PROJET DE BUDGET 2020: La dette du Sénégal projetée à plus de 8000 milliards



 
 
La dette du Sénégal prend véritablement l’ascenseur. En un an, elle connaitra une hausse de plus de 500 milliards, avec une charge financière de 364,80 milliards en 2020. De plus en plus importante, cette dette est dominée par celle bilatérale. Dans sa nouvelle approche de «politique d’endettement prudente», le gouvernement entend aller à fond dans l’application de la stratégie de dette à moyen terme 2019-2022, qui consistera à recourir à «un endettement à moindre coût et risque».
 
 
Mamadou Lamine Diallo qui dénonçait une dette de 6000 milliards récemment aura bien du grain à moudre. La Loi de finance initiale 2020 a des prévisions plus pessimistes, qui montrent à quel point la dette du Sénégal monte en flèche. En effet, de 7505,1 cette année, l’encours de la dette est projeté à 8076,6 en 2020. De même, la charge financière de la dette établie à 364,80 milliards, contre 273,19 en 2019, est en hausse de 91,61 milliards. En outre, le financement de la dette (remboursement) en 2020 est retenu à 450,5 milliards de F Cfa. Or, rien que le service de la dette intérieure est évalué à 198,20 milliards, tandis que celui de la dette extérieure, toutes formes de dettes confondues, caracole à 719,20 milliards. 
Sur les détails de la dette, le projet de budget montre, entre autres, que la dette bilatérale (pays de l’Ocde, pays arabes et autres), beaucoup plus importante, est arrêtée à 1160,4 milliards. Vient ensuite la dette commerciale avec 375,72 milliards. (Eurobond, Crédit suisse, Afreximbank, Scbank, Scbank et Citi). La dette multilatérale (Ida/Bird, Bad/Fad, Bei/Fed…) est de 138,24 milliards. Les prévisions de crédit à l’exportation portent sur 43,62 milliards.
Mais, apparemment, cela n’inquiète guère le gouvernement, qui parle de «politique d’endettement prudente». En effet, il s’agira, selon le projet de loi de finance initiale, de poursuivre l’application de la stratégie de dette à moyen terme 2019-2022 qui consistera à recourir à un endettement à moindre coût et risque. Cela, à travers les objectifs ci-après : réduction des risques liés à la gestion de la dette, notamment le risque de change, de refinancement et de taux, baisse des coûts d’emprunt, allègement de la pression du service de la dette sur le Trésor public…
 
Mbaye THIANDOUM
 
 
 
 
 
 
 

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