RADIATION DE BARTHÉLÉMY DIAS DE SON MANDAT DE DÉPUTÉ : L’Atel dénonce les «forfaitures» du pouvoir et lance une nouvelle offensive




 
 
 
L’Alliance pour la transparence des élections (Atel) a vivement condamné la radiation de Barthélemy Dias de l’Assemblée nationale. Dans un communiqué publié vendredi, l’organisation dénonce une décision qu’elle qualifie de «politiquement illégitime et moralement intolérable», inscrivant cet acte dans une série de pratiques qu’elle considère comme des atteintes aux principes démocratiques. Face à cette situation, l’organisation annonce sa transformation pour mener un combat élargi en faveur des libertés démocratiques.
 
 
 
La radiation de Barthélemy Dias de l’Assemblée nationale suscite une vive controverse. L’Alliance pour la transparence des élections (Atel) dénonce une décision «illégitime et immorale», qu’elle attribue à des dérives autoritaires du régime en place. Le communiqué fustige le gouvernement dirigé par le président Bassirou Diomaye Faye et son Premier ministre Ousmane Sonko, accusés d’utiliser des mesures «apparemment légales dans la forme» pour «couvrir des manœuvres de bas étage». Atel pointe du doigt une incohérence : «le même gouvernement qui n’avait rien trouvé à redire sur la légalité de sa candidature acte aujourd’hui sa radiation, en l’absence de tout élément nouveau.»
Atel affirme que la radiation de Barthélemy Dias est la suite logique d’un processus électoral entaché de nombreuses irrégularités. «Ces manœuvres de bas étage ont caractérisé l'ensemble du processus des élections législatives, depuis la rétention des décisions du Conseil constitutionnel jusqu'à la répression sélective des violences durant la campagne électorale. Elles s'accompagnent de la poursuite des arrestations arbitraires d'opposants et de journaliste», souligne le communiqué dont une copie est parvenue à «Les Échos».
Dans son analyse, l’organisation établit un lien direct entre cette décision et la gestion de la candidature d’Ousmane Sonko, décrite comme «illégale mais protégée par le régime».
 
Une nouvelle mission pour l’Atel
 
 
 
Face à ce qu’elle considère comme une escalade autoritaire, Atel annonce une évolution majeure : la transformation de sa structure en Alliance pour la transparence, l’équité et les libertés (Atel). Cette mutation, dit-elle, vise à élargir son champ d’action, avec une priorité donnée à la défense des libertés démocratiques, notamment la liberté d’expression. «Nous appelons tous les démocrates à se mobiliser et à se tenir prêts pour la réussite du plan d’action qui sera mis en œuvre dans les prochaines semaines», peut-on lire dans le communiqué. Atel prévoit d’organiser de larges mobilisations pour contrer ce qu’elle qualifie de «répression systématique» et de «violation des libertés individuelles et collectives».
Ce communiqué intervient dans un contexte de tensions croissantes entre le pouvoir Pastef et les forces d’opposition. La radiation de Barthélemy Dias, figure emblématique de la résistance au pouvoir, semble cristalliser les frustrations et marquer un tournant dans les stratégies de contestation.
Avec cette refondation, Atel s’affirme comme un acteur central dans la lutte pour la transparence et les libertés démocratiques au Sénégal. Reste à voir si son appel à la mobilisation sera entendu.
 
 
 
Sidy Djimby NDAO
 
 
LES ECHOS

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