RADIATION DES LISTES ÉLECTORALES, DISSOLUTION DE PASTEF : Ousmane Sonko débouté par la Cour de justice de la Cedeao




 
 
Dans le cadre de l’affaire l’opposant à l’Etat du Sénégal à propos de sa radiation des listes électorales et la dissolution de sa formation politique Pastef (Patriotes africains du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité), Ousmane Sonko a été débouté par la Cour de justice de la Cedeao. La Cour communautaire a estimé qu’aucun de ses droits n’avait été violé.
 
 
 
Leader incontesté de l’opposition sénégalaise, Ousmane Sonko, qui croupit depuis le 31 juillet en prison, se dirige directement vers une non-participation à la présidentielle de février 2024. En effet, alors qu’il peine à recevoir des fiches de parrainage, élément indispensable au dossier de candidature pour la présidentielle, le maire de Ziguinchor s’est vu hier débouté par la Cour de justice de la Cedeao devant laquelle il avait attrait l’Etat du Sénégal par le biais de ses avocats.
En effet, la Cour de justice de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (Cedeao) a jugé hier vendredi 17 novembre 2023 que l'État sénégalais n'avait pas violé les droits de l'opposant emprisonné Ousmane Sonko. Lors d’un délibéré, vendredi à Abuja, dont l’accès en visioconférence avait été filtré drastiquement, empêchant nombre de journalistes de pouvoir le suivre à distance, la juridiction communautaire a écarté les arguments des avocats du président des Patriotes africains du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité (Pastef, parti dissous).
Ces avocats de Ousmane Sonko entendaient faire reconnaître le caractère illégal de la radiation de leur client des listes électorales, laquelle l’empêche pour l’heure de se porter candidat à la présidentielle du 25 février 2024, et de la dissolution du parti Pastef, intervenue par décret à la fin du mois de juillet. «La Cour a jugé qu’aucun des droits de M. Sonko n’a été violé et l’a débouté de ses demandes. La communauté nationale et internationale a suivi les événements qui se sont produits au Sénégal, le comportement de l’État du Sénégal et le traitement inhumain et dégradant subi par M. Ousmane Sonko ainsi que les barricades érigées autour de sa maison. En jugeant comme elle l’a fait, les dictateurs pourraient désormais agir comme l’État du Sénégal l’a fait et se prévaloir de la jurisprudence de la Cour. C’est dommage, le peuple sénégalais est un peuple martyr et il saura faire son propre destin», a fait savoir Me Ciré Clédor Ly, membre du collectif des avocats d’Ousmane Sonko.
Son confrère franco-espagnol Juan Branco s’est lui défoulé sur la Cour qu’il accuse à peine de rouler pour le Président Macky Sall. «La Cour de justice de la Cedeao donne blanc-seing à Macky Sall pour détruire son opposant. Elle approuve la dissolution du principal parti d'opposition. Elle ne se prononce pas sur la radiation. Elle s'érige en gardienne du pouvoir sur une mer de cadavres», a fustigé le tonitruant avocat de Ousmane Sonko sur Tweeter.
C’est dire que Ousmane Sonko et les siens ont essuyé un grand revers.
 
 
 
Sidy Djimby NDAO
 
 
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