Si le désir des féministes, c’est que l’on procède à la révision du Code de la famille pour permettre à la femme sénégalaise d’avoir les mêmes droits sur son enfant que l’homme, les associations féminines islamiques, elles, s’y opposent foncièrement. C’est pourquoi Ndeyi Askan Wi se dit très heureuse de la réponse du ministre de la Justice à la saisine du député Marème Mbacke qui demandait à la justice de remédier au calvaire des femmes qui souhaitent voyager avec leurs enfants et à qui l’on demande systématiquement une autorisation parentale que le père doit lui délivrer.
Être du même genre et mener des combats opposés, c’est le cas des féministes et des associations féminines islamiques. Si les premières nommées militent pour le renforcement des droits des femmes, le deuxième groupe estime que la femme doit impérativement être sous l’autorité de l’homme. Ndeyi Askan Wi ne partage donc pas les combats de certaines femmes pour la révision du Code de la famille, raison pour laquelle les membres de ladite association s’étaient insurgés contre la saisine du député Marème Mbacké au ministre de la Justice, relative à l’autorité parentale.
Elles se réjouissent en revanche de la réponse du ministre de la Justice. « M. Ousmane Diagne, garde des Sceaux, ministre de la Justice, a donné suite à la saisine de l’honorable député Marême Mbacké, relativement à sa demande de révision du Code de la famille, sur la question de l’autorité parentale. Il a rejeté sa requête », ont-elles fait noter avant de poursuivre en narguant l’honorable député. Pour elles, il y a une différence entre « autorisation parentale » et « autorité parentale », « il y a une différence que l’élue n’a pas paru saisir dans les termes de sa correspondance. Ou alors, Madame et notre élite féministe n’ont pas bien accordé leurs violons ».
A les en croire, cette requête, si elle avait été courageusement assumée, aurait pu être ainsi formulée : «Monsieur le Garde des Sceaux, nous demandons l’application de la parité dans le foyer conjugal. Parce qu’en fait, leur véritable objectif, c’est la suppression de la puissance paternelle », soutiennent-elles.
« Entre autorisation parentale et autorité parentale, il y a une différence que l’élue n’a pas paru saisir »
Ndeyi Askan Win pense que notre pays traverse des moments difficiles, sur des enjeux de survie socio-économiques. Et « la moindre parcelle d’énergie de ses femmes devrait être mise à profit pour, dans le sillage de l’agenda de transformation nationale, nous tirer de l’ornière. Vouloir profiter de cette situation, faire pression sur l’État pour faire passer l’agenda de Maputo ou le mettre en mal avec la communauté internationale est indigne et trop mesquin », déclarent les associations féminines islamiques, qui « n’osent pas et ne veulent pas croire que l’État central ait pu tremper dans cette sauce. Que le Projet ait pu s’être compromis à ce point ».
Ndeyi Askan Wi assure qu’elle « ne se confondra pas à offrir à notre jeunesse le spectacle de mères qui, au lieu de s’atteler à l’élan patriotique de construction nationale, pataugent dans la vulgarité des ‘’sit-in taatu neen’’ et des traités traîtres à leur nation, à leurs croyances, à tout ce que leur peuple tient en référence et en révérence ».
Cette confusion, disent-elles, ne la mérite pas. « Nous ne céderons donc pas à la tentation du carnage médiatique. Nous prenons acte et nous félicitons le garde des Sceaux pour cette sage décision. Nous attendons aussi qu’il ait le même respect pour notre correspondance ».
Jubilant, l’association Ndeyi Askan Wi déclare : « oui, nous avons gagné. Nous n’avons pas les moyens de notre combat comme ‘’on’’ l’a dit. Mais nous avons les raisons. Nous restons plus que jamais sur notre détermination à l’autodétermination. Par la volonté de Dieu et de toute la nation, le Sénégal se défera, in chaa Allah, du torchon machiavélique de Maputo », assurent-elles, avant d’ajouter : « le Sénégal est un pays de croyants. Ce serait une grave erreur que de mesurer le degré d’attachement du Sénégalais à sa foi à l’aune des débats de salon et des joutes intellectuelles raffinées des musulmans des écrans et du landerneau politique. On se fourvoierait », conclut l’association Ndeyi Askan Wi.
Nd. Kh.D. F