POLÉMIQUE AUTOUR DE LA GESTION DES FINANCES PUBLIQUES : Macky Sall dénonce une cabale politique après le rapport de la Cour des comptes




 
 
 
Macky Sall s’est exprimé, pour la première fois, depuis la publication du rapport de la Cour des comptes qui met en avant de graves irrégularités dans la gestion des finances publiques durant son second mandat. L’ancien président de la République du Sénégal (2012-2024) rejette fermement toutes les accusations, qualifiant ces conclusions de manipulation politique et regrettant que son gouvernement n’ait pas été consulté durant l’élaboration du rapport.
 
 
 
Plusieurs semaines après la publication du rapport de la Cour des comptes, l’heure de répondre a sonné pour Macky Sall. L’ex-chef de l’État (2012-2024) conteste les critiques de la Cour des comptes ainsi que celles du Premier ministre Ousmane Sonko. «Je démens formellement ces accusations de falsification», a-t-il affirmé.
Selon lui, il s’agit d’une stratégie purement politique. Il assure que son gouvernement a toujours fonctionné en toute transparence avec ses partenaires et rappelle que la Cour des comptes a validé les finances publiques chaque année. «Il est trop facile d’affirmer, après coup, que ces chiffres étaient erronés. C’est absurde», ajoute-t-il.
Face à ces accusations, Macky Sall défend sa gestion. «La dette extérieure ne peut être sous-évaluée», insiste-t-il, rappelant qu’il s’agit de dettes contractées auprès d’institutions multilatérales ou bilatérales, dont les transactions sont centralisées par la Bceao, rendant toute dissimulation impossible.
Cependant, la Cour des comptes pointe en particulier des anomalies dans la gestion de la dette bancaire interne. Sur ce point aussi, Macky Sall s’inscrit en faux. «Le Trésor contracte parfois des emprunts à court terme pour assurer le financement de projets en attente de décaissement, comme ceux de l’Agence française de développement, de la Banque islamique de développement ou encore de la Banque africaine de développement. Il s’agit d’une pratique courante gérée par le ministère des Finances, et non d’une irrégularité. La Cour des comptes fait des amalgames», se défend-il.
Le président Sall dénonce une attaque politique et regrette que son gouvernement n’ait pas été consulté durant l’élaboration du rapport. «J’ai appris le niveau de la dette en même temps que tout le monde, via les déclarations du Premier ministre. Jamais nous n’avons été sollicités pour donner notre version des faits», indique-t-il.
 
«J’aurai pu être candidat à un 3e mandat, mais..»
 
Macky Sall de rappeler qu'il a laissé un pays en paix. Selon lui d’ailleurs, il aurait pu être candidat et que le troisième mandat serait passé, mais il a préféré la voie de la démocratie. 
 
 
«Ils n’ont qu’à travailler au lieu de critiquer mes 12 ans»
 
 
 
Interrogé sur la loi d'amnistie qu'il a fait voter, Macky Sall s’explique : «j’ai proposé une loi d’amnistie qui a permis à ceux qui étaient en prison de sortir. Nous sommes allés aux élections de manière apaisée. Ils ont gagné. Ils n’ont qu’à travailler au lieu de critiquer ce qui a été fait ces douze dernières années».
 
«Je n’ai peur de rien (…) Rien ne m’empêche d’aller au Sénégal»
 
 
Sur les risques de retourner au pays avec les menaces de poursuites judiciaires, l’ancien président de la République dégage en touche. «Je n’ai peur de rien. Ils peuvent poursuivre s’ils veulent. J’ai choisi de vivre au Maroc comme mes prédécesseurs ont choisi librement d’aller en France. Rien ne m’empêche d’aller au Sénégal et je n’exclus pas d’y retourner» 
 
 
Sidy Djimby NDAO avec JA
 
 
 
 
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