SECOND JOUR DES MANIFESTATIONS :Encore des pillages, des actes de vandalisme, de violents affrontements et des morts




 
 
 
Aux Parcelles Assainies, à Guédiawaye, Pikine et ailleurs, les affrontements entre forces de l’ordre et manifestants ont encore repris, avec une intensité variable par endroits. Cependant, les actes de vandalisme, de pillage ont continué et ont visé les grandes surfaces, mais aussi des commerces de certains particuliers. Des morts ont encore émaillé cette seconde journée.
 
 
 
Au lendemain des violentes et sanglantes manifestations à Dakar et sa banlieue, pour contester contre l’inéligibilité du président de Pastef, Ousmane Sonko, la tension est toujours vive sur le théâtre des affrontements, notamment aux Parcelles-Assainies. Après un réveil pesant des populations affectées et impactées par les affrontements de la veille, le décor en ces lieux est tout aussi hideux. En effet, la principale artère qui traverse le croissement 22 est encore impraticable et porte les stigmates des affrontements de la veille. Des tas d’ordures, des panneaux de feux de signalisation, de la ferraille provenant des gares du Brt, des briques et des pierres sur la chaussée. Beaucoup de véhicules calcinés servent aussi de barrages aux manifestants pour contenir la progression des forces de l’ordre. La police des Parcelles-Assainies a enregistré le plus lourd tribut avec quatre véhicules calcinés dont un véhicule blindé de transport de troupe et lance de gaz lacrymogènes, deux minibus de transport de troupe et un pick-up. Ces pertes logistiques ont contraint les forces de l’ordre à se cantonner devant leur commissariat, armés de lance-grenades, mais aussi de fusils. Les manifestants qui sont encore sortis en masse, après avoir pillé, saccagé et incendié tout sur leur passage (magasin Auchan, Sonatel, station-service, banques, boutiques, etc.), ont voulu hier s’attaquer au dernier retranchement des forces de l’ordre. Mais, c’était sans compter avec la détermination des policiers qui ont repoussé tous les assauts des manifestants avec des tirs nourris et parfois avec des gaz lacrymogènes pour disperser la foule. Non loin, à hauteur de Dior, un meurtre a été commis par une personne considérée comme un nervi qui a tiré sur un manifestant, en l’occurrence, Tamsir Cissé. A Golf Sud, le magasin Supeco a été mis à sac par les manifestants après celui de Guédiawaye Hamo 4, la veille. Plus loin à Pikine, les affrontements se sont intensifiés dans plusieurs quartiers et artères de cette localité. Sur la route des Niayes, notamment à hauteur du Tribunal de grande instance de Pikine-Guédiawaye, beaucoup de manifestants ont fait le pied de grue devant cette institution qu’ils ont en ligne de mire. Mais les Fds veillaient au grain. Cependant, dans cette volonté d’en découdre avec les Fds, les manifestants ont pillé la boutique Canal+ pour s’emparer des antennes paraboliques. Des paraboles utilisées comme défense contre les tirs des Fds. Ces affrontements ont coûté la vie à Bassirou Sarr âgé de 31 ans. En dépit de ces violents affrontements et des barrières érigées, l’armée a tout le respect des manifestants qui déplacent à chaque convoi les barrières avant de les refermer. Mais, à la tombée de la nuit, les agresseurs armés de machettes infiltrent les manifestants pour dépouiller d’honnêtes citoyens et piller les commerces. Toujours dans la banlieue, à Zac Mbao, cette fois-ci, le grand magasin Auchan de la localité a été attaqué et dévalisé par les manifestants qui ont réussi à repousser les forces de l’ordre qui veillaient sur cet investissement. Cependant, devant ces actes de pillage et de saccage, l’Etat a déployé l’armé pour sécuriser certaines grandes surfaces. C’est le cas du magasin Auchan Castors où les soldats ont pris le relai des policiers.
 
M. CISS
 
 
 
LES ECHOS

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