Comptable de son état, Oumar Sow a été condamné hier, mercredi 14 février, à 6 mois de prison assortis du sursis par le tribunal des flagrants délits de Dakar pour abus de confiance. Ce père de famille, pour mettre sur pied son entreprise, escroque son patron en faisant une fausse déclaration fiscale pour ainsi s'emparer de ses 8.000.000 F Cfa.
Plus rusé que Oumar Sow, il n’y en a pas. Ce père de famille, en voulant coûte que coûte s'enrichir, a fini par se retrouver en prison. L'homme marié s'est fourré dans une affaire de détournement qui l’a conduit en prison le 2 février 2024. Pour ainsi alimenter les comptes de sa société nouvellement créée, il a détourné en septembre 2023 les fonds de son patron. Ce prévenu était en effet employé comme comptable dans la boîte de Mamadou Lamine Kandji. A chaque fois qu'il partait en voyage, celui-ci laissait des chèques déjà signés à Oumar Sow et à charge pour lui de les remplir en cas de besoin pour l'entreprise. Mais le jour des faits, dit-il, le comptable est entré dans le système des services de l'administration fiscale en établissant deux déclarations. Dans l'une, il y a inscrit des informations erronées avant de présenter ledit document à sa hiérarchie. C'est avec cette fausse déclaration fiscale que Oumar Sow a fait croire à son patron qu'il devait de l’argent à la fiscalité. C'est ainsi qu'il a retiré les sommes d'argent qui devaient servir à payer les taxes de son patron pour les reverser dans le compte bancaire de sa propre société.
Ces malversations ont été découvertes au cours des vérifications effectuées par son chef d'entreprise. Et d'après ce dernier, c'est un total de 8.485.000 F Cfa que Oumar Sow a puisé dans ses comptes.
À la barre du tribunal des flagrants délits de Dakar où l'affaire a été plaidée hier, mercredi 14 février, la partie civile, Mamadou Lamine Kandji, a réitéré ses accusations. "Je l'ai pris la main dans le sac la première fois au mois de septembre. La seconde fois qu'il a commis des détournements, c'était au mois de novembre", a-t-il avancé.
Interrogé, Omar Sow n’a pas cherché à nier. Il a plaidé coupable. Ce prévenu révèle avoir créé sa propre entreprise en 2020. "Je suis rentré dans le système de l'administration fiscale des impôts et domaines en remplissant des informations erronées. C'est après cela que j'ai récupéré l'argent des chèques que j'ai reversé dans les comptes de ma propre société. Je compte payer le reliquat de 1.500.000 F Cfa que je reste lui devoir sur une période de 4 mois", a confessé le mis en cause dont la famille a remis un acompte de 7 millions F Cfa.
Le conseil de la partie civile, Me Takha Cissé, qui estime que dans cette affaire il y a un préjudice financier, a réclamé le montant de 2.485.000 F Cfa en guise de dédommagement. La robe noire n'a pas omis de dire au tribunal de prendre acte de ce que la somme de 7.000.000 F Cfa lui a été remise par la famille du comptable Oumar Sow.
Le procureur abondant dans le même sens que l'avocat de la victime, a conclu que les manœuvres frauduleuses sont constantes à l'endroit du prévenu. Le maître des poursuites soutient par ailleurs qu'en tant que comptable, il s'est introduit dans le système de l'administration fiscale du Sénégal où il a fait de fausses déclarations. D'où la gravité des faits selon toujours le parquet. Il a requis 1 an de prison ferme à son encontre tout en arguant que c'est extrêmement grave puisque l'attitude du prévenu est de nature à altérer la crédibilité que le contribuable a de l'administration fiscale.
Trouvant cette peine requise contre son client sévère, Me Étienne Waly Diouf de la défense a trouvé disproportionné le 1 an de prison ferme que le procureur a sollicité pour ces faits d'abus de confiance. Plaidant une application bienveillante de la loi pénale pour son client, son confrère Me Babacar Mbaye a fait de même en rappelant au tribunal que les parents du mis en cause ont fait un effort en réunissant cet argent pour désintéresser la victime.
Finalement, le tribunal en rendant son verdict a condamné Oumar Sow à 6 mois de prison assortis du sursis et à payer au plaignant le montant de 2.000.000 F Cfa à titre de dommages et intérêts.
Fatou D. DIONE