Dans un contexte d’absence de marge de manœuvre pour les finances publiques, le gouvernement a annoncé la réduction de la subvention énergétique à 2% du Pib en vue de rationaliser les dépenses publiques. C’est le porte-parole du gouvernement, Moustapha Njekk Sarré qui l’ a annoncé mercredi dernier en faisant le point de la réunion du Conseil des ministres.
Depuis les déclarations du Premier ministre, tout le monde s’attendait à une baisse des subventions. Mais pas de cette ampleur. En effet, le gouvernement a décidé de réduire de moitié au moins les subventions accoprdées à l’énergie. C’est le porte-parole du gouvernement qui l’a annoncé mercredi dernier à l’issue du Conseil des ministres. Selon Moustapha Njekk Sarré, le gouvernement s’engage à rationaliser les dépenses publiques et à réduire le train de vie de l’Etat. Des audits seront réalisés notamment sur l’effectif de la fonction publique et les subventions à l’énergie seront contenues à 2% du PIB en 2025…». Si l’on sait que les subventions à l’énergie font presque 4% actuellement, il est clair que cette décision va faire des dégâts énormes auprès du consommateur.
qui avait rapporté ses propos, que des audits seront réalisés sur l’effectif de la fonction publique et les subventions à l’énergie seront contenues à 2% du Pib en 2025. Une annonce forte d’autant plus que les subventions à l’énergie pèsent lourd dans le budget de l’Etat.
Les subventions à l’énergie représentent plus 4% du Pib
En effet, les subventions à l’énergie représentent plus de 4% de notre Pib. Il s’agit de la subvention à l'électricité et de certains produits pétroliers (supercarburant et gasoil) ainsi que le gaz butane. Déjà dans la Loi de finances rectificative (Lfr) de décembre 2024, un montant additionnel de 289 milliards francs Cfa a été consenti au titre de la subvention au secteur de l'énergie pour la compensation tarifaire versée à la Senelec et aux pertes commerciales induites par le blocage des prix à la pompe des hydrocarbures. En 2023, rien que la subvention énergétique supportée par l’Etat était de 600 milliards francs Cfa, selon le défunt ministre des Finances et du Budget Mamadou Moustapha Ba qui présidait l’atelier de lancement de la gestion budgétaire 2024, le 16 janvier 2024. L’année précédente (2022), l’enveloppe de la subvention avait coûté à l’Etat la bagatelle de 750 milliards francs Cfa.
Une forte hausse des prix en vue
C'est pourquoi la décision du gouvernement de réduire la subvention à 2% va être un fardeau pour les consommateurs. En effet, les subventions étaient destinées à protéger les ménages vulnérables des fluctuations des cours mondiaux du pétrole. Conséquence : cette rationalisation va entraîner un effet pervers avec des impacts sociaux négatifs. En effet, les subventions ont permis de stabiliser les prix de l'électricité et du carburant, rendant ces services essentiels plus accessibles à une grande partie de la population. Le retrait de ces subventions va ainsi entraîner une hausse des prix qui affectera le coût de la vie des Sénégalais. Un coup massue pour « Goorgoorlu » déjà émoussé par la conjoncture.
L’Etat se plie aux recommandations du Fmi
En tout cas, si l’on en croit le Premier ministre, lors de la rencontre tripartite Syndicats-gouvernement-patronat, les subventions seront ciblées et iront aux compatriotes qui en ont vraiment besoin ; au lieu de subventionner, avait-il dit, ceux qui n'en ont pas besoin. Par cette démarche, les autorités se plient aux recommandations du Fmi qui a toujours prôné l'application de la vérité des prix dans le secteur de l’énergie ; exception faite à l’endroit des ménages vulnérables. En effet, lors de son avant-dernière mission en septembre, l’institution de Bretton Woods avait recommandé à l’Etat d'adopter le programme de réformes structurelles, notamment la révision de la formule de tarification des produits pétroliers, l'avancement du diagnostic des coûts de production de l'électricité, et l'amélioration de la viabilité financière de la Senelec, dans le cadre de la conception d'une nouvelle structure tarifaire de l'électricité, intégrant un tarif social destiné à protéger les ménages vulnérables. Lors de sa dernière mission du 9 au 16 octobre 2024, le Fmi d’indiquer : «des actions stratégiques pour renforcer la mobilisation des recettes ainsi que des efforts pour éliminer progressivement les subventions énergétiques et les transferts non essentiels, seront déterminants pour favoriser la discipline budgétaire et renforcer la confiance dans la gouvernance publique, jetant ainsi les bases d'un modèle de croissance plus inclusif, tiré par le secteur privé».
M. CISS