POUR EXIGER LA REINTEGRATION DU DELEGUE DU PERSONNEL BOCAR SY: Les agents de 2 As envisagent de paralyser l’aéroport



 
La tension monte au niveau de l’Aéroport international Blaise Diagne. Pour cause, les agents de 2 As n’admettent pas le licenciement de Bocar Sy, un superviseur qui est également délégué du personnel. Les travailleurs se préparent à paralyser l’aéroport pour exiger la réintégration de leur camarade.
 
C’est le malaise total à l’Aéroport international Blaise Diagne (Aibd). Si dans quelques jours le trafic est bloqué, les autorités ne devront s’en prendre qu’à elles-mêmes, pour avoir laissé pourrir une situation qui, depuis quelque temps, pollue l’atmosphère. Le journal «Les Échos» avait sonné l’alerte. Qu’est ce qui s’est passé ? Il y a une dizaine de jours, Bocar Sy, un superviseur de 2 As, a été licencié par la direction. On lui reproche d’avoir tenu des propos attentatoires à l’endroit de la société. Un geste de la direction qui a suscité la colère des agents, qui estiment que le tort de leur collègue, c’est d’avoir juste voulu se présenter comme délégué syndical ; ce qui est considéré comme une hérésie par les Turcs. 
Selon Bocar Sy, que nous avons interrogé, hier, il y a eu une conférence de presse qui a été tenue dernièrement et à partir de laquelle ils ont tiré sur le syndicat auquel ils reprochent de n’avoir pas assisté les travailleurs. «Les agents font 100 kilomètres par jour ; le syndicat ne s’est pas battu pour qu’il y ait des mesures d’accompagnement», nous confie le superviseur, qui ajoute que l’autre grief est imputé cette fois aux autorités étatiques. «Jamais, on a parlé de 2 As. Il y a une dizaine de jours, on m’a donné une lettre de licenciement. On me reproche d’avoir tenu des propos attentatoires à la société. Actuellement, je suis au chômage», confie Bocar Sy, qui a fait 15 ans à AHS qui, avec SHS, est devenu 2 As. 
En tout cas, suite à son licenciement, les travailleurs se préparent à aller en grève. A en croire une source, ils sont allés voir le Directeur des ressources humaines, qui leur a laissé entendre qu’il n’y peut rien, car la décision vient «d’en haut». Pour les agents de 2 As, les Turcs ne veulent pas de délégué syndical, mais ils sont décidés à en avoir. Ils décrient leurs conditions d’existence qui sont peu enviables. Et ils comptent bien se battre pour avoir de meilleures conditions de travail. Ils ont assuré ne jamais lâcher leur camarade qui les a toujours soutenus. «Soit on le reprend, soit on va paralyser l’aéroport», nous souffle un agent. En fait, en sa qualité de délégué, Bocar Sy a toujours soutenu ses camarades. «C’est un peu donner un sens à ma vie que d’aider les autres. Je l’assume», s’exprime Bocar Sy. Le bras de fer entre ses camarades et les Turcs ne risquent de s’arrêter de sitôt.
 
Alassane DRAME

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