PROCÈS DES PRÉSUMES DJIHADISTES:Plus de 9 millions de francs présentés par les avocats d’imam Ndao à la barre



 
L’interrogatoire d’Imam Ndao a été axé, hier, sur 28 billets de 500 euros, plus de 9 millions de francs, qui n’étaient jusque-là pas abordés dans la procédure. Me Massokhna Kane a brandi l’argent devant la Chambre criminelle pour interroger son client sur la provenance de cet argent. Imam Ndao a argué que les sous appartiennent à Ibrahima Diallo et qu’il n’a pas été interrogé sur cela.
 
L’interrogatoire d’Imam Ndao s’est poursuivi, hier, devant la Chambre criminelle avec Me Massokhna Kane, constitué pour les intérêts de l’imam kaolackois. S’adressant à l’accusé, Me Kane lui a demandé à qui il avait remis les «sommes incriminées». Sans tarder, Imam Ndao a expliqué que la totalité de l’argent n’a fait que 4 jours entre ses mains, avant qu’il ne soit interpellé. Il poursuit, en ajoutant qu’en prison, il avait dit à son frère Abdoulaye de les chercher et de les donner à ses conseils, après son arrestation. Devant les juges de la Chambre criminelle, la robe noire a sorti une enveloppe qui contenait 28 billets de 500 euros, l’équivalent de plus de 9 millions de francs. Il s’agit des 8 millions de francs qu’Ibrahima Diallo alias Abou Oumar avait confiés à Imam Ndao. Et un autre million qu’il avait prêté à Imam Ndao. Me Kane a ainsi demandé au juge Samba Kane de prendre acte de ce qu’ils ont présenté l’argent et au greffier de le noter dans son plumitif.  
S’expliquant sur l’argent, l’accusé a réitéré devant la Chambre criminelle que la police ainsi que la gendarmerie ne lui ont jamais rien demandé sur cet argent qui le lie à Ibrahima Diallo. Par contre, le juge d’instruction lui a demandé s’il connaissait Ibrahima Diallo et si ce dernier lui avait confié de l’argent. Et il a répondu par l’affirmative. Selon lui, le juge d’instruction lui a reproché le fait qu’il n’en ait pas parlé aux agents enquêteurs. Et il lui a donné la même réponse.
Par ailleurs, pour le compte d’Imam Ndao, Me Mamadou Cabibel a émis, hier, le souhait de la désignation par la Chambre d’un expert afin de vérifier si le pistolet qui a été retrouvé chez son client était fonctionnel. Aussi, l’avocat a également demandé que les scellés leur soient communiqués. Mais, pour le procureur, le caractère non fonctionnel du pistolet ne fait l’ombre d’aucun doute, parce que les gendarmes l’ont mentionné dans le dossier. Le parquetier ajoute que cela n’est pas important, mais il s’agit d’arme avec 8 cartouches qui ont été retrouvées par les agents. Au regard de tout cela, le ministère public a estimé que «cette demande formulée par la défense est inopportune». En ce qui concerne la présentation des scellés, le Procureur ne s’est pas opposé.
Au final, le juge  a accédé à la demande de la défense et a promis de prendre l’attache du greffe pour la présentation du pistolet devant la Chambre. Par contre, il a rejeté la demande d’expertise sur le pistolet saisi.
Aujourd’hui mardi, la Chambre criminelle va entendre 3 témoins, en l’occurrence Midou Diop, Massamba Diop et Aliou Diop.
Fatou D. DIONE
 
 
 
 

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