons rester ici jusqu'au jour de sa libération»
 
D'après Madické Ndiaye, c’est anormal que le marabout ait été arrêté et placé sous mandat de dépôt, sans pour autant que sa famille ne soit informée. «Ce n'est pas un Sénégalais ordinaire. Récemment, le fils d’un ministre a fait pire, en conduisant en état d'ivresse et en défonçant le mur de la maison de feu Ousmane Ngom et il n'a pas été inquiété», informe-t-il. D’après le Diewrigne Khadim Fall du Dahira Madjmahoul Noreyni, qui regroupe l'ensemble des dahiras de la région de Thiès, «c'est inadmissible et inconcevable que le marabout soit traité ainsi. Ce n'est pas un citoyen ordinaire, on estime que ses droits ont été bafoués ; c'est pourquoi nous exigeons qu'il soit libéré dans les plus brefs délais», déclare-t-il. «Nous gardons notre calme, pour le moment, parce que nos chefs religieux nous l’ont recommandé. Nous comptons rester ici jusqu'au jour de sa libération. On ne bougera pas d'un iota», précise Khadim Fall.
 
 
 
Sokhna Khady SENE
 

Dans la même rubrique :