Aminata Touré n'a pas perdu de temps pour mettre ses «menaces» à exécution. Alors que les élus s’activent à la préparation du marathon budgétaire, la dissidente de Benno Bokk Yakaar a officialisé hier sa proposition de loi portant «limitation de l’exercice de fonction et responsabilité dans les Institutions de la République en rapport avec l’existence des liens familiaux avec le président de la République».
Chose promise, chose due, Aminata Touré a tenu parole. Sa proposition de loi contre l’accaparement des postes de responsabilités par les proches du président de la République est désormais dans le circuit. Aminata Touré a écrit au président de l’Assemblée nationale hier 10 octobre pour lui faire parvenir sa proposition de loi. Pour justifier sa démarche, l’ancienne présidente du Conseil économique, social et environnemental soutient : «le Sénégal est l'un des pays précurseurs en matière de législation de la promotion de la bonne gouvernance en Afrique», écrit-elle avant d’enchaîner avec la convocation d’un certain nombre de lois sur la Crei, l’Ofnac….
Pour elle, la bonne gouvernance constitue donc «un des principes théoriquement érigés en règle par les autorités publiques face à une exigence citoyenne de plus en plus forte». Cependant,estime-t-elle, il convient de «renforcer davantage le dispositif législatif en vue de respecter dans les faits le principe d'égalité des citoyens excluant toute volonté d'accaparement, de népotisme ou de préférence familiale».
Dans l’article premier de la proposition de loi, Aminata Touré fait noter que «l'existence de liens de parenté ou d'alliance avec le président de la République est incompatible avec l'exercice des fonctions de : président d'institution; Premier ministre ;ministre ; Secrétaire d'Etat ; Chef d'état-major des Armées ; Directeur ou Directeur général d'un établissement public ou d'une société où l'Etat dispose d'une part majoritaire des actions ; Ambassadeur etConsul».
Pour le second article, l’auteure de la proposition de loi affirme que «les incompatibilités et interdictions concernent : les ascendants du président de la République et /ou ceux de son conjoint ; les descendants du président de la République et/ou ceux de son conjoint ;les frères et sœurs du président de la République et/ou ceux de son conjoint, mais aussi les descendants des frères et sœurs du président de la République et/ou ceux de son conjoint».
Les conditions d’application de la proposition seront définies et précisées, selon son Aminata Touré, par décret.En guise de quatrième article, l’ancienPremier ministre soutient que la présente loi abroge toutes dispositions contraires.
NdèyeKhady DIOUF