RÉSISTANCE NATIONALE CONTRE LE RÉGIME SALL: le front s'élargit et étale son plan d'action




 
Partis politiques, syndicalistes et simples patriotes se sont donné la main pour mettre sur pied un nouveau front de résistance nationale pour protester contre les agissements de Macky Sall. Ils ont fait face à la presse, hier, pour décliner leur nouveau plan d’action. Ainsi, il est prévu une série de dépôts de recours auprès d’institutions juridiques nationales et sous-régionales contre le parrainage, des journées de résistance nationale sur toute l’étendue du territoire et dans la diaspora. Ils ont par ailleurs réclamé le prolongement des inscriptions sur les listes électorales jusqu’au mois de juillet.
 
 
Comme nous l’avions annoncé, hier, l’opposition sénégalaise passe à la vitesse supérieure en s’alliant avec des forces vives de la nation pour mener la riposte contre Macky Sall et son régime. Selon Mamadou Lamine Dianté, malgré les interdictions, la première journée de résistance nationale du 19 avril dernier a été une réussite totale. A l’intérieur de l’hémicycle comme dans la rue, des personnes éprises de justice se sont battues contre la dictature du régime de Macky Sall. Et pour Maïmouna Bousso, il n’y a pas lieu de comparer le 23 juin et le 19 avril, parce que le Président Wade avait autorisé les Sénégalais à manifester leur colère, alors que Macky Sall a tout simplement envoyé les forces de sécurité aux trousses des Sénégalais. «La lutte ne fait que commencer, elle prendra plusieurs formes. D’abord, un recours devant le Conseil constitutionnel, la Cour suprême, la Cedeao et l’Union africaine. Mais aussi des journées hebdomadaires de résistance nationale et des actions de sensibilisation de masse, des marches, des meetings et rassemblements citoyens dans toute l’étendue du territoire et dans la diaspora», a fait savoir Mamadou Lamine Dianté, qui annonce le dépôt dudit recours pour aujourd’hui à 15h auprès du Conseil constitutionnel.
 
 
Dianté : «le Conseil constitutionnel devra prendre ses responsabilités»
 
Mettant en garde le Conseil constitutionnel, le Front démocratique et social déclare qu’il n’est plus question que d’un côté, il accepte de se substituer au législateur et que d’un autre, il se déclare systématiquement incompétent devant les saisines de l’opposition.
«Une Assemblée nationale qui viole son propre règlement intérieur pour faire passer une loi sans débat, une justice aux ordres pour écarter des adversaires politiques, un président de la République totalement soumis aux intérêts de la domination étrangère, tel est le triste visage des institutions républicaines du Sénégal. La présidentielle de 2019 représente un énorme enjeu pour Macky Sall et son clan. Ils s’agrippent au pouvoir par tous les moyens, parce qu’ils veulent éviter de rendre compte du pillage scandaleux et de la prédation éhontée de nos ressources, ils désirent faire main basse sur le pétrole, le gaz, le zircon et le foncier. Il appartient alors aux forces populaires démocratiques et patriotiques de leur opposer une détermination supérieure», a déclaré le porte-parole du jour.
 
«Macky Sall est un danger manifeste pour le Sénégal»
 
Dianté d’insister : «Macky Sall et son clan sont devenus un danger manifeste pour la promotion de la démocratie, du développement solidaire, de la cohésion sociale et de la paix civile dans notre pays. Ils doivent tout simplement dégager et cela n’est pas une affaire de partis politiques, il y va du sort des générations à venir, c’est par conséquent la responsabilité du peuple, tous segments confondus, de dire halte aux abus du pouvoir. Donc, chaque semaine, des Sénégalais se rassembleront selon des modalités fixées pour partager leur mécontentement». Puis Dianté d’assurer leur solidarité aux élèves qui manifestent pour réclamer la reprise des cours.
 
 
Dianté : «le parrainage est une grossière escroquerie politicienne, un 2e mandat se mérite»
 
Pour le syndicaliste, le parrainage version Macky Sall se révèle à la fois comme un instrument de coup d’Etat électoral qui se dessine, et comme une grossière escroquerie politicienne qui prétend se dresser contre la pléthore de partis politiques et les dépenses générées par une multitude de candidatures, ceci n’est qu’une simple hypocrisie. «Ils refusent de faire appliquer les dispositions de la loi 81 relative à la création et au fonctionnement des partis politiques. Ils fabriquent et paient des listes lors des dernières législatives et refusent catégoriquement l’instauration du bulletin unique. Un deuxième mandat se mérite, ça ne se tripatouille pas», souligne-t-il.
 
 
Maïmouna Bousso : «il avait la chance d’être élu en 2012 parce qu’il avait en face de lui un démocrate»
 
Pour Maïmouna Bousso, le Président Sall est en train de violer la loi en mettant en marche, dès le lendemain du vote, une campagne de sensibilisation pour son parrainage. «La loi a été certes votée, mais elle n’est pas encore promulguée. Comme à son habitude, il a commencé sa campagne pour le parrainage depuis longtemps», indique-t-elle. Et Mme Bousso de poursuivre : «Si on lui avait imposé cette loi sur le parrainage en 2012, le Président Macky Sall ne serait pas élu. Il avait toutes les chances de réussir puisque qu’il n’avait pas en face de lui un dictateur, comme c’est le cas de l’actuelle opposition ; le Président Wade est un démocrate, qui lui a permis de participer loyalement aux règles du jeu. Le parrainage viole le secret du vote».
Le Front démocratique et social de résistance nationale réclame par ailleurs le prolongement des inscriptions sur les listes électorales jusqu’au mois de juillet.
 
Ndèye Khady D. FALL
 

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