REPORT ELECTIONS PRESIDENTIELLES : Khalifa Sall parle d’un coup d’état constitutionnel




 
 
Pour Khalifa Sall, la décision de Macky Sall est juridiquement et moralement inacceptable. Il a décidé d’attaquer le décret. 
 
Le leader de Taxawu Sénégal, Khalifa Sall, qui a fait face à la presse, quelques heures après l’annonce du chef de l’Etat, dit manquer de mots pour qualifier l’acte posé par Macky Sall. Pour lui, c'est un précédent dangereux pour le pays. «Macky Sall n’a pas compétence à reporter l’élection, c’est antidémocratique. Aucune loi constitutionnelle ne lui permet cette forfaiture», a laissé entendre le candidat à la présidentielle.
Avant d’ajouter : «dans un discours sans aucune profondeur, évitant toute référence juridique, le Président a porté un coup violent à notre démocratie en abrogeant le décret convoquant le collège électoral. Ce faisant, il acte de fait le report de l’élection présidentielle prévue le 25 février. Depuis son accession au pouvoir, Macky Sall s’est armé d’un bélier pour défoncer les remparts de notre démocratie pour donner corps à son rêve d’éternité au pouvoir».
Pour Khalifa Sall, le Président Macky Sall vient de perpétrer un coup d’État constitutionnel en décidant unilatéralement de stopper subitement le processus électoral, sans aucune base légale. En effet, le maire de Dakar et candidat à la présidentielle estime que «la République est une créature constitutionnelle à incarnation humaine variable. Les hommes passent, ses piliers résistent au temps et puisent leur vigueur dans l’effort conjugué des générations successives à consolider ses acquis. Hélas ! Le pouvoir actuel a déserté les sentiers de la vertu républicaine, préférant favoriser des destinées individuelles au détriment de notre grand destin national».
Évoquant le sujet du dialogue annoncé par le président, Khalifa Sall s’est déjà positionné et il reste catégorique. «Nous ne participerons pas au dialogue. Et nous combattrons avec tous les moyens ce décret», indique l’ancien maire.
Abordant l’implication des députés de sa formation lors de la mise en place de la commission d’enquête parlementaire, il défend la position des députés. Le leader de Taxawu Sénégal considère que la loi leur permet de participer aux commissions parlementaires.
Khalifa Sall, ainsi, promet de combattre le décret 2024-106 du 3 février 2024. «Dès que le décret sera publié, il sera attaqué, on ne peut l’accepter et nous ne nous laisserons pas faire», avertit le leader de Taxawu Sénégal». Il soutient par ailleurs que la durée du mandat du président ne peut être raccourcie, ni prorogée. «Le mandat est de 5 ans et le 2 avril, Macky Sall cessera d’être président de notre pays en vertu de la Constitution», soutient Khalifa Sall.
 
 
Khadidjatou D. GAYE
 
LES ECHOS

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