Que le président de la République se le tienne pour dit ! La plateforme F24 n’est intéressée ni par le dialogue qui va se tenir aujourd’hui au Centre international de conférence Abdou Diouf de Diamniadio, ni par une loi d’amnistie pour réconcilier le peuple ; ce qui urge, pour les acteurs de la plateforme, c’est de fixer la date de la présidentielle.
Les manifestations contre le report de l’élection présidentielle se multiplient pour exiger le respect de la décision du Conseil constitutionnel. Après la marche de la plateforme «Aar Sunu Election» le week-end passé, c’est au tour de la plateforme «les Forces vives du Sénégal F24» de convier à un rassemblement ce samedi au terrain des Hlm Grand-Yoff. Les militants des différents partis politiques ont sonné la mobilisation en présence de certains leaders de l’opposition et de la société civile. «Macky Sall dictateur» ! «Election par force» ! sont entre autres slogans repris par la foule sous la houlette de l’ancien député Soda Marème Ndiaye qui faisait office de Mc pour introduire les différents orateurs. «Le peuple a trop souffert des injustices de Macky Sall et avait décidé d’y mettre fin ce 25 février, mais le Président en a décidé autrement. Le peuple doit se lever comme un seul homme et dire à Macky Sall que son coup de force ne passera pas. Macky Sall a divisé les foyers religieux, il a divisé la presse, n’acceptons pas qu’il divise l’opposition», déclare Aïda Mbodj en blouson aux couleurs nationales, l’écharpe tricolore autour du cou.
Dialogue
Le mandataire du candidat Bassirou Diomaye Faye, Amadou Ba est persuadé que la mobilisation du peuple est la seule réponse face aux forfaitures de Macky Sall. «Si le président croit, à travers ses manœuvres, qu’il peut prolonger son mandat de façon artificielle pour se maintenir au pouvoir au-delà du 2 avril, il se trompe lourdement», avertit Amadou Ba, avant d’ajouter : «nous ne participons pas à un dialogue qui vise à annuler les élections», martèle le mandataire de Diomaye. «Nous voulons que les élections se tiennent avant le 2 avril. Le dialogue ne nous intéresse pas, nous voulons qu’il fixe la date de la présidentielle. Que cela lui plaise ou pas, les élections auront lieu ! Election par force», s’écrie le député de Rufisque, Oumar Cissé représentant de Khalifa Sall à ce rassemblement. «Nous avons déchiré ses cartons d’invitation. En lieu et place du dialogue, nous irons au Conseil constitutionnel déposer une requête aux fins de fixer la date de l’élection présidentielle. Après cela, nous irons dialoguer avec le peuple», fait remarquer Cheikh Tidiane Dièye qui exige la libération de Sonko, Diomaye et Me Moussa Diop. «Monsieur le Président, c’est la fin. Le 2 avril, c’est votre terminus», rappelle Aminata Touré en anglais. Poursuivant, elle s’est énergiquement opposée à une loi d’amnistie dont lui seul serait le principal bénéficiaire.
Loi d’amnistie
De son côté, Thierno Alassane Sall relève une ambiguïté dans la démarche du chef de l’Etat. «Un président qui ne peut concilier les responsables de son parti, encore moins ses collaborateurs, comment il peut prétendre concilier le Sénégal ? Nous exigeons qu’il fixe la date de l’élection conformément à la décision du Conseil constitutionnel. Ils font croire qu’on va participer au dialogue. C’est faux», dément-il. Concernant la loi d’amnistie, le député rejette en bloc. «Nous ne l’acceptons pas, le peuple ne va jamais l’accepter. Cette loi n’est pas sérieuse et vise à protéger son frère du rapport de l’Ige, pour passer sous silence les détournements du Prodac…», dit-il. «Nous n’accepterons pas cette prise d’otage que le président veut exercer sur nous. La jeunesse est debout et va combattre fermement cette décision injuste», sérine la candidate d’Arc, Anta Babacar Ngom.
M. CISS