Vingt-trois ans après le tragique naufrage du Joola, l’Association nationale des familles des victimes et rescapés du bateau le Joola (Anfvr-J) continue de porter haut le flambeau de la mémoire. Ce samedi, à l’Université Assane Seck de Ziguinchor (Uasz), elle a célébré la première édition de la Journée Internationale du Joola, avec pour mot d’ordre : «Hommage aux victimes du Joola».
À cette occasion, l’Anfvr-J a réitéré une proposition phare : l’intégration de l’histoire du naufrage dans les programmes scolaires et universitaires. «Il est nécessaire que la tragédie du Joola soit enseignée dans les écoles et les universités. Notre souhait est d’aller vers les ministères de l’Éducation nationale et de l’Enseignement supérieur pour inscrire cette demande à leur agenda, car c’est un drame mondial», a plaidé Evelyne Marie Jeanne Ndiaye, coordonnatrice de la journée. Le naufrage du Joola, survenu le 26 septembre 2002 au large des côtes gambiennes, demeure l’un des plus lourds bilans de l’histoire maritime contemporaine avec plus de 1900 victimes, dont 444 étudiants. Ce chiffre a d’ailleurs motivé le choix de l’Uasz comme lieu symbolique pour commémorer cette première édition, bien que l’université n’existât pas encore au moment du drame.
Un mémorial en projet à l’Uasz
Au-delà de l’enseignement, l’Anfvr-J a également émis le vœu de voir ériger un mémorial au sein de l’Université Assane Seck en hommage aux victimes. Une idée accueillie favorablement par les autorités universitaires, selon Mme Ndiaye. «Cette journée vise à sensibiliser massivement les étudiants afin qu’ils comprennent l’ampleur du drame, mais aussi pour lutter contre l’oubli», a-t-elle ajouté, rappelant que la mémoire collective ne doit pas s’effacer avec le temps.
Un devoir de mémoire et de transmission
Le colonel Yaya Diop, commandant de la Zone militaire n°5, a salué l’initiative de l’Anfvr-J et la symbolique de la mémoire entretenue depuis 23 ans. « Le sacrifice de nos camarades ne doit pas être vain. Les 444 étudiants disparus ont légué à cette région un héritage, celui de cette université», a-t-il déclaré.
À travers cette journée internationale, l’Anfvr-J ambitionne de pérenniser le souvenir du Joola, d’en faire un sujet d’étude, de réflexion et de prévention. Pour les familles des victimes, il s’agit non seulement de rendre hommage, mais aussi de transformer le deuil en leçon pour les générations futures.
Baye Modou SARR