POUR OBTENIR LES IMAGES OBSCÈNES DE JEUNES FILLES: Le commerçant Mapathé Sow se cachait sous les profils de Momo le transitaire et Bamba pour faire chanter ses victimes



 
 
Mapathé Sow a été traîné hier devant le tribunal des flagrants délits de Dakar par une fille dont il a menacé de publier les photos obscènes sur internet. Il a été condamné à 2 ans de prison dont 1 mois ferme pour collecte illicite et diffusion d'images obscènes.
 
 
 
Il n'y a pas pire espèce que le genre du commerçant Mapathé Sow dit Papito. Pour attirer ses victimes, il avait ouvert un compte sur Facebook. Dans ce réseau social, il publiait ses marchandises, à savoir des chaussures, entre autres. Et lorsqu'une fille émet un commentaire, il entre en contact avec elle et prend son numéro de téléphone. De fil en aiguille, au cours des discussions sur WatsApp, il vous convainc de vous mettre en rapport avec un garçon dans le but d'être sa copine et de lui soutirer de l'argent. Cette stratégie n'étant que pure fiction, Mapathé Sow crée d'autres comptes WatsApp sous les noms de Momo le transitaire et Bamba. En ce sens, il communique avec ses victimes qui, avec des arguments imparables, finissent par lui envoyer leurs photos obscènes. Sa dernière victime est Mariama Sarr, native de Kolda. Décidée à ne pas se laisser faire, cette dernière est allée porter plainte à la police pour démasquer son maître-chanteur. C’est ainsi qu’elle a découvert que c’est Mapathé Sow qui se cachait derrière tous les autres noms.
Ce dernier, inculpé pour collecte illicite et diffusion d'images obscènes, a été jugé hier devant le juge des flagrants délits de Dakar devant qui il a réfuté les faits. «Je l'ai connu sur Facebook en 2016. Elle a vu la publication d'une photo d'un de mes employés sur WatsApp. C'est là qu’elle m'a révélé que celui-ci lui plaisait et m'a sollicité de le lui présenter. Après cela, elle m'a un jour dit que mon employé Bamba lui a fait savoir qu'il détenait ses images obscènes. Elle m'a proposé un rendez-vous pour aller le voir. Une fois à la poste Médina, son copain et des Asp ont fait irruption et m’ont conduit à la police», s'est-il défendu, alors qu'à la police, il avait reconnu que c'est lui qui était caché derrière les personnages de Bamba et Momo. Il ajoutait que c'est lui qui l’avait mise en rapport avec le personnage fictif de Bamba pour qu'il bouffe ses sous. À cela, il s'ajoute que les constations des agents interpellateurs ont révélé que le numéro de Bamba est affilié au numéro WatsApp de Mapathé. Les réquisitions ont permis de retrouver dans son portable les images de ses victimes ainsi que les discussions WatsApp de ce supposé Bamba qui n'est autre que lui.
 
 
Mariama Sarr raconte
 
 
Sa victime Mariama Sarr, entendue à la barre, déclare : «on s’est connu sur Facebook. Un jour, il m'a envoyé des vidéos pornographiques. Avant que je ne lui fasse la remarque en lui disant que je n'aimais pas cela. Il m'a présenté ses excuses», dit-elle. Poursuivant dans sa narration des faits, elle ajoute : «un jour, il m'a dit qu'il voulait me présenter à un de ses amis du nom de Momo, un transitaire. Et il m'a dit que lorsque celui-ci m'envoie un message, je le lui transfère d'abord pour qu'il le lise avant qu'il ne me suggère une réponse à lui envoyer. Chose que je faisais chaque fois que je recevais un message de ce Momo. Et à celui-ci, j’ai envoyé des photos sexy de moi. J'avoue que ce n'est pas aussi grave que ça. Il m'a demandé des photos plus sexy que ça et j'en ai parlé à Mapathé. Ce dernier m'a demandé de m'exécuter. Ce que j'ai catégoriquement refusé. Quelque temps après, un certain Bamba m'a appelée au téléphone et m'a informée que mes photos circulaient sur le net. Prise de panique, je lui en ai parlé et il m'a proposé d'aller ensemble à la rencontre de Bamba. Mais en réalité, j'ai fini par comprendre que Mapathé, Momo et Bamba ne faisaient qu'une seule personne», a relaté la fille voilée. Le procureur estimant que les faits sont graves a requis 2 ans dont 6 mois ferme. Me Alioune Badara Fall arguant que les photos ont été obtenues de manière licite puisque c'est la plaignante qui les lui a envoyées, a sollicité auprès du tribunal une application bienveillante de la loi. En sus d'une peine assortie du sursis. Au final il a été condamné à 2 ans de prison dont 1 mois ferme pour détention et diffusion d'images obscènes, mais Mapathé Sow a été relaxé du délit de collecte illicite d'images obscènes.
 
Fatou D. DIONE
 
 
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