C’est officiel, Barthélemy Dias n’est plus député. La tête de liste de la coalition Samm Sa Kaddu a été rattrapée par sa condamnation définitive dans l’affaire Ndiaga Diouf et a été radiée par le bureau de l’Assemblée nationale le jeudi. Avant que le président de ladite institution ne l’officialise hier, lors de la plénière de ratification des commissions. Si Abdou Mbow de Takku-Wallu dénonce l’acte et parle de forfaiture, Ayib Daffé du Pastef dédramatise.
Comme nous l’avions annoncé hier, la radiation de Barthélemy Dias a été officialisée hier. C’est le président de L’Assemblée nationale qui a informé les députés de la révocation de ce dernier par le bureau de l’institution, sur la saisine du ministre de la Justice, garde des Sceaux. « Sur demande du ministre de la Justice, garde des Sceaux, en application des dispositions de l’article 61 de la Constitution, dernier alinéa et de l’article 51 de notre Règlement intérieur, dernier alinéa, le bureau de l’Assemblée nationale, réuni le jeudi 5 décembre 2024, a procédé à la radiation de Barthélemy Toye Dias », a fait savoir le président de l’Assemblée nationale.
Abdou Mbow : « l’Assemblée nationale enchaîne les violations de la loi »
Parlant au nom du groupe Takku-Wallu Sénégal, Abdou Mbow dit dénoncer ce qu’il appelle une forfaiture. « Cette Assemblée nationale a violé la loi deux fois en deux plénières. La première, c’est en s’arrogeant le droit de prendre tous les postes de vice-présidents, alors que la loi nous donne le huitième vice-président. Les Sénégalaises et Sénégalais qui ont voté pour nous nous ont octroyé un poste de vice-président et le Pastef, qui veut installer une dictature dans ce pays, a dit niet », dénonce M. Mbow, qui assure qu’il est hors de question de rester les bras croisés. « Nous n’allons pas nous laisser faire, nous allons attaquer cette violation de la loi, parce que nos avocats sont en train de travailler là-dessus. On s’aura si nous sommes toujours dans un État de droit », renseigne-t-il.
« Aujourd’hui (ndlr : hier) encore, poursuit-il, nous avons vu le garde des Sceaux dans la précipitation, dans l’arrogance, dans le fait de vouloir installer une dictature pour museler encore une fois les opposants, demander la radiation de Barthélemy Dias ».
Si l’on en croit Abdou Mbow, les députés de Pastef sont dans l’illégalité la plus totale. « Ils ont mis illégalement Barthélemy Dias dans une commission, alors qu’ils l’ont déclaré radié. Ils ont donc ratifié illégalement les commissions. Nous sommes face à un groupe qui veut faire régner le ‘’parti-Etat’’ mais nous leur ferons face, non pas en cassant des micros ou en nous battant, mais avec la force des arguments », soutient-il.
Ayib Daffé : « Barthélemy Dias a lui-même reconnu qu’il ne pouvait plus être député »
Par contre, pour le présidente du groupe parlementaire Pastef, la radiation de Barthélemy Dias ne peut causer de problème puisque le concerné lui-même a reconnu, ici même à l’hémicycle, lors du vote de la loi d’amnistie, qu’il ne pouvait plus être député. Selon Ayib Daffé, cette radiation est prévue par la loi, notamment l’article 61 de la Constitution et 51 du Règlement intérieur de l’Assemblée nationale. « Dès qu’un député a une condamnation pénale et que le ministre de la Justice demande sa révocation, l’Assemblée est tenue de s’exécuter », précise-t-il.
Ndèye Khady D. FALL