Venu présenter les condoléances de la Nation au nouveau Khalife de Ndiassane, suite à la disparition de Cheikh Bécaye Kounta, le chef de l’Etat est revenu sur la dimension spirituelle de cet érudit. Il a aussi profité de cette occasion pour magnifier la solidarité islamique et la cohabitation dans la société. A l’en croire, si le Sénégal ne s’écarte pas de cette tradition, le pays ne s’en portera que mieux.
A la suite du rappel à Dieu du Khalife général de Ndiassane, Cheikh Bécaye Kounta, le président de la République s’est rendu, ce mercredi, auprès de la famille du défunt et de la communauté khadriya pour présenter les condoléances de la Nation ; mais également pour raffermir les relations et apporter son soutien à l’actuel Khalife, en l’occurrence Cheikh Bouh Sidi Makhtar Kounta. Sur place, l’espace réservé pour la cérémonie dans la résidence des hôtes de la cité religieuse était trop étroit pour accueillir proches, parents et les délégations venues de différents foyers religieux à travers le pays. A son arrivée dans cette ambiance chargée, le chef de l’Etat s’est d’abord entretenu avec le nouveau Khalife d’un âge avancé, confiné dans son appartement pour des raisons de santé. «Comme vous pouvez le constater, son état nécessite une prise en charge», a d’ailleurs fait remarquer le porte-parole de la famille. «Je suis venu au nom de la Nation présenter mes condoléances à l’actuel Khalife Cheikh Bouh Makhtar Kounta et lui souhaiter une bonne santé afin qu’il puisse mener cette importante mission à la tête de cette communauté», a auparavant indiqué le chef de l’Etat, venu partager ces moments de tristesse avec cette communauté éplorée.
Hommage à Ndiassane
De son côté, le nouveau Khalife de Ndiassane s’est réjoui du déplacement du chef de l’Etat, avant de s’engager, durant son magistère, à jouer sa partition pour le rayonnement de l’Islam. A cet effet, il appelle les érudits, les maitres coraniques et tous ceux qui maitrisent la religion à l’enseigner aux enfants pour que ces derniers puissent suivre les pas de leurs ainés. Aussi, a-t-il formulé des prières à l’endroit du président et de sa délégation. Au terme de cette entrevue avec le nouveau Khalife, le chef de l’Etat a rejoint la cérémonie de présentation de condoléances. «Si Ndiassane perd son Khalife, c’est l’Islam qui perd un de ses piliers. On ne peut dissocier Ndiassane de la religion. C’est pourquoi, dans le cadre de la politique de modernisation des cités religieuses, Ndiassane mérite toutes ces infrastructures réalisées ici par l’Etat», renchérit le Président Sall avant de poursuivre : «nous prenons l’engagement d’accompagner le nouveau Khalife dans sa mission ; que ce soit ses projets envers la cité, la religion et les talibés», explique Sall.
Il faut être amnésique pour dire que le Président n’a rien fait
Le porte-parole du défunt Khalife de Ndiassane, Pape Abdourahmane Kounta - maintenu dans cette fonction par l’actuel Khalife, d’après les confessions du Président Macky Sall - n’a pas tari d’éloges à l’endroit du chef de l’Etat. «Cette résidence où nous nous trouvons n’a pas été construite par le défunt Khalife. C’est l’œuvre du président de la République. Ce n’est pas tout, puisque grâce au président, l’eau et l’électricité sont accessibles dans la cité religieuse et des routes ont été construites. Le financement pour la construction d’un centre de santé de plus de deux milliards a été bouclé. Avec toutes ces réalisations, si le président dit qu’il aime Ndiassane, c’est la vérité. Cependant, on ne peut rien contre certaines interprétations. On ne peut rien contre des personnes de mauvaise foi», fait remarquer le porte-parole qui précise que la famille du Khalife est une et indivisible et les talibés vont s’inscrire dans la même direction de leurs guides religieux.
Baye Cheikh Sidy Makhtar qui a représenté le Khalife à cette cérémonie ne dira pas le contraire. «Il faut être amnésique pour dire que le président de la République n’a rien fait», indique-t-il, avant de souligner que les familles religieuses et le Clergé sont reconnaissants du programme de modernisation des cités religieuses. Il le fait pour le Sénégal et son bilan, ajoute-t-il, est perceptible dans tous les autres secteurs d’activités. En tout cas, de l’avis du représentant du Khalife, les relations entre Ndiassane et le chef de l’Etat seront renforcées. «Nous sommes derrière le Khalife et nous regardons là où il nous demande de regarder», dit-il. Il est en outre revenu sur les efforts consentis par le président de la République, à travers son ministre de l’Intérieur, dans la prise en charge médicale du défunt Khalife. A l’en croire, dans le cadre de ses soins, il a été envoyé vers les destinations de son choix. Ainsi, il a été au Maroc et deux fois en France.
M. CISS