5 ans de travaux forcés, c’est la peine que risque Mamadou Niang dit Gambien, qui a comparu hier devant la Chambre criminelle de Dakar, après plus de 3 ans de détention préventive. En 2016, 2 kg de yamba avaient été retrouvés dans la chambre de l’accusé à Thiaroye. Si à la barre hier, il a tout nié, durant l’enquête préliminaire, Mamadou Niang avait pourtant clairement indiqué avoir pris la relève de son père qui était par le passé un trafiquant de stupéfiants. Délibéré le 3 mars prochain.
Tel père, tel fils. Cet adage a été confirmé par Mamadou Niang dit Gambien, qui a suivi les traces de son père qui était un trafiquant de drogue condamné à maintes reprises. Ainsi, après que son géniteur a tourné le dos à cette activité illicite, c’est le fils qui a pris la relève. Interpellé et inculpé pour association de malfaiteurs et trafic de drogue, le récidiviste Mamadou Niang a été renvoyé hier devant la Chambre criminelle de Dakar, après plus de 3 ans de détention préventive. En effet, courant mai 2016, les éléments du commissariat de Thiaroye avaient reçu une information selon laquelle l’accusé s’activait dans un intense trafic de chanvre indien. Nantis de cette information, les agents enquêteurs ont effectué un transport sur les lieux. Mamadou Niang alias Gambien a été interpellé avec 12 cornets de chanvre indien qu’il détenait par-devers lui. Une perquisition a aussi été menée chez sa grand-mère où il logeait. Sur les lieux, les policiers ont trouvé dans sa chambre 2,1 kg de chanvre indien en plus du matériel de conditionnement. C’est dans ces circonstances qu’il a été embarqué. Entendu, il a sans difficulté reconnu les faits. Sur la paternité du chanvre indien, il a déclaré avoir reçu la drogue de son fournisseur principal du nom de Mor Diongue, qui résiderait à Kaolack.
Très prolixe dans ses aveux, Gambien a confié aux enquêteurs que son propre père s’adonnait auparavant au trafic de stupéfiants. Il ajoutait que celui-ci avait écopé de deux condamnations pour trafic de drogue. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle il avait pris la relève. Toujours au cours de son interrogatoire, il a révélé avoir déjà purgé une peine de 7 ans pour agression et a été élargi en 2015. De plus, il soutenait avoir été condamné à 2 ans pour offre et cession de chanvre indien.
Mamadou Niang nie tout à la barre
Pour quelqu’un qui avait fait des aveux circonstanciés à la police, Mamadou Niang a hier, devant le juge de la Chambre criminelle de Dakar, balayé tout d’un revers de main. Pire, il a voulu faire croire à la Chambre qu’il n’a jamais fait de telles déclarations. Et pour essayer de diluer sa responsabilité pénale, Gambien a expliqué avoir été pris en possession de 5 cornets de yamba qui étaient selon lui destinés à sa consommation personnelle. «Ils sont venus chez moi et m’ont demandé un certain Omar Diongue. Je leur ai dit que je ne le connaissais pas. Ils ont commencé à me tabasser et ont promis de me faire plonger si je ne balançais pas cette personne que je ne connais pas», s’est-il défendu.
Le procureur «défend» l’accusé
Prenant la parole, le procureur Saliou Ngom a requis à la Chambre de le condamner à 5 ans de travaux forcés après la disqualification des faits en offre et cession de chanvre indien. Dans ses observations, le parquetier a souligné que l’accusé est un petit revendeur de chanvre indien. Le conseil de l’accusé, Me Mor Samb, a lui aussi souhaité une disqualification des faits accompagnée d’une application bienveillante de la loi pour son client. Mais, à la fin des plaidoiries, l’affaire est mise en délibéré pour le 3 mars 2020.
Fatou D. DIONE