POUR AVOIR OBSERVÉ LA PRIÈRE DU VENDREDI : L’imam de Léona Niassène convoqué par la police puis relaxé, le Khalife général se rend à la police avec lui puis menace



Alors que la cité religieuse de Léona Niassène a décidé de reprendre la prière dans ses mosquées, malgré les interdictions des autorités étatiques, des dignitaires de la famille religieuse ont été convoqués par le commissaire de police de Kaolack. Le Khalife général des Niassènes qui, précisons-le, n’a pas été convoqué, s’est rendu au commissariat avec une des personnes convoquées pour faire entendre raison à «ceux qui osent interdire la prière dans sa cité». Juste après cela, le religieux a tenu à dire ses vérités à qui veut l’entendre.

C’est peut-être venu l’heure pour les autorités étatiques de prendre leurs responsabilités afin de généraliser certaines mesures qui entrent dans le cadre de la lutte contre l’épidémie de coronavirus dans le pays. Parmi les mesures sur lesquelles il urge pour le gouvernement d’être clair, celles qui touchent à la foi. Notamment la fermeture des mosquées et autres lieux de prière. En effet, la foi étant ce qu’elle est, seule une généralisation des interdictions peut éviter le pire dans un Sénégal très religieux. Hier, après Touba, la cité religieuse de Léona Niassène à Kaolack a décidé de reprendre la prière du vendredi. Mais si dans la cité de Serigne Touba le fait de retourner dans les mosquées n’a pas occasionné de remous, c’est tout le contraire au niveau de Kaolack.

L’imam de la grande mosquée de Léona Niassène, son second et le porte-parole de la famille convoqués par la police

En effet, juste après la prière du vendredi, l’imam de la grande mosquée de Léona Niassène, Mouhamadou Arabie Khalifa Niass, son second Mouhamed Ibrahima Niass et le porte-parole de la famille Ahmed Babacar Niass qui ont été convoqués par le commissaire de police de Kaolack. Une convocation qui a vite occasionné un grand rassemblement devant le commissariat central de Kaolack. D’autant que les deux personnes convoquées à savoir l’imam de la grande mosquée de Léona Niassène, Mouhamadou Arabie Khalifa Niass et le porte-parole de la famille Ahmed Babacar Niass n’ont même pas participé à la prière. Ces derniers ont néanmoins répondu à la convocation de l’autorité, avant d’être tout bonnement relaxés.

Le Khalife général des Niassènes se rend de son propre chef à la police, ses disciples l’accompagnent, prêts à en découdre

Alors, on croyait que la situation s’était arrangée. Mais les choses ont pris une autre tournure quand le Khalife général des Niassènes, Cheikh Ahmed Tidiane Khalifa Niass, s’est rendu de son propre chef à la police, pour accompagner la troisième personne convoquée et fils du défunt Khalife de la cité religieuse, Mouhamed Ibrahima Niass. En effet, ce déplacement du Khalife a été accompagné de celui des disciples de la famille.
Ainsi, alors que de nombreux disciples de la famille religieuse s’étaient regroupés devant le commissariat central de Kaolack, prêts à en découdre avec les policiers, la police a tout bonnement décidé de laisser partir la dernière personne qui a été convoquée, Mouhamed Ibrahima Niass et qui s’est rendu à la police accompagné par le Khalife de la famille.

Le Khalife Cheikh Ahmed Tidiane Khalifa Niass en colère : «nous allons prier et j’attends de voir qui viendra nous imposer la fermeture»

Ainsi, à sa sortie du commissariat central de Kaolack, le Khalife général de Léona Niassène, Cheikh Ahmed Tidiane Ibrahima Niass, s’est voulu clair et ferme. Dans une déclaration faite quelques instants plus tard, le fils de Mame Khalifa Niass, visiblement très en colère, menace : «nous allons ouvrir la mosquée. Nous allons prier et j’attends maintenant de voir des forces de l’ordre qui viendront nous imposer la fermeture et elles me trouveront sur leur chemin», avertit le religieux.

Sidy Djimby NDAO
LES ECHOS

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