REPONSE DU BERGER A LA BERGERE: Mahmoud Saleh attaque vertement Serigne Mansour Sy Djamil



Dans une sortie avant-hier, Bës du Ñiakk n’a pas été tendre avec Mahmoud Saleh qui a critiqué son leader. Mais le ministre d’Etat est loin de lâcher prise. Il a de nouveau tiré sur Serigne Mansour Sy Djamil, qu’il accuse d’exploiter ses talibés, en confondant son rôle de marabout et de politicien. Un politicien qui se ferait, selon Saleh, le porte-drapeau de forces occultes, pour retrouver une aura que son mouvement politique en perte de vitesse ne lui garantirait plus.
 
 
 
 
Réponse du berger à la bergère. De la capitale française où il se trouve, Mahmoud Saleh a répliqué à la sortie de Bës Du Niakk de la plus virulent des manières. «Je ne suis pas satisfait de la déclaration de mes amis de Bës Du Ñiakk, car elle est sans consistance, hors sujet, administrativiste. Elle a contourné les vraies questions soulevées dans mon intervention et les interpellations faite à son président», écrit le ministre d’Etat. Qui dit attendre «une réaction sur la caractérisation politique» de Serigne Mansour Sy Djamil. Et Saleh attend surtout des réponses, «sur le fait que depuis quelque temps, il (Djamil) se fait le porte-parole de forces occultes qui s’apparentent à des groupes mafieux pour se chercher une organisation de substitution face à la crise de son mouvement, disions-nous». Le Directeur de cabinet politique du chef de l’Etat veut aussi que le guide religieux et député apporte des éclaircissements sur sa position ambiguë de politicien et marabout. «J’attends la réaction du président de Bës Du Ñiakk sur la confusion des rôles savamment entretenus entre le marabout et le politicien», note-t-il, avant de se demander : «Est-il sain et décent d’appeler les talibés à des manifestations religieuses et les transformer en meeting politique ?». La réponse, il la trouve lui-même. «La morale même le reprouve», tranche Saleh. Et d’ajouter qu’il n’attend ni plus ni moins du président de Bës Du Ñiakk «qu’il respecte la cohésion et la cohérence de la tarikha (Tidiane) dont il se réclame, dont il est un moukhadam (dignitaire) reconnu, et qu’il se doit de respecter».
 
Tous les membres fondateurs de Bës Du Ñiakk l’ont quitté après avoir découvert la supercherie…
 
Pour Mahmoud Saleh, si aujourd’hui Serigne Mansour Sy Djamil a des problèmes, ce n’est pas avec Macky Sall ou le régime, mais avec lui-même et son parti dont les rangs se dégarniraient de plus en plus. «Je l’affirme, Bës Du Ñiakk est en crise profonde. A tel point d’ailleurs qu’on peut se demander s’il a une réalité actuellement ? J’en doute fort, au vu de l’érosion de sa base qui, depuis 2012, connaît une chute de plus des deux tiers de son influence, après avoir vu le tiers de son appareil s’éloigner du mouvement», cogne le leader apériste. Poursuivant, il aimerait que le président de Bës Du Ñiakk lui dise «où sont les membres fondateurs de son mouvement». Ces derniers, pour lui, «l’ont quitté après avoir découvert la supercherie de l’initiateur». Et si Djamil et Cie ont envie de le démentir, il leur demande de «publier la liste des signataires de la charte fondatrice du mouvement».
Pour terminer, Saleh, qui précise n’avoir «jamais eu de prétention à caractère spirituel ni intellectuel», demande au patron de Bës Du Ñiakk de s’assumer au lieu d’envoyer des lampistes s’en prendre à lui dans les médias. De même, pas du tout rancunier, il se dit encore ouvert à son «ami et marabout» pour une vrai discussion, «comme à l’accoutumée».
 
 
Mbaye THIANDOUM
 
 

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