RAPPORT ITIE 2016: 116,8 milliards générés par les mines et les hydrocarbures dont 105 milliards de contribution au budge



 
Le comité national Itie a publié hier son 4ème rapport, couvrant l’année 2016. Un rapport qui montre une augmentation des recettes générées par le secteur extractif, qui sont passées de 108 milliards en 2015 à 116 milliards en 2016. Le secteur qui contribue pour 36% aux exportations a surtout un effet positif sur la balance commerciale, alors que la contribution du secteur au Pib et à l’emploi reste très faible. L’industrie extractive, composée des mines et des hydrocarbures, a généré 116,8 milliards en 2016. Une manne financière produite dans une large mesure par le secteur des mines, avec 107,4 milliards, soit 92% des recettes tirées du secteur extractif. Ainsi, par rapport à 2015, les mines ont produit plus de recettes. Une hausse due à l’augmentation de l’or produit et exporté par Sabodala Gold Operations Sgo (217.652 onces exportées en 2016 contre 193.218 onces exportées en 2015), à l’augmentation des productions de la cimenterie Dangote, des Industries chimiques du Sénégal, de Grande Côte Operations, au recouvrement des reliquats de paiements au titre de la redevance minière auprès de certaines entreprises minières et à l’augmentation des impôts sectoriels notamment la redevance minière qui passe de 9,6 F Cfa en 2015 à 16,3 F Cfa en 2016.
Contrairement au sous-secteur des mines, le sous-secteur des hydrocarbures a connu une baisse de recettes, chutant de 9,9 milliards en 2015 à 9,4 milliards en 2016. Selon le rapport de l’Itie, cette diminution des recettes s’explique essentiellement par la baisse du volume de production de gaz par la société Fortesa, qui a produit 21.064.534 Nm3 en 2016, contre 22.675.044 Nm3 en 2015.
Faible contribution au Pib et sur l’emploi
Sur les 116,8 milliards F Cfa de revenus tirés du secteur extractif en 2016, 105,9 milliards F Cfa sont allés directement dans le budget de l’Etat. Le reste des revenus est réparti entre les fonds alloués à l’Uemoa et à la Cedeao (3 milliards), le compte d’exploitation de la société nationale Petrosen (1,9 milliard), les fonds propres des organismes collecteurs et des caisses de sécurité sociale (4,2 milliards), et les dépenses sociales (1,7 milliard). Comme pour les années précédentes, la contribution du secteur extractif sur l’économie est surtout perceptible à travers son effet positif sur la balance des paiements, avec une contribution de 36% aux exportations. Par contre sa contribution dans le Pib (2,8%) ou dans l’emploi (0,27%), reste encore marginale ; même si la tendance, pour tous ces indicateurs, est à la hausse.
Des données jugées fiables et exhaustives, malgré les formulaires et états financiers non certifiés de 6 sociétés sur 24
A en croire le rapport 2016, les problèmes de fiabilité et d’exhaustivité des données fournies par les entreprises privées et les entités publiques ne sont plus qu’un vieux souvenir. «Toutes les entreprises extractives retenues dans le périmètre de conciliation 2016 ont soumis leurs formulaires de déclarations et se sont conformées à la procédure d’assurance et de certification des données. Toutes les régies financières ont aussi soumis leurs formulaires de déclaration pour les entreprises extractives retenues dans le périmètre du rapport. Lesquels formulaires ont été certifiés par la Cour des comptes», selon le rapport. Mais dans les détails du rapport, on constate que Sur les 24 sociétés ayant soumis des formulaires de déclaration, il y a une, la MIFERSO, qui a envoyé un formulaire de déclaration qui n’est pas signé par la direction et n’est certifié par un auditeur externe. Mais le rapport note vu la faiblesse des revenus réconciliés de la société MIFERSO (101 080 819 FCFA, soit 0,1% seulement du total des revenus déclarés par les organismes collecteurs), la non certification de sa déclaration n’est pas de nature à remettre en cause la fiabilité des revenus reportés pour la site société dans le présent rapport. Aussi, sur les 24 sociétés ayant soumis des formulaires de déclaration, 6 sociétés (Africa Petroleum, Miferso, Cgo, Sspt, Gecamines, Sodevit) n’ont pas envoyé leurs états financiers certifiés au titre de l’année 2016 ou tout autre document attestant la certification.
24 entreprises concernées : l’or et le ciment les plus grosses mamelles du secteur
Pour ce présent rapport, 24 entreprises publiques et privées, en production et en exploration sont inscrites au cadastre minier pour l’année 2016, dont 17 entreprises dans les mines (Miferso, Sococim, Sgo, Cs, Gco, Sspt, Ics, Dangote, Somiva, Agem, Smc, Sephos, Aig, Sesecar, Cogeca, Gecamines, Sodevit) et 7 dans les hydrocarbures ont été concernées (Petrosen, Fortesa International Sénégal, Trace Atlantic/Rex Atlantic, Africa Petroleum Corp, Capricorn, Kosmos Energy Sénégal, Oranto Petroleum Limited). En plus des entreprises, 9 régies financières et entités publiques ont été sollicitées pour l’envoi des déclarations des recettes perçues des sociétés extractives.
Au regard des recettes générées par les différentes productions, le ciment vient en tête avec un cumul de 40,2 milliards, dont Sococim (16,7 milliards), Dangote (16,1 milliards) et Ciments du Sahel (7,4 milliards). L’or en seconde position avec des recettes de 31,5 milliards fournies par la société Sgo et les Ics complètent le podium pour le secteur des mines. Pour le pétrole et le gaz, Kosmos vient en tête avec des recettes collectées de 3,9 milliards, suivie de Capricorn (2,9 milliards) et de Fortesa (0,8 milliard).
Mbaye THIANDOUM

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