RASSEMBLEMENT CONTRE LE SCANDALE DU PETROLE: le préfet di niet, les manifestants maintiennent leur rassemblement



 
Pluie de gaz lacrymogènes en perspective cet après-midi à la Place de l’Obélisque. Alors que la plateforme “Aar Li nu bokk” a déposé sa demande depuis mardi, le Préfet de Dakar a décidé d’interdire le rassemblement. Seulement,  Y en a marre, Legs Africa, Cos M23, Senegal bi nu beugg, Jamra, des personnalités indépendantes comme Imam Kanté et autres qui composent la plateforme n’entendent pas céder. Ils sont décidés à tenir leur rassemeblement coûte que coûte. Ils ont même invité Wade et le Pds à y participer. D’autres franges de l’opposition ont annoncé leur présence au rassemeblement. Mais hier nuit déjà, toute la place était bunkerisée 
 
A la suite de ce qu’il est convenu d’appeler «scandale à 10 milliards» sur le pétrole sénégalais éventé par la Bbc, le 2 juin dernier, la plateforme Aar Li Ñu Bokk qui regroupe des partis politiques (dont Agir, Pastef, Sénégal Bi nu Bëgg), des organisations de la société civile (Y’en a marre, Cos M23, Legs Africa), des mouvements indépendants, des associations communautaires et des personnalités, a été mise en place pour faire la lumière sur cette affaire qui continue de charrier beaucoup d’encre et de salive. Depuis lors, ce collectif, qui vise à protéger les ressources naturelles du Sénégal est très actif, avec la pétition qui a été lancée sur les réseaux sociaux et qui a dépassé les 25.000 signatures. Mais  l’acte majeur sera posé, aujourd’hui, dans la rue, avec un rassemblement prévu à 15 heures à la Place de la Nation. Une première grande manifestation contre le pouvoir de Macky 2 après l’élection présidentielle du 27 février dernier. Mais le Préfet a opposé un niet catégorique à la tenue de ce rassemblement. Un refus qui ne décourage pas pour autant les organisateurs décidés coûte que coûte à manifester.
 
Les forces de l’ordre déjà prépositionnées dans les grandes 
artères de la capitale
Ce qui signifie qu’on va vers des confrontations inévitables. Déjà, les forces de l’ordre sont déployées depuis hier nuit dans toutes les grandes artères de la capitale. Un dispositif sécuritaire impressionnant est sur le qui-vive. A ce concours de circonstances, s’ajoute une occupation d’une partie de la Place de la Nation par des tiers qui ont déjà fait leurs installations. Cette atmosphère augure-t-il d’une autorisation ? Qu’en sera-t-il d’une interdiction ? En tout cas, même si les organisateurs de la rencontre n’avaient pas encore (jusqu’au moment où nous couchions ces lignes) reçu de réponse de l’autorité préfectorale, ils considèrent que la manifestation aura bel et bien lieu ; avec ou sans autorisation. En cas d’interdiction, la confrontation sera inévitable au grand préjudice des manifestants qui risquent d’être gazés.
 
Wade et le Pds priés de participer
Loin de cette dernière éventualité, les membres du collectif citoyen Aar Li Ñu Bokk sont dans une logique de réussir la mobilisation. A cet effet, ils ont été, hier chez le pape du Sopi, Me Abdoulaye Wade, pour convier le Pds à cette initiative de lutte pour la bonne gouvernance et la transparence dans le secteur des ressources naturelles du Sénégal. En effet, la capacité de mobilisation des bleu et jaune n’est un secret pour personne. «Vous n’êtes pas sans savoir M. le président que notre pays est vivement secoué par ce scandale causé, entre autres, par de graves informations et accusations portant sur la signature de contrats, de décrets, l’attribution de permis n’ayant pas respecté la législation constitutionnelle et règlementaire qui encadre ce secteur. Ainsi, dans la stricte recherche de la vérité pour que les responsabilités soient situées et punies, le collectif citoyen a estimé nécessaire de mobiliser toutes les forces vives de la Nation, afin de défendre les intérêts du Sénégal», peut-on lire dans le communiqué parvenu à «Les Échos».
 
Sonko, Barth et les responsables du Crd seront présents
En attendant la réponse du pape du Sopi, certains responsables politiques ont déjà donné leur aval pour participer à ce rassemblement. En première ligne, le président du parti Pastef Ousmane Sonko. «La gravité du sujet et du moment impose d’en finir avec l’indignation sur les réseaux sociaux et autres débats télévisés ou de salons. Le reportage de Bbc n’a fait que confirmer ce que des patriotes épris de justice ont toujours clamé haut et fort. Le temps est à l’action et c’est pourquoi, je lance un appel à tous les Sénégalais de quelque bord que ce soit, hommes femmes, syndicalistes, guides religieux, politiciens et apolitiques, mais surtout la jeunesse, à sortir soutenir ce mouvement citoyen pour un rassemblement pacifique ce vendredi à la place de la Nation», indique l’ancien inspecteur des impôts. Le maire de Mermoz Sacré-Cœur, Barthélemy Dias s’est inscrit dans cette dynamique. En conférence de presse, hier, Dias-fils révèle qu’il sera de la partie. Même s’il n’y a que deux personnes, dit-il, il a promis d’être le troisième pour exprimer son intention d’être présent à cette manifestation. Les responsables du Congrès de la renaissance démocratique (Crd) et non moins leaders politiques, entre autres, Thierno Alassane Sall, Abdoul Mbaye et Mamadou Lamine Diallo, seront également à la place de la Nation pour porter le combat du collectif Aar Li Ñu Bokk. Pour rappel, au lendemain du documentaire de la Bbc, le Crd avait fait état d’un crime d’Etat, avant de plaider pour que les auteurs soient traduits devant la Haute cour de justice.
 
Moussa Ciss
 

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