RASSEMBLEMENT DES PROS KHALIFISTES: Bamba Fall, Doudou Wade et Ousmane Sonko tirent à boulets rouges sur Macky, Niasse, Tanor et Diouf



 
 
On se rapproche dangereusement du délai donné par les partisans de Khalifa Sall pour chambouler le pays, si jamais leur leader ne sort pas de prison. Bamba Fall et Cie campent sur leur décision de descendre dans la rue si leur exigence n’est pas satisfaite. Ils l’ont réaffirmé hier vendredi, à l’occasion du rassemblement hebdomadaire pour protester contre la détention de Khalifa Sall. Le maire de la Médina et ses invités ont descendu aen flammes Macky Sall et ses «acolytes» dans la tentative d’exécution du député-maire Khalifa Sall. La mise en place avant-hier de la commission ad hoc pour la levée de l’immunité parlementaire de Khalifa Sall semble jeter de l’huile sur le feu. En effet, Bamba Fall, qui recevait Ousmane Sonko, Doudou Wade et Abdourahmane Sow, à l’occasion de son vendredi rouge, n’a pas mis de gants pour descendre d’abord l’ancien président de la République, Abdou Diouf, puis Tanor Dieng, Moustapha Niasse et Macky Sall. Bamba Fall : «Abdou Diouf, ton silence est criminel» Pour le maire de la Médina, ils iront jusqu’au bout de leur logique. «C’est lors de la séance plénière que j’ai réellement compris pourquoi le régime nous a arraché notre victoire lors des dernières législatives. Il voulait une majorité mécanique et ils ont une majorité de la honte. La bataille n’est plus politique, elle est républicaine et civique», a fait savoir Bamba Fall, qui donne rendez-vous au peuple le jour de la levée de l’immunité parlementaire de Khalifa Sall.
D’après lui, c’est curieux que le procureur ne démontre sa compétence que dès qu’il s’agit d’un opposant. «Alors, qu’il s’attende à recevoir notre lettre, pour qu’il ouvre le dossier des licences de pêche, mais aussi des passeports chinois. Si la Ld recevait 4 millions, on doit se poser la question à savoir combien perçoit le Parti socialiste et depuis combien de temps», déclare Bamba Fall. A l’en croire, ce qui confirme que ce dossier est une cabale politique, c’est que l’inspecteur général d’Etat Camara, qui a mené l’enquête contre Khalifa Sall, est devenu secrétaire général de Tanor au Hcct. «Que Moustapha Niasse sache qu’il est en train d’écrire les plus sombres pages de l’histoire de l’Assemblée nationale. Il se réclame digne héritier de Senghor, mais si Senghor ressuscitait, il l’aurait sûrement assassiné. Abdou Diouf est aussi coupable qu’eux. Le Sénégal et le Parti socialiste lui ont tout donné, Khalifa lui a toujours été fidèle, il ne mérite pas cela de sa part. Son silence est mortel», fustige l’édile de la Médina. Ousmane Sonko : «il faut que l’on mette les calculs politiciens de côté pour faire face à Macky Sall» Pour Ousmane Sonko, personne ne devrait être surpris, Macky a donné le signal depuis le début de son magistère. «Si j’avais pensé une fraction de seconde que Khalifa Sall est fautif, je ne serais pas là. Ma conviction, malgré ma position sur les fonds politiques, c’est que tant qu’il y aura des textes régulièrement votés qui instituent ces caisses, on ne peut pas poursuivre quelqu’un par rapport à l’usage de ces caisses. Et si on retient Khalifa Sall dans les liens de la détention à cause de la gestion de cette caisse, on doit immédiatement appréhender le Président Macky Sall qui a plus de 10 milliards qu’il utilise comme bon lui semble, sans aucun contrôle. Idem pour Moustapha Niasse, qui a sa caisse à lui aussi », clame le leader de Pastef.
A l’en croire, il n’y a pas de quoi fouetter un chat, encore moins appréhender le maire de la capitale, en s’empressant de mettre en branle une procédure de levée de son immunité parlementaire. «La détention de Khalifa pose un problème beaucoup plus complexe. Quelle urgence y avait-il à retenir Khalifa Sall en prison ? Le maire de la capitale du Sénégal, qui a un parcours de plusieurs décennies, quel intérêt a-t-il de fuir ? Quelle urgence y avait-il pour le procureur si ce n’est de l’empêcher de battre campagne pour les législatives, de le retenir en prison ?» questionne-t-il. Poursuivant, Sonko assène : «J’ai toujours dit que dès qu’un dossier revêt un caractère politique, il n’y a rien à attendre de la justice sénégalaise, encore moins de l’Assemblée nationale. De toute manière, je ne m’attendais pas à plus que cela de la part de cette Assemblée nationale. Ce dossier n’est qu’une énième facette du mode de gouvernance de Macky Sall. Il est en train d’exercer sur ses adversaires toutes les formes de violence. On n’a jamais vécu un tel niveau de violence étatique au Sénégal en 57 ans», regrette le député.
A l’en croire, «Cheikh Kanté a fait ce qu’il voulait au Port, Siré Dia avec La Poste, Cheikh Oumar Hann avec le Coud, Aliou Sall avec notre pétrole, Aly Ngouille Ndiaye a fait pire avec des inscriptions fausses sur des rapports, et ils ne sont même pas inquiétés. Et pour dix mille fois moins, il prend des opposants et les met en prison».
Le leader de Pastef les Patriotes poursuit son réquisitoire : «Nous avons laissé faire Macky Sall et voilà ou nous en sommes. Il pense que tout lui est permis, parce que les Sénégalais ne réagiront pas. Il est temps de mettre fin à cela, c’est pourquoi je lance un appel à toute la classe politique sénégalaise. Il faut que tous les acteurs politiques, indépendamment des ambitions politiques des uns et des autres, pour la sauvegarde des libertés et des droits, il faut que l’on mette les calculs politiciens de côté. Personne d’entre nous n’a suffisamment de moyens face à un potentat, un dictateur qui dispose de tous les moyens de l’Etat. Il nous faut donner un signal fort à la population sénégalaise pour qu’elle nous soutienne avec la société civile dans ce combat. Si on ne règle pas ces préalables, ce n’est pas la peine d’aller aux élections de 2019». Abdourahmane Sow : «Il a exilé Karim, emprisonné Khalifa et cherche des poux à Idy» Le président de Cos M23 embouche la même trompette que ses prédécesseurs. «Il a exilé Karim, emprisonné Khalifa et continue de chercher des poux à Idy ; donc que l’opposition se le tienne pour dit, à chacun son tour chez le coiffeur. Cela pose la problématique de l’union de l’opposition. Nous avons des leaders forts, mais une opposition faible. Il faut mettre en place le principe de la République, il est temps de nous unir pour faire face à Macky Sall», dit-il. Doudou Wade : «Niasse s’est dérobé en ravalant ses dires devant tout le Sénégal» L’ancien député libéral encourage les députés de l’opposition à persévérer. «Bien que vous soyez minoritaires à l’Assemblée, vous pouvez mener un combat symbolique pour la libération de Khalifa Sall. Il faut mettre la pression sur Moustapha Niasse. La bataille ne peut plus être verbale. Après avoir réclamé son droit, il faut passer à l’offensive. Il faut le prendre par surprise. Ne sous-estimez aucun acte contre lui. A chaque fois que vous prenez la parole, il faut lui rappeler qu’il est une honte pour l’Assemblée nationale», lance-t-il à Sonko. Pour Doudou Wade, rien que pour le Parti socialiste, Tanor et Niasse devraient montrer un soutien inconditionnel à Khalifa Sall. «Il faudra rappeler à Niasse l’histoire des passeports chinois. Qu’il se rappelle de la fois où il s’est dérobé en ravalant ses dires devant tout le Sénégal. Si on doit incarcérer une personne pour avoir dépensé de l’argent sans facture, la quasi-totalité des maires irait en prison. Ainsi doit-on regarder la mise à mort de Khalifa Sall sans rien dire ? », interroge-t-il.
Ndeye Khady D. Fall

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