Rencontre avec les jeunes de Taxawu Dakar: Khalifa Sall monte au front et secoue l'opposition




 
Le mouvement Taxawu Dakar a démontré sa force de mobilisation ce samedi. Pour une simple réunion avec la section des jeunes de Taxawu Dakar, il y avait plus de monde dehors que dans la salle. Khalifa Ababacar Sall qui est revenu largement sur l’actualité politique, appelle l’opposition à s’unir et à descendre sur le terrain, mais surtout à se battre pour que les élections locales se tiennent en 2021.
 
C’est une réunion aux allures de meeting politique que Khalifa Sall a présidée, samedi, avec plusieurs dizaines de militants. Cette adresse à la jeunesse dakaroise a été l’occasion pour Khalifa Sall d’aborder les problématiques de l’actualité sénégalaise. La vérité, d’après l’ancien maire de Dakar, c’est que les politiques n’ont pas été à la hauteur des attentes. «La nation est en danger. Le débat sur les ethnies, croyances et autres n’augure rien de bon. La justice à double vitesse aussi est en train de nous entrainer dans un précipice sans fin», affirme-t-il Avant de poursuivre : «notre nation est éprouvée, notre Etat est menacé, notre devenir est en pointillés. Il y a aujourd’hui un déni d’État, certaines institutions sont défiées. Si aujourd’hui les populations doutent de leur justice, si elles n’ont plus confiance en leurs représentants au niveau de l’Assemblée nationale, c’est parce qu’elles ont la sensation de ne pas être écoutées».
Khalifa Sall de s’en prendre au gouvernement. «On ne peut gouverner avec la force, persécuter et opprimer les populations. Notre démocratie est dans un tournant aujourd’hui et cela va de mal en pis. Il existe des textes liberticides qui doivent être abrogés», assure M. Sall.
 
 
«Si les locales se tiennent en 2022, on devra forcément reporter les législatives...»
 
 
Abordant la question du report des élections, Khalifa Sall assure que ce n’est pas une première, mais ce qui se passe avec le régime de Macky Sall, est inédit. «L’opposition doit se battre pour que les élections locales se tiennent en 2021. Si jamais on les reporte jusqu’en janvier 2022, on devra automatiquement reporter les législatives, on ne peut pas supporter les deux budgets de ces scrutins dans la même année. S’ils veulent coupler les deux élections aussi, ils n’ont qu’à le dire clairement. En tout cas, nous exigeons le respect du calendrier électoral», clarifie- t-il.
 
 
«La majorité fait ses meetings et nous, opposition, nous continuons nos réunions dans les salons, cela doit cesser»
 
 
Mais pour cela, déclare Khalifa Sall, il faut une opposition forte, large, unie et qui s’oppose. Il faut que l’opposition sache que rien ne lui sera donné, elle devra se battre pour le respect de ses droits. «Nous lançons un appel à toutes les franges de l’opposition. Il faut descendre sur le terrain. La majorité fait ses meetings et réunions et nous opposition nous continuons nos réunions dans les salons, cela doit cesser. Il nous faut être conséquents, on ne peut pas vouloir une chose et son contraire», affirme Khalifa Sall qui estime que si le régime le veut, les élections peuvent se tenir en 2021.
 
 
«Il y a des juges dignes, impartiaux, mais aussi ceux qui mettent exclusivement en avant l’avancement de leur carrière»

 
 
 
Sur la problématique de la justice, Khalifa Sall regrette que tous les fondamentaux de l'Etat soient à terre. «Jadis respectée et crainte, elle est à présent méprisée. Heureusement, il y a des éléments qui continuent d’honorer leur profession. Je tiens à rendre un vibrant hommage à Souleymane Teliko. Il est traîné dans la boue, malmené parce qu’il a eu le courage de dire les choses telles qu’elles sont. Je ne le connais pas, mais il a tout mon respect et ma considération. Il existe des juges dignes, impartiaux, qui ont comme seuls repères la loi et leur conscience, tout comme il existe des juges qui mettent exclusivement en avant l’avancement de leur carrière», fait remarquer Khalifa Sall.
 
«Mettez de côté les divergences»
 
 
Après avoir abordé les questions d’actualité générale, Khalifa Sall s’est tourné vers les responsables de son mouvement pour leur lancer un appel fort, avec l’annonce de la structuration de Taxawu Senegaal. «Aux responsables de Taxawu Dakar, il est temps de se réunir autour de l’essentiel. Mettez de côté les divergences et allons à l’assaut des collectivités ensemble. Il ne doit y avoir de patron de gauche à droite, donnez-vous la main et travaillez dans l’unité. Nous allons lancer la structuration du mouvement pour permettre à nos jeunes leaders, hommes et femmes, d’aller investir les listes», dit-il.
 
Ndèye Khady DIOUF
 
 
 
 
 
 
 
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