Ceux qui s’attendaient à voir un Abdou Nguer attendri après son incarcération peuvent déchanter. Le chroniqueur, élargi de prison après sept mois de détention, a fait face à la presse hier pour vider son chargeur sur Ousmane Sonko et le procureur Ibrahima Ndoye. Nguer désigne le Premier ministre comme le principal artisan de tous les maux que traverse le Sénégal actuellement, même son emprisonnement. Le procureur Ibrahima Ndoye aussi, qu’il désigne comme le bras armé de Sonko, a eu sa dose.
Près d’une quinzaine de jours après sa libération, Abdou Nguer a consacré sa première sortie à un face à face avec la presse. Revenant sur l’historique de son arrestation, Abdou Nguer affirme que c’est à la suite d’une émission qu’on lui a fait savoir que la gendarmerie était à ses trousses. «On me reprochait d’avoir réclamé une autopsie pour le juge Mamadou Badio Camara. En réalité, le procureur Ibrahima Ndoye s’est appuyé sur un post Facebook ou TikTok pour m’accuser», renseigne Abdou Nguer, qui affirme avoir nié, dès les premières questions des enquêteurs, d’être le propriétaire du compte en question. «Quand les gendarmes ont réussi à mettre la main sur l’auteur du post, ce dernier m’a disculpé, assurant ne m’avoir jamais vu. Mais le procureur Ibrahima Ndoye n’en a pas tenu compte. Il a demandé que l’on me mette en garde à vue».
Accusant le Premier ministre d’être derrière son arrestation, le chroniqueur soutient : «il a tenté de m’effacer mais Dieu est juste, il est le plus apte de nous deux à être effacé», déclare Abdou Nguer, qui estime que Sonko doit gouverner et le laisser tranquille s’il tient à rester en paix.
S’attaquant ensuite au juge Jean Paul Diop, le chroniqueur affirme que l’histoire a donné raison au président Macky Sall qui l’avait ciblé lui et Sabassy Faye. «Il a osé me mettre sous mandat de dépôt avec information judiciaire, pour un post Facebook et TikTok. Et après 7 mois de prison, ils m’ont extrait pour m’auditionner encore sur 10 videos. Mon avocat a même essayé de me dissuader d’y répondre, mais j’ai insisté parce que je maîtrisais tout ce que j’avais dit. En réalité, c’est le procureur Ndoye qui cherchait toujours à me maintenir en prison avec des chefs d’accusations qu’il changeait au gré du vent», dit-il.
Abdou Nguer d’ajouter une couche : «le juge Jean Paul Diop a avoué devant mon avocat qu’il savait que je n’ai pas fait d’apologie du crime : «mon dossier n’était basé sur rien de solide. Ils ont cherché à me coller toutes sortes de motifs, mais les Sénégalais ne sont pas dupes. Les incohérences que j’ai relevées entre le rapport de la Cour des compte et celui de l’Inspection général des finances m’ont valu la haine que me portent les nouvelles autorités», assure Abdou Nguer, qui interpelle l’Union des magistrats sénégalais (Ums) sur ces faits. «Je ne peux pas comprendre que certains magistrats se donnent le droit de gâcher la vie des gens gratuitement, sans que l’Ums ne lève le plus petit doigt»,regrette le chroniqueur.
Nd. Kh. D. F