Me Adama Guèye, président du mouvement citoyen «Sénégal bou bess» a renoncé à sa candidature pour la présidentielle de 2019. L’annonce a été faite, hier, devant la presse. Me Adama Guèye, qui n’exclut pas la possibilité d’une quelconque coalition, estime que ce choix s’est fait dans le but de sécuriser le processus électoral et permettre que les élections se passent dans le cadre d’un scrutin transparent.
Il y avait un sacrifice à faire et il l’a fait. Me Adama Guèye ne fait plus partie des futurs candidats à la présidentielle. L’ancien bâtonnier de l’Ordre des avocats considère son choix comme un devoir. «J’ai décidé de me dévouer totalement à la réussite de cette initiative vitale pour notre démocratie et pour la sauvegarde de la paix sociale», a-t-il laissé entendre. En effet, d’après Me Adama Guèye, ce ne serait pas compatible d’aller rencontrer l’ensemble des parties prenantes, alors qu’on est candidat. Une question d’intérêt pourrait se poser.
Aujourd’hui, hors de la course aux présidentielles, l’avocat compte aller voir individuellement tous les candidats de l’opposition afin de trouver les voies et moyens afin de sauver le processus électoral exposé «à un attentat rampant savamment planifié».
«Nous étions très loin par rapport au parrainage»
Mame Adama Guèye se veut clair. La campagne de parrainage n’est pas un prétexte. «Nous étions très loin par rapport au parrainage. Je n’ai aucun complexe à faire devant aucun homme politique au Sénégal, par rapport aux critères requis pour avoir une activité politique. Donc, je ne vois pas pourquoi eux sont capables d’aller sur le terrain pour obtenir des résultats et que je ne puisse pas faire pareil», a-t-il laissé entendre. L’avocat n’a pas raté le chef de l’Etat et son régime. Pour Mame Adama Guèye, l’approche des élections a montré les limites de l’actuel régime.
Par rapport aux cartes d’électeurs, il soutient que c’est un problème que les Sénégalais ne puissent toujours pas les recevoir. «Depuis les dernières législatives, les pires qui aient été organisées depuis 1960, une bonne partie de nos concitoyens ne peuvent entrer en possession de leurs cartes d’électeurs. Un précédent grave en République où chaque citoyen, qu’il habite à Dakar ou à Touba, a le droit d’exercer son droit de vote».
D’après Mame Adama Guèye, le jeu démocratique a été faussé avec les fichiers électoraux. «Le fichier de la prochaine présidentielle sera le premier de l’histoire politique de notre démocratie qui n’aura fait consensus. Il s’y est ajouté que le régime refuse de le mettre à la disposition des candidats à la présidentielle de l’opposition. Les empêchant ainsi de vérifier si les signatures collectées pour le parrainage sont celles d’électeurs étant dans le fichier», a-t-il expliqué.
Pour l’avocat, l’actuel Président n’a pas suivi les pas de ses prédécesseurs pour mettre en place une personnalité indépendante pour gérer les prochaines élections. «Le ministre de l’Intérieur assume travailler à la réélection au premier tour du président de la République. Et la requête de l’opposition voit le chef de l’Etat lui opposer sourde oreille. Abdou Diouf et Abdoulaye Wade auront, pourtant, accepté de faire cette concession afin de permettre au pays d’aller à des élections apaisées», soutient-il.
Khadidjatou DIAKHATE