REVELATIONS D’UN RAPPORT DE L’ONU SUR LES GROUPES DJIHADISTES

Des éléments du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans présents au Sénégal avec l’aide d’influenceurs islamistes radicaux



Des éléments du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (Gsim) sont présents au Sénégal, notamment dans trois régions (Kaffrine, Tamba et Kédougou). C’est une des conclusions d’un rapport de l’Onu, qui précise que ces éléments djihadistes sont soutenus au Sénégal par des «influenceurs islamistes radicaux». Mais, précise le rapport, l’Etat a déjà pris les devants, avec des «arrestations stratégiques».
 
Le Sénégal est déjà infiltré par les groupes islamistes. C’est la révélation faite dans le 27ème rapport de l’Équipe d’appui analytique et de surveillance des sanctions, présenté en application de la résolution 2368 (2017) concernant l’État islamique d’Iraq et du Levant (EIIL) (Daech), Al-Qaïda et les personnes, groupes, entreprises et entités qui leur sont associés. «Des éléments du Gsim (Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans), soutenus par des influenceurs islamistes radicaux, se sont implantés au Sénégal», révèle le rapport. Qui précise que ces éléments islamistes se sont installés «le long de la route de Kayes (reliant le Mali au Sénégal), à Kaffrine, à Bakel, dans la réserve du Ferlo et dans la zone d’extraction aurifère de Saraya». A en croire les experts de l’Onu, cette stratégie de pénétration qui fait que des éléments djihadistes sont présents dans au moins trois régions (Kaffrine, Tambacounda et Kédougou) au Sénégal est semblable à celle de la Katiba Macina, qui a mené des «actions déstabilisatrices» au Burkina Faso.«Des phénomènes comparables pourraient se produire dans les secteurs de Kayes, près de la frontière Mali-Sénégal, où le nombre d'attaques a doublé en 2020», alerte le rapport. Qui souligne que face à cette menace qui devient de plus en plus réelle, le Sénégal a déjà pris les devants. Ainsi «des arrestations stratégiques» ont été faites dans les zones concernées. Et l’armée veille au grain dans les zones frontalières concernées.
La Côte d’Ivoire et le Bénin visés également
Ce rapport vient après la sortie de Bernard Emié, chef des renseignements français. Il avait révélé le 1er février que le groupe djihadiste Al Qaïda est sur un projet d’expansion vers le Golfe de Guinée, notamment en Côte d’Ivoire et au Bénin. Une telle déclaration a fait réagir le gouvernement ivoirien qui, par la voie de son porte-parole, Sidi Touré, a affirmé qu’il a pris toutes les dispositions requises pour contrer la menace terroriste. Cette volonté du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans d’étendre ses tentacules dans les pays limitrophes du Mali, notamment au Sénégal, est d’autant plus plausible que le groupe djihadiste connaît de sérieux revers et de plus en plus de difficultés ces derniers temps dans ses zones de prédilection, le Mali et le Burkina Faso. «Depuis la fin de 2019, les opérations de contre-terrorisme ont ciblé avec succès les capacités de combat du Gsim dans le centre du Mali et dans les régions du Gourma au Burkina Faso et au Mali. Durant la première quinzaine de novembre, le Gsim a perdu plus de 100 combattants de la Katiba du Macina et de la Katiba du Gourma, et Bah ag Moussa (QDi.424) a été tué le 10 novembre. Il est le troisième chef des opérations du Gsim à être neutralisé, après Abou Yahia el-Jazaïri le 6 avril 2020 et Djamel Akkacha (QDi.313) le 21 février 2019», fait remarquer le rapport. Qui avoue quemalgré les pertes subies, le groupe garde toujours sa capacité à mener des attaques coordonnées, comme ce fut le cas le 30 novembre dernier, contre des cibles militaires internationales à Gao, Kidal et Ménaka.
Mbaye THIANDOUM
 
 
 
 
 
 
 
 
Mbaye Thiandoum

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