En 2026, le déficit budgétaire est projeté à 5,37% en attendant la consolidation budgétaire attendue en 2027 avec un déficit à 3% du Pib. En effet, le budget 2026 est projeté en recettes à 6188,8 milliards contre 5014,3 milliards l’année précédente et en dépenses à 7433,9 milliards contre 6614,8 en 2025. Ainsi, le déficit budgétaire global s’établit à 1245,1 milliards en 2026 contre 1600,5 milliards en 2025 et le besoin de financement s’élève à 6075,2 milliards dont plus de 70% serviront à rembourser le principal de la dette. D’où le recours aux marchés financiers, aux emprunts programmes et aux emprunts projets pour financer le besoin de financement.
Le projet de loi de finances pour l’année 2026 est arrêté en recettes à 6188,8 milliards francs Cfa contre 5014,3 milliards francs pour la loi de finances de l’année 2025, soit une hausse de 1174,5 milliards en valeur absolue et 23,4% en valeur relative et en dépenses à 7433,9 milliards contre 6614,8 milliards dans la loi de finances pour l’année 2025, soit une hausse de 819,1 milliards en valeur absolue et 12,4% en valeur relative. Des projections faites sur la base d’un déficit budgétaire de 5,37% du Pib avec l’objectif d’aller vers la consolidation budgétaire en 2027 et d’atteindre un déficit de 3% du Pib en respect aux critères de convergence de l’Uemoa ; d’un taux de croissance du Pib de 5% justifié par une baisse significative de la production pétrolière qui impactera négativement le secteur extractif. Cependant, la croissance hors agriculture et hydrocarbures devrait s'améliorer à 5,5% contre 3,7% en 2025 ; d’un déflateur du Pib projeté à 2% en 2026 contre 0,9% en 2025 ; mais aussi d’un taux de pression fiscale projeté à 23,2% contre 19,3% dans la Lfi 2025 s’éloignant ainsi du seuil de l’Uemoa qui est de 20%.
Les recettes en hausse de 1025,2 milliards par rapport à la Lfi 2025
Revenant sur le projet de Lfi 2026, les recettes du budget général s’élèvent à 5932,2 milliards et comprennent : les recettes fiscales arrêtées à 5384,8 milliards, en hausse de 1025,2 milliards par rapport à la Lfi 2025, portées principalement par les recettes fiscales issues du « Pres » pour 703,6 milliards et les impôts et taxes sur les marchés financés sur ressources extérieures pour 269 milliards ; les recettes non fiscales et autres recettes pour 355,9 milliards dont recettes non fiscales issues du « Pres » pour 59 milliards ; les tirages sur dons-projets projetés à 145,2 milliards, en baisse de 54,8 milliards ; les dons budgétaires pour 46,3 milliards attendus principalement de l’Afd, de la Jicca, de la Coopération allemande (Kfw) et de l’Union Européenne.
Les dépenses du budget général culminent à 7177,2 milliards dont 1190,6 milliards d’intérêts sur la dette, 1532,8 milliards de dépenses de personnel…
Les dépenses du budget général s’élèvent à 7177,2 milliards et comprennent : les intérêts et commissions sur la dette publique portées à 1190,6 milliards contre 932,1 milliards dans la Lfi 2025, soit une progression de 258,5 milliards ; les dépenses de personnel projetées à 1532,8 milliards contre 1485,5 milliards dans la Lfi 2025, en hausse de 47,3 milliards ; les dépenses d’acquisitions de biens et services et de transferts courants prévues à 1650 milliards contre 1930,5 milliards dans la Lfi 2025, soit une baisse de 280,5 milliards. Cette baisse des dépenses de fonctionnement s’inscrit dans la logique de rationalisation des dépenses de l’Etat ; les dépenses en capital sur ressources internes sont prévues à 1448,9 milliards contre 880 milliards dans la Lfi 2025, soit une hausse de 568,9 milliards grâce aux recettes attendues du « Pres ».
Les Cst projetés en équilibre à 256,7 milliards
Les dépenses en capital sur ressources externes sont portées à 1355,0 milliards contre 1167,0 milliards dans la Lfi 2025, soit une hausse de 188 milliards. Les comptes spéciaux du Trésor (Cst) sont projetés, en équilibre, en recettes et en dépenses à 256,7 milliards contre 219,7 milliards pour la Lfi 2025, soit une hausse de 36,9 milliards en valeur absolue et 16,8% en valeur relative. Les Cst sont composés des catégories de comptes suivantes : comptes d’affectation spéciale : 237,98 milliards ; comptes de commerce : 0,5 milliard ; comptes de prêt : 13 milliards dont 5 milliards pour le paiement des intérêts et autres charges sur prêts bonifiés ; comptes d’avance : 0,8 milliard ; comptes de garanties et avals : 4,4 milliards.
Le déficit budgétaire global s’établit à 1245,1 milliards en 2026 contre 1600,5 milliards en 2025
Le solde budgétaire de base s’élève à -81,6 milliards contre -678,5 milliards. Cela traduit les efforts consentis par l’État pour couvrir la quasi-intégralité de ses dépenses à partir de ses recettes internes. Le déficit budgétaire global s’établit à 1245,1 milliards contre 1600,5 milliards dans la Lfi 2025 du fait essentiellement des dépenses financées par prêts projets qui s’établissement à 1209,8 milliards.
L’Etat va recourir aux marchés financiers et aux emprunts programmes pour 4692,6 milliards et aux emprunts projets pour 1209,8 milliards… pour couvrir son besoin de financement estimé à 6075,2 milliards.
Le besoin de financement pour 2026 s'établit à 6075,2 milliards. Il est principalement composé de l'amortissement de la dette qui atteint 4307,4 milliards, le financement du déficit budgétaire global pour 1245,1 milliards, l'apurement d'arriérés intérieurs évalué à 300 milliards, les emprunts rétrocédés prévus à 172,80 milliards et la couverture du déficit Opex pour 50,0 milliards. Pour couvrir ce besoin, l’État fera recours aux marchés financiers et aux emprunts programmes pour un montant de 4692,63 milliards, les emprunts projets pour 1209,8 milliards et les emprunts rétrocédés pour 172,8 milliards.
Le remboursement du principal de la dette représente 70,9% du besoin de financement
La variation nette de l’encours de la dette ressort à 1767,8 milliards, résultant principalement du financement du déficit budgétaire d’un montant de 1245,1 milliards et de l’apurement des arriérés sur ressources intérieures pour 300 milliards. Ainsi, le recours à l’endettement d’un montant de 6075,2 milliards se justifie principalement par l’amortissement de la dette contractée durant les années antérieures. Ce remboursement du principal de la dette représente 70,9% du besoin de financement pour l’année 2026.
M. CISS