Le Fonds monétaire international (Fmi) prend le contrepied du Premier ministre Ousmane Sonko. Son porte-parole a déclaré hier avoir discuté de diverses options avec le Sénégal pour remédier aux «importantes vulnérabilités de la dette» du pays, ajoutant que la décision de restructurer ou non la dette revient au gouvernement.
Le Premier ministre Ousmane Sonko a déclaré le week-end dernier, lors du téra meeting de Pastef à l’esplanade du stade Léopold Sédar Senghor, que les responsables du Fonds faisaient pression pour une restructuration de la dette du Sénégal – une mesure que le gouvernement n'a pas accepté. Ce qui a fait chuter fortement les obligations internationales du pays lundi. Un porte-parole du Fonds monétaire international a déclaré à Reuters qu'une discussion sur les choix politiques auxquels le Sénégal est confronté, lors d'une mission du personnel à Dakar qui s'est terminée la semaine dernière, s'inscrivait dans le cadre du rôle du Fmi d'offrir une analyse et des conseils d'experts à l'attention du gouvernement. «Le choix et la nature précise des opérations sur la dette, ainsi que la décision de restructurer ou non les obligations de dette, restent une décision souveraine», a déclaré le porte-parole.
En tout état de cause, les obligations internationales du Sénégal ont accentué leurs pertes mardi, même si les marges intraday (stratégie de négociation) étaient plus faibles, les maintenant à des niveaux inférieurs à ceux observés en juillet. Les obligations en dollars de notre pays, arrivant à échéance en 2031, ont chuté de 3,8 cents pour s'établir à 73,08 cents pour un dollar. Celles à échéance 2048 ont reculé de 2,4 cents à 60,28 cents pour un dollar.
Pour rappel, l’année dernière, le Fmi a gelé un programme de soutien financier de 1,8 milliard de dollars destiné au Sénégal après que le nouveau gouvernement a révélé des dettes cachées qui sont maintenant estimées à plus de 11 milliards de dollars.
M. CISS