REVELATION DU PREMIER MINISTRE: Les législatives reportées jusqu’en 2024



 
 
Alors qu’on n’a pas fini d’épiloguer sur l’éventuel report des élections locales, le Premier ministre en a remis une couche. Hier, lors d’une rencontre d’échanges et de partage avec les députés de la mouvance présidentielle, Mahammed Boun Abdallah Dionne a révélé que la proposition de report des législatives jusqu’en 2024 sera faite aux acteurs politiques, à l’occasion du dialogue national. 
 
 
 
En prélude au vote, aujourd’hui en commission technique et samedi en plénière, du projet de loi sur la révision constitutionnelle, portant, entre autres, suppression du poste de Premier ministre, les députés de la coalition Benno Bokk Yakaar étaient hier en séminaire de partage et d’échange. En plus des parlementaires venus en masse, il y avait le Premier ministre, le ministre de la Justice Me Malick Sall et son prédécesseur Ismaïla Madior Fall, Moustapha Diakhaté, Seydou Guèye, Souleymane Jules Diop, ainsi que des alliés comme Jean-Paul Dias, Souleymane Ndéné Ndiaye, Ousmane Ngom… Avec les députés, ces derniers ont partagé et échangé sur le projet de loi portant révision de la Constitution, mais aussi sur plusieurs autres aspects, comme les élections locales et législatives prochaines. Et sur ce dernier point, le Premier ministre, lors de son adresse aux députés de la mouvance présidentielle, a fait une révélation de taille. A en croire Mahammed Boun Abdallah Dionne, le pouvoir, dans le cadre du dialogue national auquel appelle le chef de l’Etat, va proposer le report des législatives de 2022, jusqu’en 2024. Soit un report de deux ans. Et le chef du gouvernement, pour fonder ses propos, de donner même l’exemple de la France qui, en passant du septennat au quinquennat, avait reporté les législatives. 
 
Un report placerait les législatives après la présidentielle 
 
L’évocation du report des législatives et de l’exemple français n’est guère anodine. En reportant les législatives en 2024, le quinquennat devient le seul véritable rendez-vous institutionnel, cristallisant les attentions et les énergies. Sauf dissolution de l’Assemblée nationale, ce qui ne sera plus possible au Sénégal avec la révision constitutionnelle en cours, les législatives ne vont plus s’intercaler entre deux présidentielles. Or, c’est ce fait d’être intercalées entre les présidentielles qui donnait aux législatives toute leur importance, en ce sens qu’elles étaient le moment privilégié, pour maintenir,renforcer ou défaire une majorité, conforter ou sanctionner un gouvernement, lancer un avertissement au Président, et mieux, imposer une cohabitation au chef de l’Etat.
Une proposition de report des élections, si elle est acceptée, va remettre tout cela en cause. En effet, dans ce cas, les législatives se tiendront juste après la présidentielle et n’auront aucune autre importance que de valider ou confirmer les résultats de la présidentielle. De ce fait, elles ne suscitent pas d’engouement. 
 
Mbaye THIANDOUM
 
 
 

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