QUART DE FINALE DE LA CAN FEMININE : AFRIQUE DU SUD-SENEGAL : L’essentiel de la conférence de presse de Mame Moussa Cissé




 
À la veille d’un quart de finale décisif face à  l'Afrique du Sud, prévu ce samedi soir à Oujda, le sélectionneur des Lionnes de la Teranga, Mame Moussa Cissé, affiche confiance et vigilance. Déterminée à rallier le dernier carré de la Can féminine Maroc-2024, l’équipe nationale veut s’appuyer sur son expérience et sa cohésion pour franchir ce cap crucial. Il s'est exprimé ainsi en conférence de presse d'avant-match.
 
Ressentez-vous une pression avant ce quart de finale contre l’Afrique du Sud ?
 
Je pense que s’il y a une pression, elle doit être du côté de l’Afrique du Sud qui a tout à perdre, qui se doit de gagner. Son (Afrique du Sud) statut de favorite lui impose de gagner. Nous sommes des challengers, mais nous avons tout à gagner sur ce match. Si on gagne, on aura écrit une très belle page de notre histoire, ce serait la première fois que le Sénégal atteindrait les demi-finales d’une Coupe d’Afrique. C’est un grand défi de battre la championne d’Afrique en titre. Chaque équipe a envie de jouer ce genre de match. Nous sommes confiants, mais nous ne nous mettons pas de pression. Nous jouerons le match comme nous savons le faire. Nous essayerons de défendre et d’écrire cette belle page du football féminin sénégalais.
 
A quel point ce premier tour pourrait-il vous servir ?
 
On a eu un parcours difficile. Mais je comprends que dans la vie, si vous devez avoir un destin particulier, vous devez passer par des obstacles difficiles. Notre premier objectif était de se qualifier pour le deuxième tour et nous y sommes parvenus. Je pense qu’on avait fait le travail contre la RD Congo. Nous savions qu’il ne fallait pas se louper, parce que nous avions deux autres grandes équipes en face. Nous avons su nous mettre à l’abri dès la première journée en marquant le maximum de buts. Mais le plus important est maintenant devant nous. Nous aurons une très belle équipe d’Afrique du Sud que nous avons joué, il y a quelques temps. C’est une équipe qui a un énorme potentiel.
Nous voulons surfer sur ce que nous avons fait contre la Zambie et le Maroc, surtout en apprenant de nos erreurs. La Zambie et le Maroc nous ont permis de voir quelles étaient nos réels problèmes on a fait des erreurs en défense, on a parfois manqué de justesse en attaque. On a senti un peu de frustration, mais nous avons travaillé pour se surpasser. Il faudra revoir notre façon de jouer. Je pense que notre groupe n’a pas montré tout son potentiel sur ce premier tour. C’est maintenant l’occasion d’élever notre niveau, d’autant plus que l’adversité sera de taille.
 
Avez-vous travaillé sur les tirs au but ?
 
Nous travaillons sur tous les aspects. Dans une telle compétition, un match peut se terminer dans le temps réglementaire, en prolongations ou aux tirs au but. Donc nous nous préparons à toutes ces éventualités. Mais ce qui nous caractérise, d’abord, c’est notre humilité. Nous respectons l’adversaire, donc nous n’allons pas essayer de faire autre chose que de jouer au football. Il faudra être résiliant, travailler sur la gestion des émotions et éviter les frustrations. Il faut jouer à rester dans le match, peu importe les circonstances. Dans des matchs comme ça, il n’y a pas seulement les qualités techniques ou tactiques. Il y a aussi le côté mental. Nous avons préparé les joueuses par rapport à cette éventualité. On a travaillé pour faire face à toutes les situations.
 
Pourrait-il y avoir des changements dans votre équipe ?
 
Nous avons amené un groupe de 24 joueuses et nous faisons en sorte de faire jouer les joueuses qui répondent à nos besoins par rapport au match. On verra quelles seront les joueuses appelées à jouer pour nous permettre de gagner contre l’Afrique du Sud. De toute façon, tout le monde est prêt et à envie de rugir, d’écrire l’histoire. Nous sortons de deux défaites. Maintenant, tout le monde nous donne pour perdant. Donc ce sera à nous d’aller puiser au plus profond de nous les forces physiques et mentales pour faire face à cette adversité. On sait que ce ne sera pas facile, cela demandera beaucoup d’efforts et de la résilience, mais on va essayer de gagner avec nos certitudes tactiques et techniques. On est prêt pour faire passer cette étape au football sénégalais. Nous voulons écrire un nouveau chapitre pour cette équipe qui a beaucoup de jeunes joueuses mais qui a du potentiel. Ce que nous voulons offrir à notre pays, c’est d’écrire la plus belle page du football féminin sénégalais.
 
Etes-vous vraiment satisfait du premier tour de votre équipe ?
 
Ceux qui me connaissent savent que je suis très exigeant avec moi-même et avec mon groupe. Je suis un perfectionniste, j’ai toujours envie d’aller plus haut, repousser les limites. Nous avons déjà oublié ce qui a été fait. Maintenant, il faut essayer d’aller titiller les grands. Nous en avons déjà eu la chance dans ce tournoi en jouant contre la Zambie, le Maroc et maintenant l’Afrique du Sud. Je pense que nous n’avons pas fait mauvaise figure face à la Zambie et au Maroc. Les filles ont répondu et on aurait peut-être même pu avoir de meilleurs résultats. Mais nous ne nous contentons pas de ça. Il faut juste gommer les erreurs qu’on a faites. Nos joueuses ont faim, elles ont envie d’écrire l’histoire. Une grande opportunité nous est offerte avec ce match contre l’Afrique du Sud.
 
 
 
ENCADRE
 
Desiree Ellis, coach Afrique du Sud : « il faudra être à notre meilleur niveau contre le Sénégal »
 
À quelques jours du choc face au Sénégal en quart de finale de la Coupe d’Afrique des nations féminine, Desiree Ellis, sélectionneuse de l’équipe nationale d’Afrique du Sud, s’est exprimée sur l’importance de cette rencontre à venir. Les Banyana Banyana affronteront les Lionnes du Sénégal ce samedi 19 juillet au stade d’Honneur d’Oujda, au Maroc.
Premières du groupe C avec sept points (deux victoires, un nul), les Sud-Africaines abordent ce quart de finale avec confiance, mais sans excès. Pour Ellis, ce duel représente un défi bien différent : « Nous avons quelques jours pour bien les analyser, mais elles ont montré dans un groupe très relevé qu’elles pouvaient se battre avec les meilleures. Il faudra que nous soyons à notre tout meilleur niveau pour espérer obtenir un résultat, car ce ne sera pas facile.
La technicienne expérimentée insiste sur le niveau très compétitif de cette édition du tournoi, qui selon elle reflète les progrès réalisés sur le continent africain : « Aucun match n’a été facile dans cette Can. Cela montre que les équipes progressent. À chaque fenêtre Fifa, des pays s’affrontent, et ça élève le niveau. Ce n’est pas un tournoi à sens unique où l’on peut prévoir les résultats. Les rencontres sont très serrées. Parfois, tout se joue sur un instant de génie, une erreur, ou un moment de folie. Voilà à quel point les matchs sont disputés. »
Concernant son futur adversaire, Ellis ajoute : « Le Sénégal a montré face à la Zambie et au Maroc qu’il pouvait tenir tête aux meilleures équipes. Ce soir (après leur dernier match), nous avons envoyé un message, mais il faudra faire encore mieux samedi. »
 
 
 
 
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