Le ministre de la Communication, des Télécommunications et du Numérique a rendu public la liste provisoire de médias reconnus par l’Etat du Sénégal. Dans cette liste, il y a de grands groupes de presse absents, il s’agit de Avenir Communication, 3M Universel de la 7tv, Dmedia de Bougane Guèye Dany. Alioune Sall leur donne 72h pour se conformer ; sans quoi, la loi sera appliquée.
C’est finalement hier que le ministre de la Communication, des Télécommunications et du Numérique a publié la liste provisoire des médias reconnus par le régime. Sur les 380 organes qui se sont enregistrés sur la plateforme, seuls 112, soit 29%, ont été validés sur la liste provisoire. Cette validation a été actée par une commission spéciale qui s’est basée sur les dossiers déposés par les entreprises de presse. Cette validation, dit-il, répond aux normes définies par le code de la presse. «Sur les 535 médias identifiés, 380 se sont enregistrés sur la plateforme «Déclaration Médias Sénégal» (DMS) depuis sa mise en place. Parmi eux 50 médias dans la presse écrite, 28 radios, 76 radios communautaires, 40 Web Tv et 165 presses en ligne ont été validés. 155 entités n’ont pas été identifiés car ne figurant pas sur la plateforme», cite le ministre.
Parmi les médias reconnus, il y a 54 presses en ligne, 10 télévisions, 14 journaux, 14 chaînes de radio, 11 chaînes de radio communautaire et 6 web Tv.
Le ministre est revenu sur la méthode de travail utilisée par les membres de la commission pour aboutir à cette conclusion qui fait déjà jaser. «La Commission d’examen des déclarations de presse a étudié chaque dossier pour voir si l’entreprise a respecté les dispositions légales édictées par la loi dans le code de la presse. Ainsi, concernant les médias audiovisuels (télé, web Tv, radio), la loi dit qu’il faut qu’ils répondent à l’article 94 du code de la presse qui stipule que l’entreprise dispose d’une autorisation du ministère en charge de la Communication, un cahier de charges signé par le régulateur, et d’autres conditions comme les années d’expérience du Directeur de publication (au moins 10 ans) et 7 ans d’expérience pour le rédacteur en chef», rappelle le ministre.
Face aux critiques, le ministre Sall se dédouane : «on ne cherche pas à bâillonner la presse. Si tel était notre objectif, nous aurions pris des mesures drastiques dès notre arrivée au pouvoir pour obliger les médias à se conformer à la loi».
En ce qui concerne l’aide à la presse, le ministre a donné une bonne nouvelle. L’enveloppe passe désormais à 4 milliards. «Le Fonds d’aide à la presse a un seul objectif : développer la presse. Et je pense que le montant de 1 milliard 900 millions est trop faible pour un secteur aussi névralgique et stratégique, et pour le développement de ses projets. En trois mois, depuis notre arrivée, nous avons négocié avec le service des finances sur les redevances de 4 milliards de F Cfa recouvrés, et nous avons obtenu l’accord de donner deux milliards à la presse. Ainsi, le fonds passe désormais de 1 milliard 900 millions à 4 milliards de F Cfa», tente de rassurer la tutelle les entreprises de presse.
Cependant, le ministre se dit formel : « un délai de 72 heures a été fixé pour les médias qui ne se sont pas encore inscrits sur la plateforme. Passé ce délai, ces médias risquent des sanctions, allant de l’interdiction de diffusion à des amendes » conclut M. Sall.
BMS