SARGAL NATIONAL DE LA PRESSE : La Convention des jeunes reporters du Sénégal honore les anciens




 
 
 
La Convention des jeunes reporters du Sénégal (Cjrs) a remis ça. Le président Migui Marame Ndiaye et son équipe ont organisé au Pullmann hôtel la 4e édition du Sargal national de la presse. Un grand moment de communion qui a permis aux ‘’jeunes’’ et aux ‘’anciens’’ d’échanger sur les défis du secteur. Défenseur infatigable des ‘’jeunes reporters’’, Migui Marame Ndiaye a évoqué le cas de nombre de ses confrères qui vivent dans la précarité. Face aux difficultés qui assaillent le secteur de la presse, le fondateur du journal «Les Echos», Cheikh Oumar Ndaw, un des récipiendaires, a plaidé pour le respect aux patrons de presse, non sans inviter le gouvernement à plus d’ouverture. Selon le représentant du gouvernement Mame Gor Ngom, un gouvernement ne peut se passer de la presse. Ce qui lui fait dire qu’il n'y a pas de bras de fer possible entre le gouvernement et la presse.
 
 
 
La quatrième édition du «Sargal national de la presse» initiée par la Convention des jeunes reporters du Sénégal (Cjrs) pour honorer les doyens a été célébrée, hier, en présence de la présidente de la Commission nationale des droits de l’homme (Cndh), Amsatou Sow Sidibé et du Directeur du Bureau de l’information et de la communication du gouvernement (Bic-Gouv), Mame Gor Ngom, ainsi que les récipiendaires que sont Sidy Diop (Le Soleil), Mamadou Biaye (ancien Walf), Alhassane Hann (L’Obs), Cheikh Tidiane Fall (ancien Soleil), Mariama Mané (Radio Sénégal), Majib Sène (ancien Radio Sénégal), Mame Diarra Dasylva (Sud), Pape Demba Sidibé (Le Soleil, Kédougou), Mamadou Lamine Biaye (Rts Kolda), Maye Fall (chauffeur Rfm), El Hadj Ndiaye (Le Soleil Mbour), Mamadou Dièye (ancien Soleil), Cheikh Oumar Ndaw (fondateur Les Echos), Fatoumata Sow (4ème femme journaliste sortie du Cesti), Cheikh Tidiane Ndiaye (ancien Aps), Saliou Bèye (technicien Walf), Sadibou Marong (Directeur Rsf Afrique de l’Ouest), Seydina Oumar Sy (Oxy Jeunes), Coumba Diakhaté Mar (Rts), Diadji Touré (ancien Rts), Evelyne Sylva (ancien Afrique Nouvelle). «Aujourd’hui, nous nous réunissons non seulement pour célébrer l’héritage de ceux qui ont pavé la voie du journalisme au Sénégal, mais aussi pour reconnaître leur dévouement, leur courage et leur passion. Chers Doyennes, Chers Doyens, Vous avez été les gardiens de la vérité, les bâtisseurs de notre démocratie et les voix des sans-voix. Votre travail acharné a non seulement façonné le paysage médiatique de notre pays, mais a également inspiré des générations de journalistes, dont nous faisons partie. En tant que jeunes reporters, nous avons la responsabilité de porter cette flamme, de continuer à défendre les valeurs de la presse et de nous engager à informer notre société avec intégrité et rigueur», a d’emblée magnifié le président de la Cjrs, Migui Marame Ndiaye.
 
Migui Marame Ndiaye : «beaucoup d’entreprises de presse sont dans une impasse»
 
Une occasion également pour le jeune journaliste de s’appesantir sur le sort peu enviable de beaucoup de ses confrères à cause des difficultés qui assaillissent le secteur. «Notre profession fait face à des défis considérables. La presse, en tant que pilier de la démocratie, navigue dans un environnement complexe, marqué par des enjeux économiques, des questions de fiscalité et des conditions de travail précaires. Nous sommes conscients que ces défis peuvent entraver notre capacité à exercer notre métier avec la liberté et l’indépendance qu’il faut. Beaucoup d’entreprises de presse sont présentement dans une impasse. Et les reporters sont les premiers à en pâtir», se désole de constater le patron de la Cjrs. «C’est pourquoi, nous appelons à un dialogue constructif entre les autorités et les acteurs du secteur. Nous souhaitons travailler ensemble, main dans la main, pour trouver des solutions durables qui permettront de renforcer notre profession, d’améliorer les conditions de travail des journalistes et de garantir un environnement favorable à l’exercice du journalisme», ajoute le journaliste de la Rts.
 
Amsatou Sow Sidibé : «vos difficultés vont s’estomper»
 
Pour sa part, la présidente de la Commission nationale des droits de l’homme (Cndh), Amsatou Sow Sidibé, a confirmé cette situation difficile de la presse. «La presse rencontre des difficultés, mais je crois en l’exception sénégalaise. Il y a toujours des turbulences au Sénégal, mais ça s’arrange toujours. Pour la presse aussi, il n’y a pas raison que vous ne soyez pas plus épanouis. La presse est d’une importance capitale. Le droit à l’information est essentiel et la liberté d’expression est fondamentale parce qu’il faut savoir communiquer et transmettre l’information. Il n’y a pas de droit absolu ou de liberté absolue, on a des droits et des obligations qui s’arrêtent là où commencent les droits et obligations des autres. Quand on le sait,  on dialogue, on manage et tout ira très bien. Vos difficultés vont s’estomper», prédit Mme Sidibé. Consciente du rôle fondamental de la presse, elle invite celle-ci à une collaboration pour aider à éduquer les populations sur les droits humains. D’autant plus que cette journée Sargal coïncide d’avec le 176e anniversaire des droits de l’homme.
 
Mame Gor Ngom : «il n’y a pas de bras de fer possible entre l’Etat et la presse»
 
Le patron du Bureau de l’information et de la communication du gouvernement, Mame Gor Ngom, a battu en brèche toute dualité qui existerait entre l’Etat et la presse. «La presse est incontournable et aucun gouvernement ne peut se passer d’une presse. Mais, il faut aussi qu’on y mette de l’ordre. Il peut y avoir des incompréhensions, mais il n’y a pas de bras de fer possible entre l’Etat et la presse. Ce n’est pas possible. Les journalistes sont des citoyens sénégalais concernés par les lois du Sénégal, concernés par ce qui se passe au Sénégal. Il faut qu’on dépassionne le débat comme le dit le Premier ministre qui appelle à une presse libre, responsable, qui fasse correctement son travail», fait remarquer Mame Gor Ngom qui rassure de la disponibilité du gouvernement à accompagner la presse.
 
Cheikh Oumar Ndaw invite le pouvoir à plus d’ouverture
 
Seul patron de presse primé, le fondateur du journal « Les Echos »,  Cheikh Oumar Ndaw a profité de cette occasion pour rappeler l’importance des patrons de presse qui, dit-il, font face à toutes sortes de difficultés pour mettre les journalistes dans les meilleures conditions de performance. Ce qui lui fait dire que les patrons de presse sont des gens à respecter. Dans cette dynamique, il n’a pas manqué d’envoyer un message aux tenants du pouvoir à travers le patron du Bic-Gouv. Et, c’est pour inviter le pouvoir à un peu plus d’ouverture envers les patrons de presse. En outre, il s’est félicité de cette distinction. C’est un honneur, dit-il, de recevoir cette distinction qu’il dédie à son mentor. Celui qu’il qualifie d’homme exceptionnel. «C’est quelqu’un qui m’a mis le pied à l’étrier, qui m’a couvé, qui m’a accompagné et qui m’a responsabilisé. Il s’agit de Mamadou Thierno Talla», lance-t-il, reconnaissant.
 
M. CISS
 
LES ECHOS

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