Le procès des 84 personnes interpellées lors de la manifestation du 17 juin dernier s'est tenu hier dans une ambiance tendue. Au début, à peine la composition du jour chargée de juger l'affaire s'est installée, que les conseils de la défense ont fustigé le changement de magistrats qu'il y a eu. Me Khoureychi Ba, qui a manifesté son étonnement, dira : «la composition de cette chambre, Monsieur le Président, n'est pas régulière pour pouvoir juger cette affaire. Nous voyons des conseillers qui n’étaient pas présents à l'audience du mercredi. Nous sommes un peu surpris de voir un conseiller qui n’était pas là à la séance du mercredi dernier. On a le droit de s’interroger. Où est-ce qu'on nous mène ? Où est-ce qu'on mène les prévenus ?». Le procureur de répliquer en l'invitant à revenir à l’orthodoxie des textes. «S'il y a une composition irrégulière, nous y reviendrons», lui a-t-il lancé.
Pour sa part, le président de l'audience relève qu'une des conseillères de la composition de la dernière séance est présente à ses côtés. «Il y a 84 prévenus et pour éviter la prolongation de leur détention, il a fallu tenir une audience spéciale», a précisé le juge. Mais, il a été à nouveau interpellé par Me Ibrahima Diawara. Qui, a été coupé par le procureur. Furieux, Me Diawara lance au représentant de la société : «vous n'avez pas la police de l'audience». Le procureur de la République, qui n'a pas digéré cette réponse sèche,lâche : «votre façon éhontée d’interpeller les gens est indigne». Pour calmer les esprits, le président a obersé une pause de quelques minutes le temps de faire venir les prévenus dans le box. Ces derniers ayant rejoint la salle d'audience, tout le public s'est mis à applaudir. Malheureusement, les ardeurs ont été calmées par des mises en garde du juge. «Aucun signe d’approbation ou de désapprobation n'est permis. Arrêtez vos applaudissements. Ce n'est pas permis dans cette salle, sinon on risque de tenir l’audience à huis clos», a-t-il menacé avant que le calme ne revienne.
FDD