PROCEDURE DISCIPLINAIRE CONTRE SOULEYMANE TELIKO, SORTIE DU MINISTRE DE LA JUSTICE Le bureau exécutif de l’Ums tire sur Me Malick Sall et dénonce une volonté de «faire sanctionner à tout prix le président de l’Ums»



 
Les magistrats sont plus que déterminés à apporter leur soutien à leur collègue Souleymane Téliko. Le raffermissement de leur détermination a été suscité par la sortie dans la presse du garde des Sceaux, ministre de la Justice, alors que le dossier est pendant devant le Conseil de discipline. Pour le bureau exécutif de l’Union des magistrats sénégalais (Ums) qui a fait un communiqué, Me Malick Sall veut influencer le Conseil. Il représente un danger pour l’avenir de l’Ums.
 
Reconduit dans le nouveau gouvernement, Me Malick Sall va certainement cohabiter dans une atmosphère délétère avec les magistrats dont il assure la tutelle. A quelques jours du face-à-face entre le juge Souleymane Teliko et les membres du Conseil de discipline, le bureau exécutif de l’Union des magistrats sénégalais (Ums) a tenu une réunion au cours de laquelle les magistrats n’ont pas manqué de tirer sur lui. Pour les magistrats, le ministre de la Justice est une menace pour leur association. «C’est l’avenir de l’association dont la parole est portée par le président qui est en danger, car l’existence même de cette procédure, quelle que soit son issue, constitue une menace à l’expression de toute revendication ou appréciation sur les questions intéressant la justice en général et la magistrature en particulier», ont pesté les magistrats dans un communiqué. Cette procédure étant initiée par le garde des Sceaux, ils le tiennent pour le principal responsable.
 
 
 
La lettre de Malick Sall, un véritable réquisitoire à charge contre Teliko et une immixtion grave et injuste dans la procédure
 
 
 
 
L’autre grief imputé à Me Malick Sall porte sur sa sortie dernièrement à travers la presse. «La lettre constitue un véritable réquisitoire à charge contre le président Teliko et une immixtion grave et injuste dans la procédure, en vue d’influencer le Conseil», ont-ils martelé. Il s’agit, en fait, de la réponse adressée au Groupe africain de l’Union internationale des magistrats (Gauim) qui a été relayée dans la presse. Déjà, des magistrats avaient, dans les colonnes du Journal «Les Échos», fustigé cette sortie du garde des Sceaux,ministre de la Justice, qu’ils accusaient de communiquer sur l’affaire, alors qu’il n’en avait pas le droit et de vouloir faire de l’influence.
Et loin d’en finir avec Me Malick Sall, les magistrats en rajoutent une couche : «c’est une attitude inqualifiable et en porte-à-faux avec la neutralité, la retenue et surtout le respect de la présomption d’innocence qui doivent être observés par tous», fustigent les camarades de Souleymane Teliko dans le document. «Cette lettre renseigne à suffisance sur l’intention de faire sanctionner à tout prix le président de l’Ums», se convainquent encore les magistrats. Ils ont invité les collègues à faire preuve de plus d’engagement «pour une mobilisation à la hauteur de l’enjeu». Le juge Souleymane Teliko répondra devant le Conseil de discipline le 30 novembre prochain.
 
 
Alassane DRAME
 
Mbaye Thiandoum

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