Elle avait pris date pour ce 12 août dans la banlieue dakaroise et l’opposition a encore démontré qu’il faudra compter avec elle pour les batailles prochaines. Venus de tous les coins et recoins, ils étaient des milliers à arpenter les rues de Pikine pour se faire entendre des populations. Et ce ne sont d’ailleurs pas les arguments qui ont manqué.
A la tête des militants et responsables du Grand Parti, Malick Gakou, qui prenait part à la marche de protestation, après s’être félicité de la forte mobilisation qui, selon ses dires, prouve que le peuple sénégalais en a marre de la dictature du régime de Macky Sall, dit aussi qu’ils n’accepteront jamais que Macky Sall puisse faire ce qu’il veut dans ce pays. «Les Sénégalais sont sortis massivement pour répondre à l’appel de l’opposition. Nous en avons assez du régime de Macky Sall et nous renouvelons notre soutien à Khalifa Ababacar Sall. Nous demandons sa libération immédiate. Il est détenu de façon arbitraire», a déclaré le patron du Grand Parti. Avant de laisser Abdoul Mbaye aussi s’expliquer sur les raisons de sa présence.
L’ancien Premier ministre de Macky Sall tonne en effet qu’ils n’accepteront pas le recul démocratique que Macky Sall cherche à leur imposer, en refusant le jeu démocratique. En organisant des élections qui pourraient être un véritable danger pour notre pays. «Les Sénégalais sont mobilisés pour préserver leur démocratie. Nous avons affaire à un président de la République qui veut tout faire pour rester au pouvoir. On lui montre que nous sommes engagés, déterminés à défendre la démocratie», a laissé le Président d’Act.
Oumar Sarr, qui se félicite aussi de la forte mobilisation qui a été observée à Pikine, dit qu’ils continueront jusqu’à gagner le combat contre Macky Sall et son régime. «Nous voulons la libération immédiate et sans condition de Khalifa Sall et la confirmation de la candidature de Karim Wade», a dit Oumar Sarr, coordonnateur du Pds. Avant de poursuivre : «nous voulons l’acceptation de toutes les candidatures. Nous nous organisons pour cela et nous allons de plus en plus nous organiser pour cela et nous allons renforcer cette unité. Nous allons accélérer les mobilisations pour frapper plus fort. Nous ne pouvons pas accepter l’organisation d’une élection présidentielle truquée».
MLD : «Macky Sall ne veut pas organiser des élections transparentes. Il retient les cartes d’identité et…»
En tout cas, Mamadou Lamine Diallo, lui, dit que leur mobilisation, c’est une mobilisation populaire pour la résistance nationale. «Macky Sall ne veut pas organiser des élections transparentes. Il retient les cartes d’identité et il a inventé un parrainage bidon. C’est cela le fond du problème et le peuple est debout. On est satisfait de la mobilisation. Le peuple est en train de se lever. La vie est très difficile. Les gens n’arrivent plus à boire et à manger, ils n’arrivent pas à trouver des moutons de Tabaski», a fait savoir le député et patron de Tekki. Avant que Mamadou Diop Decroix ne dise ses craintes, par rapport à la marche du pays. Mais aussi et surtout sur l’attitude de Macky Sall.
Decroix : «Si Macky Sall persiste…»
Le secrétaire général d’Aj/Pads soutient en effet que le Sénégal court un grand danger avec Macky Sall. «Abdou Diouf est parti sans qu’il y ait problème. Abdoulaye Wade est parti sans qu’il y ait problème. Si Macky Sall doit partir, il n’a qu’à partir sans problème. Si les Sénégalais décident de le laisser en place, ils le laisseront en place. Mais vous ne pouvez pas dire je vais changer les règles, que les autres le veuillent ou pas, pour rester. Ce n’est pas possible. Si Macky Sall persiste, il va créer des problèmes dans le pays. Et je suis sûr que ce moment-là arrivé, tous les Sénégalais diront que le responsable, c’est lui».
Aida Mbodji : «On lui demande, aujourd’hui, à travers cette marche, de faire revenir les exilés, de libérer les condamnés, d’accéder à la satisfaction des besoins les plus élémentaires des Sénégalais»
Aida Mbodji, présente à la manifestation, ne dit pas autre chose. «On lui demande, aujourd’hui, à travers cette marche, de faire revenir les exilés, de libérer les condamnés, d’accéder à la satisfaction des besoins les plus élémentaires des Sénégalais, à savoir la fourniture d’eau potable, mais aussi la fourniture suffisante d’électricité», a dit à son tour Aida Mbodji, qui ajoute : «nous voudrions que la démocratie puisse régner dans ce pays qu’on a toujours dénommé un petit pays à grande démocratie».