Selon le chef du gouvernement, Ousmane Sonko, le système de rémunération dans la fonction publique a été déstructuré depuis les années 2000. Or, dans le système de rémunération, il y a, dit-il, des équilibres liés à des hiérarchies, à des grades, à des fonctions qu’il faut respecter. Ce qui lui fait dire qu’il faut une discussion sincère et sérieuse sur la question pour assainir et stabiliser définitivement cette problématique.
Le Premier ministre Ousmane Sonko a présidé samedi dernier un conseil interministériel consacré aux examens et concours. Une occasion pour le chef du gouvernement d’évoquer le concept de rebasing social qui, à l’en croire, permet de revoir ou de réaménager certains modèles financiers. «Souvent, on parle de rebasing budgétaire qui consiste à revoir ou à réaménager les bases sur lesquelles un budget est construit et établi. Ce qui m’importe le plus, c’est de procéder à un rebasing social. On ne peut pas aller vers les ruptures structurelles souhaitées si on reconduit systématiquement les mêmes modèles. Ce qui est sûr, c’est que le système de rémunération dans la fonction publique a été déstructuré depuis les années 2000 avec une gestion démagogique consistant à une approche sectorielle d’ajouter ou d’augmenter à tel et d’attendre que les autres crient au scandale pour négocier et prendre des engagements. On ne gère pas comme ça une masse salariale. Il y a des équilibres liés à des hiérarchies, à des grades, à des fonctions qu’il faut respecter. Une fois que vous les désagrégez, vous créez une situation qu’on est en train de vivre aujourd’hui et qui nous rattrape», se désole de constater le Premier ministre.
Poursuivant, il invite à revoir ce modèle. «Il faut qu’on ait le courage aujourd’hui de revenir à une discussion sincère et sérieuse sur la question pour assainir et stabiliser définitivement cette problématique», déclare le chef du gouvernement, qui en veut pour preuve la grève notée dans les collectivités locales. «Comment pouvez-vous inscrire dans un texte que chaque augmentation accordée aux agents de la fonction publique doit immédiatement profiter aux agents des collectivités territoriales, alors que l’Etat ne transfère pas à ces mairies les moyens qui doivent aller avec ? Quelle est la commune qui peut supporter cela ?», s’interroge le Premier ministre.
Etat civil : la fermeté dans l’application de la loi
Auparavant, le chef du gouvernement est revenu sur les défis de l’éducation : les infrastructures, le social et les ressources humaines qui nécessitent, dit-il, d’être performant sur chacune de ces rubriques. Sur la question de l’état civil, le Premier ministre prône la fermeté dans la l’application de la loi. «Il est inadmissible que nos enfants soient victimes des fautes d’agents qui ne font pas ce qu’ils doivent faire pour des raisons liées au monnayage et se retrouvent à livrer le même document (état civil) à 50 personnes. Ces questions ont des solutions très simples. C’est la fermeté dans l’application de la loi. C’est pourquoi nous attachons beaucoup de prix à ce qu’on mette fin à ce phénomène», annonce le Premier ministre. En outre, le Premier ministre a prôné l'introduction de nos langues nationales et de l’anglais dans le système éducatif.
M. CISS