RECOURS EN ANNULATION DU DECRET PRESIDENTIEL L’affaire Ngor Diop enrôlée jeudi prochain, après l’ère Souleymane Teliko



Le Parquet général a enrôlé l’affaire Ngor Diop. Cette histoire d’affectation de juge qui, en son temps, avait suscité le courroux de l’Union des magistrats sénégalais (Ums), sera tranchée, jeudi prochain, par la Chambre administrative de la Haute juridiction. Simple coïncidence ou fait exprès de la part du Parquet général ? Dans tous les cas, le dossier est arrivé après l’ère Souleymane Teliko.
 
Jeudi prochain, les avocats du juge Ngor Diop vont en découdre avec l’agent judiciaire de l’Etat, devant la Chambre administrative de la Cour suprême. Car, c’est à cette date du 11 novembre prochain que le Parquet général de la haute juridiction a enrôlé le dossier. Une affaire tant attendue par le juge Souleymane Teliko et son équipe, qui en avaient fait presque un dossier suprêmement important. Heureusement ou malheureusement, l’équipe du juge Teliko est partie et est désormais remplacée par celle du juge Ousmane Chimère Diouf. Même si l’Union des magistrats sénégalais reste la même association, les façons de faire entre ces deux hommes diffèrent. D’emblée, le nouveau président de l’Ums avait fait savoir qu’il allait faire une gestion «intelligente» des intérêts de ses collègues. Va-t-il avoir la même détermination que son prédécesseur dans ce dossier ? Quoi qu’il en soit, que ce soit un simple fait du hasard ou que ce soit fait expressément (le dossier est au Parquet général depuis juin dernier) par le Parquet général qui attend le départ du juge Teliko pour enrôler l’affaire, histoire de désamorcer la bombe, ce dossier n’est plus du ressort de Souleymane Teliko, mais de Ousmane Chimère Diouf.
Rappelons que c’est au début du mois d’août 2020 que le juge Ngor Diop, président du Tribunal d’Instance de Podor, a été affecté à la Cour d’appel de Thiès via la consultation à domicile. Outré par ce procédé, alors que la tutelle sous Ismaïla Madior Fall avait promis d’arrêter les consultations à domicile, le magistrat appuyé par ses collègues de l’Ums avait engagé devant la Cour suprême une procédure d’annulation du décret qui l’avait affecté. Les magistrats étaient d’autant plus exaspérés que cette affectation est due, selon eux, au simple fait que le juge Ngor Diop avait refusé d’obtempérer à une instruction de libérer un guide religieux. Un bras de fer a donc été engagé avec l’autorité judiciaire, surtout entre cette dernière et le juge Teliko.
Sûr d’avoir été lésé, Ngor Diop et ses avocats ont présenté dix moyens de défense. Il pouvait également compter sur l’Ums qui avait promis à l’époque de «faire face chaque fois que ce genre de situation se produira» et même d’internationaliser l’affaire si la Cour ne leur donnait pas raison.
 
Alassane DRAME
 
LES ECHOS

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