PUBLICATION DU DÉCRET LIBÉRANT KARIM WADE DE SON ALLÉGEANCE ENVERS LA FRANCE : Thierno Alassane Sall accuse la France d’ingérence dans le processus électoral sénégalais




 
Loin de se décourager, Thierno Alassane Sall revient à la charge, après la publication du décret par lequel la France libère Karim Wade de son allégeance, attestant ainsi sa seule et unique nationalité sénégalaise désormais. Le leader de RV révèle une entente tripartite entre Karim Wade, Amadou Ba et la France, pour sauver la candidature du fils de l’ancien président.
 
Thierno Alassane Sall parle d’immixtion flagrante de la France dans notre processus électoral, pour commenter le décret publié pour libérer Karim Wade de son allégeance envers elle, au moment au le débat sur sa double nationalité est posé. Pour lui, il est clair qu’on tente de sauver la candidature de M. Karim Meissa Wade et cela traduit une solidarité entre les tenants de la Françafrique et du néocolonialisme. «Comme par magie, Karim Wade exhibe un décret daté du 16 janvier 2024, par lequel le Gouvernement français le "libère de son allégeance à l'égard de la France", autrement dit, lui retire la nationalité objet de controverses», souligne-t-il, avant d’assurer que plutôt que de le conforter, ce document le confond et l'enfonce. Pour lui, il est aujourd’hui incontestable que : «lorsqu'il a officiellement présenté sa candidature en 2019, en accompagnant celle-ci d'une déclaration sur l'honneur affirmant qu'il était exclusivement de nationalité sénégalaise, il était pleinement conscient de perpétrer un acte de parjure. Ce seul fait constitue un motif suffisant pour le Conseil constitutionnel de l'écarter définitivement» ; «il récidive dans sa compromission, en déposant, pour l'élection présidentielle de 2024, un dossier comprenant une nouvelle déclaration sur l'honneur contraire à la vérité. Karim Wade administre lui-même la preuve qu'à la date du 26 décembre 2023, à l'expiration des délais de dépôt de candidatures, son dossier était irrecevable, car il avait au moins deux nationalités», charge Thierno Alassane Sall.
 
 
«Nous allons faire barrage, face à cette fraternité triangulaire entre la France, Amadou Ba et Karim Wade»
 
 
En conséquence de ce qui précède, déclare M. Sall, notamment que la perte de sa nationalité française n'est intervenue que le 16 janvier 2024, « la contestation de la liste provisoire est fondée. Non seulement cette contestation est fondée, mais Karim Wade doit être retiré de la liste définitive pour deux autres motifs : d'une part, les délais de dépôt de dossiers de candidatures ayant été épuisés le 26 décembre, il ne saurait lui être autorisé de compléter son dossier le 16 janvier 2024, soit 3 semaines plus tard, à sa propre initiative» ; «d'autre part, le décret du 16 janvier 2024 de l'État français ne pouvant avoir des effets rétroactifs, il demeure constant que Karim Wade a été retenu sur la liste provisoire sans remplir une exigence majeure découlant de la Constitution. S'il avait révélé au Conseil constitutionnel la réalité à cette date de sa double nationalité, comme l'exige la déclaration sur l'honneur, il n'aurait pas été retenu dans la liste provisoire».
Thierno Alassane Sall pousse le bouchon un peu plus loin et affirme : «il est étonnant qu’une candidature repêchée par le dialogue national, une forfaiture à laquelle nous avions refusé de participer, soit secourue in extremis par la France. Nous allons faire barrage, face à cette fraternité triangulaire entre la France, le candidat du camp présidentiel Amadou Ba et le soldat Karim Wade, qui ne peut être sauvé que par des manigances flagrantes». M. Sall dit demeurer convaincu, pour toutes les raisons qui précèdent, «que le Conseil constitutionnel tâchera d’honorer ses missions, notamment celle de défendre notre Constitution».
 
Ndèye Khady D. FALL
 
 
 
 
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