POUR UNE SOIRÉE «BOMBASS» ORGANISÉE AU CABANA CLUB: Le gérant dudit club Ousmane Thiombane, son barman ainsi que trois organisateurs atterrissent devant le juge



 
 
 
Alors que 15 mineurs ont participé à la «soirée bombass» qu’ils ont organisée au Cabana Club, le gérant dudit club, Ousmane Thiombane, son barman Oumar Cissé, ainsi que 3 organisateurs ont été trainés hier devant le juge des flagrants délits de Dakar, pour des faits de corruption de mineurs et d’outrage public à la pudeur. Fort heureusement pour eux, ils ont été purement et simplement relaxés alors que le procureur Malick Dia avait requis 1 mois assorti du sursis en sus d’une amende de 20.000 FCfa pour chacun.
 
 
 
Il fut un temps où les soirées «bombass» (soirées au cours desquelles filles et garçons s’adonnaient à des danses obscènes) étaient trop fréquentes dans les night-clubs. Aujourd’hui, il y en a moins. Cependant, Moussa Guèye, Macoumba Thiom, Ousmane Thiombane, Fallou Guèye et Oumar Cissé ont renoué avec cette pratique des danses obscènes. Ils ont organisé ladite soirée «bombass» au bar à l’enseigne Cabana Club. Et le pire dans tout ça, 15 mineurs ont participé à cette soirée dansante. Malheureusement pour eux, les forces de l’ordre qui patrouillaient, sont tombés sur la soirée. Ils ont alors embarqué le gérant Oumar Cissé, le barman Ousmane Thiombane et les organisateurs Fallou Guèye, Macoumba Thiom et Moussa Guèye en prenant le soin de faire des vidéos obscènes de ladite soirée «bombass». Les 15 mineurs ont aussi été embarqués. Les gamins relâchés après leur audition préliminaire, les autres ont été inculpés pour corruption de mineurs et outrage public à la pudeur. 
 
 
 
Tous les prévenus nient à la barre
 
 
Face aux enquêteurs, Macoumba Thiom, après avoir reconnu la présence des mineurs, a expliqué qu’il s’agissait d’une soirée au cours de laquelle filles et garçons se frottent le sexe. Mais hier, face au juge des flagrants délits de Dakar, il a fait volte-face en contestant ces déclarations, reconnaissant juste qu’il faisait partie des organisateurs. Et quand le juge lui a demandé de lui expliquer ce que c’était une soirée «bombass», il a indiqué au tribunal qu’il n’en savait rien. Son acolyte, Moussa Guèye, s’est inscrit dans la même logique de dénégations. À l’en croire, même s’il fait partie des organisateurs, il ignorait ce que c’était une soirée «bombass». L’autre mis en cause, Fallou Guèye, de suivre leurs traces: «je fais partie des organisateurs de la soirée bombass. Mais j'ignore ce qui s’était passé là-bas puisque je ne suis qu'un simple membre. Je ne connais pas la personne qui avait invité les filles mineures à cette soirée. Les garçons devaient payer 2.000 pour l'entrée et en ce qui concerne les filles, c'était gratuit». 
Appelé à la barre, Oumar Cissé a assuré au tribunal qu’il n’est qu’un simple barman. À son tour, le gérant du Cabana Club, Ousmane Thiombane, a en partie reconnu les faits, arguant ainsi avoir autorisé la signature du contrat de coproduction concernant cette soirée. «C’est moi qui gère l'établissement. Pour l'organisation de ladite soirée, c'est le chef du personnel, Amadou Séga Diouf, qui a signé le contrat avec le mineur de 17 ans Fallou Thiam.  C'est moi qui ai autorisé la signature dudit contrat. J’avoue que j'étais au courant de cette soirée bombass dans cette boîte. Je n'étais pas sur les lieux au moment de la soirée. Mais, j'ignorais que des mineurs l'organisaient. Concernant la location, il s'agissait de coproduction et j'ai obtenu 30% des recettes», a-t-il raconté. 
 
 
 
Le procureur de la République requiert 1 mois avec sursis et 20.000 f d’amende
 
 
 
En somme, le procureur de la République, Malick Dia a estimé dans ses réquisitions qu’il est constant qu’une rencontre a été organisée et à l'occasion des danses obscènes ont eu lieu. «Des vidéos ont été collectées par les agents. Il y a un caractère dépravant. Il n’y a aucun doute sur le caractère de ces danses qui sont effectuées. Puisque Macoumba dit que c'est une soirée à l’issue de laquelle les filles et garçons se frottent le sexe. Il a précisé que 15 mineurs y ont pris part. Il n’y a aucun problème sur la caractérisation des délits», a indiqué le ministère public dans ses réquisitions avant de solliciter la peine de 1 mois assorti du sursis contre tous en sus d’une amende de 20.000 F Cfa. 
 
 
Le juge relaxe tous les prévenus et met les dépens à la charge du tribunal
 
 
 
Mes Baba Diop, Diabel Samb et Iba Mar Diop, constitués pour la défense des inculpés, ont sollicité la relaxe pure de leurs clients. Plaidant pour le compte d’Ousmane Thiombane et d’OumarCissé, Me Mbaye Sène a martelé : «sur le contrat, il n'est pas mentionné qu’il s’agissait d’une soirée bombass ou de lambada. Mais d'une matinée. Si le signataire Fallou Thiam qui serait mineur n’est pas poursuivi, alors que c’est le gérant qui est poursuivi, il faut rapporter la preuve de sa minorité. Car l'état des personnes ne se décrète pas, il se prouve par des actes d’état civil. Par ailleurs, s'il est avéré que c'est une infraction, les mineurs aussi en ont commis et Thiam devait être arrêté et jugé devant le tribunal pour enfant. Ce qui n'est pas le cas actuellement et il n'est même pas inquiété puisqu’il est tranquillement chez lui», s’est indigné la robe noire, qui a souhaité que ses clients soient renvoyés des fins de la poursuite sans peine, ni dépens. Après les débats, le juge a relaxé tous les prévenus et a mis les dépens à la charge du tribunal.
 
Fatou D. DIONE 
 
 
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