L'activité du secteur primaire (hors agriculture et sylviculture), corrigée des variations saisonnières, s'est contractée de -11,8%, au deuxième trimestre 2025, en variation trimestrielle. Ce repli est lié aux contreperformances aussi bien du sous-secteur de l'élevage (-12,5%) que celui de la pêche (-8,5%).
La pêche artisanale en baisse de 7,0% et la pêche industrielle de -16,5%
Selon toujours la Note de conjoncture de la Dpee, l'activité de pêche s'est contractée, en rythme trimestriel de -8,5%, au deuxième trimestre 2025, en liaison avec le recul de ses composantes artisanale (-7,0%) et industrielle (-16,5%). Concernant la pêche artisanale, les débarquements ont diminué de 7,0%, en rythme trimestriel, par suite des mauvais résultats des captures dans les régions de Dakar (-35,3%), de Thiès (-20,2%), de Kaolack (-16,1%) et de Louga (-15,7%). A Dakar et Thiès, la baisse observée est relative, en grande partie, aux conditions météorologiques défavorables (présence de vents violents). En particulier, à Thiès, la fin de la campagne de pêche à Cayar et à Mboro a été responsable de la baisse des captures. Pour sa part, le fléchissement des débarquements relevé dans la région de Kaolack est consécutif à la fin de la campagne de pêche crevettière à partir du mois de mars, aux facteurs climatiques et à la variation de la salinité de la mer. S'agissant de la pêche industrielle, les captures se sont repliées de -16,5%.
L’activité de pêche chute de -4,0% en rythme annuel
Sur un an, l'activité de pêche a également reculé de -4,0%, au deuxième trimestre 2025, du fait de la baisse des captures de sa composante artisanale (-1,0%) et celle industrielle (-18,3%). La baisse des débarquements de la pêche artisanale traduit les mauvais résultats enregistrés dans les régions de Saint-Louis (-11,4%), Thiès (-11,0%) et Fatick (-7,8%). A Saint-Louis, le repli des captures est lié, en grande partie, aux vacances prolongées des équipages durant la fête de la Tabaski. Pour ce qui est de la région de Thiès, les contreperformances sont issues de la diminution notable des efforts de pêche aux juvéniles. Concernant Fatick, le recul des captures sur la période est lié à la rareté de la ressource halieutique, par suite de la dégradation continue des écosystèmes. S'agissant de la pêche industrielle, une contraction de 18,3% des captures a été notée sur la période. Sur le premier semestre de 2025, la contraction de -1,7% du sous-secteur est portée par la pêche artisanale (-3,0%); la composante industrielle s'étant confortée de 6,2%. Le mauvais résultat de la pêche artisanale est imputable aux débarquements dans les régions de Saint-Louis (-27,9%) et de Kaolack (-1,7%), en liaison avec la réduction de la durée de la campagne de pêche comparée à l'année 2024, la raréfaction de la ressource, la vétusté du parc piroguier et le manque de moyens techniques et financiers.
Les productions de viande bovine, ovine, caprine en baisse
Le sous-secteur de l'élevage, corrigé des variations saisonnières, s'est affaibli de -12,5%, en rythme trimestriel, en raison de la diminution de la production contrôlée de viande bovine (-8,9%), ovine (-20,1%), caprine (-15,9%) et cameline (-65,3%). Cette contreperformance est imputable à la fête de Tabaski. Au total, la baisse de l'offre s'est traduite par une hausse de 1,0% du prix de la viande sur la période. En rythme annuel, le sous-secteur de l'élevage s'est rétracté de -8,6% et -1,1%, respectivement, au deuxième trimestre et en cumul sur les six premiers mois de 2025. Sur cette dernière période, le repli de l'activité du sous-secteur est, en partie, expliqué par la pénurie de bêtes due aux tensions sécuritaires au Mali.
Une économie de 1,7 milliard sur l’achat d’engrais
La campagne agricole 2025-2026 s'est distinguée des précédentes par la mise en place, d'une part, de mécanismes innovants pour une disponibilité en grande quantité d'engrais combinée à une réduction de son coût d'achat et, d'autre part, d'une digitalisation de la distribution des intrants. En effet, le financement de la campagne agricole 2025-2026 est ressorti à 130 milliards, en hausse de 10 milliards (+8,3%) par rapport à la précédente. Ce budget record s'accompagne de mécanismes innovants, à l'instar du Bulk Procurement Program (Bpp) et de la digitalisation de la distribution des intrants. Le programme Bpp est un mécanisme d'achat groupé permettant à l'Etat d'engager des négociations directes avec les fournisseurs à l'échelle internationale. Ce programme a permis d'effectuer une commande globale de 73.000 tonnes d'urée pour un besoin estimé à 60.000 tonnes. Cette adhésion au Bpp s'est soldée par une économie de 600 millions de F Cfa sur le prix d'achat de l'urée, malgré sa hausse sur le marché international. En outre, le besoin de mettre à la disposition des producteurs de l'engrais en quantité et en qualité s'est reflété, dans les négociations engagées auprès des Industries chimiques du Sénégal (Ics), par des économies de l'Etat et la hausse des commandes. Ces négociations ont abouti à une économie de 1,715 milliard. Au 30 juin 2025, les chargements d'engrais Npk au niveau des Ics ont atteint 48 324 tonnes, en hausse de 32,6% et 856,7%, respectivement, par rapport à la même période en 2024 et 2023.
66.450 tonnes semences d’arachide subventionnées
En ce qui concerne les semences subventionnées d'arachide, elles devraient s'établir à 66.450 tonnes pour 2025-2026, en baisse de 3,9%, en rythme annuel. S'agissant des espèces diverses, l'Etat a revu à la hausse les quantités de semences de maïs hybride (+113,2%), de manioc (+25,0%), de niébé fourrager (+25,0%), de pastèque (+8,0%) et de sésame (+3,3%), s'établissant, respectivement, à 725 tonnes, 25 000 hectares, 50 tonnes, 27 tonnes et 620 tonnes. Pour leur part, les quantités de semences de fonio (80 tonnes) et de plants de palmier (50 000) ont été maintenues inchangées. En revanche, les objectifs de semences certifiées de maïs (3 800 tonnes), de sorgho (900 tonnes) et de niébé (4 400 tonnes) devraient enregistrer des replis respectifs de 7,3%, 18,2% et 2,2%. Par rapport aux engrais minérales, les quantités prévues pour la subvention s'élèvent à 265.000 tonnes, soit (+0,4%), quasiment au même niveau à la campagne précédente.
Hausse des réalisations rizicoles pour la contre saison
Dans la vallée du fleuve Sénégal, les superficies cultivées en riz, durant la saison sèche chaude 2025, s'élèvent à 46.061 hectares, soit 112,7% des prévisions et en hausse de 23,5% par rapport à 2024. A fin juin 2025, 6533,92 tonnes ont été récoltés, soit un niveau de réalisation de 14,2%. Au titre de la campagne d'hivernage 2025-2026, les prévisions de mise en valeur rizicole s'établissent à 35.147 hectares, soit une révision à la baisse de 33,2% par rapport à la précédente. A fin juin 2025, les semis couvrent une superficie de 37 hectares contre 51 hectares, en rythme annuel.
M. CISS